La bonté et la sévérité de Dieu

 commentaire Bible

par Henry BRYANT

 

 

L’apôtre Paul, dans sa lettre aux chrétiens de Rome, les invite à considérer « la bonté et la sévérité de Dieu » (Ro 11.22). En effet, notre Dieu est « lent à la colère et riche en bonté, (pardonnant) l’iniquité et la rébellion » (No 14.18), mais il est aussi un « feu dévorant » (Hé 12.29). Il est à la fois amour et saint, plein de compassion, mais aussi sévère dans sa justice.

 

 

Ces différents attributs de Dieu posent un problème pour nous. Dans nos rapports avec nos proches, nous pouvons ressentir leur attitude envers nous et notre conduite par leurs paroles et l’expression de leur visage. Mais nous ne voyons pas la face du Seigneur, et nous n’entendons pas sa voix. Alors comment savoir quand nous lui plaisons ou quand nous le provoquons ? D’autant plus que les voies de Dieu sont au-dessus de nos voies et que notre propre cœur et nos sentiments nous trompent souvent !

 

Si c’est une grave erreur de croire que Dieu est pour nous quand il ne l’est pas (cf Mt 7.22-23 ; Je 8.11), c’est aussi dommage de se laisser culpabiliser inutilement par notre ennemi qui est l’accusateur des frères (Ap 12.10). Le seul moyen pour connaître la pensée de Dieu à notre égard est de voir ce qu’il a dit et fait dans le passé selon les récits de sa Parole. Considérons donc quelques exemples de sa bonté et de sa sévérité :

 

 

I. La bonté et la compassion de Dieu et de Jésus

 

Jesus-disciples1. Envers les petits enfants (Mt 19.13-14)

 

2. Envers la femme samaritaine, d’une race méprisée par sa nation et qui avait un passé très lourd (Jn 4.1-26)

 

3. Envers les aveugles, les estropiés, les malades, les gens troublés par les démons…

 

4. Envers ceux qui souffrent, qui ont le cœur brisé, qui sont opprimés (Ps 34.18)

 

5. Envers tous ceux qui se tournent vers lui, quel que soit leur passé, comme le brigand sur la croix (Lu 23.39-43)

 

6. Envers un monde qui s’égare et qui est sans espoir, comme un troupeau sans berger (Mt 9.35-36)

 

7. Envers ceux qui craignent Dieu et qui font partie de ses enfants d’adoption par la foi (Ps 103.8-13)

 

 

II. La sévérité de Dieu et de Jésus

 

1. Envers les fils d’Aaron, Nadab et Abihu, morts pour avoir apporté du feu étranger sur l’autel de Dieu (Nb 3 :4) – un manque de sérieux dans le service de Dieu ?

 

2. Envers le prophète de Dieu, qui a été tué par un lion pour avoir désobéi à l’ordre de Dieu ; il ne devait pas s’arrêter sur le chemin de retour après avoir prophétisé contre Jéroboam (1 Rois 13).

 

3. Envers Guéhazi, serviteur d’Elisée, frappé de la lèpre pour avoir convoité des biens et menti (2 Rois 5.20-27)

 

4. Envers Ozias, roi de Juda qui est devenu arrogant à cause de sa puissance et qui a été frappé de lèpre (2 Ch 26.16-21)

 

5. Envers les autorités religieuses, que Jésus condamne sévèrement pour leur hypocrisie et orgueil (Mt 23)

 

6. Envers Ananias et Saphira, tombés morts pour avoir menti en exagérant devant l’église l’ampleur de leur générosité (Actes 5.1-11)

 

7. Dans la parabole du serviteur, sans pitié envers l’homme à qui son seigneur a remis une grande dette, mais qui ne témoigne pas ensuite la même compassion envers un autre serviteur (Mt 18.23-35),

 

8. Dans la parabole de l’économe égoïste, envers l’homme qui profite de l’absence de son maître pour maltraiter les autres et s’enrichir (Lu 12.42-48)

 

9. Dans la parabole des talents, envers le serviteur paresseux qui enterre ce qu’il a reçu de son maître (Mt 25.24-30).

 

10. Envers les chrétiens de Corinthe pour avoir participé à la sainte cène d’une manière indigne (1 Co 11.27-30).

 

Tous ces exemples nous montrent que notre Dieu, « qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, » (Ep 2.4) peut se montrer très sévère, même envers ses enfants. Le chrétien ne pourra donc jamais se complaire dans ses péchés, car il sait que la moindre injustice est infiniment grave devant celui qui est absolument pur et saint. Pourtant les Écritures nous assurent que l’enfant de Dieu peut aussi vivre de manière à lui plaire (1 Th 4.1). Rappelons-nous certains des principes qui nous permettent d’avoir un cœur qui ne nous condamne pas et qui nous donne de l’assurance devant Dieu (1 Jn 3.21-22).

 

 

 

La vérité fondamentale qui caractérise tous les rapports de Dieu avec ses enfants, c’est son amour constant et infini envers eux. Un bon père agira toujours dans l’intérêt de son enfant, même quand il est obligé d’être sévère avec lui. Alors nous pouvons avoir la certitude que Dieu ne fera jamais rien pour nuire à ceux qu’il aimés jusqu’à mourir pour eux. Dieu œuvre pour nous transformer à l’image de son Fils, non pas pour nous détruire.

 

Certes, il peut corriger sévèrement ses enfants mais il ne les condamnera pas. La Parole de Dieu est formelle : Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ (Ro 8.1). Voilà pourquoi le chrétien peut éprouver à la fois la joie et la crainte devant son Père céleste et son Maître. Un enfant qui a de bons parents trouve de la sécurité dans leurs corrections mais il peut appréhender en même temps les fessées. De même l’enfant de Dieu sait que c’est par fidélité que son Père céleste l’humilie (Ps 119.75) même si cela est parfois redoutable. Il a l’assurance que « si (Dieu) afflige, il aura aussi compassion selon son grand amour » (La 3.32).

 

A regarder les occasions où Dieu s’est montré sévère envers les siens, nous constatons que la plupart du temps c’est l’attitude du cœur plutôt que le comportement qui le provoque.

 

Une personne qui garde rancune n’a pas réellement compris l’immensité de la grâce de Dieu envers lui, et ne peut pas prétendre à une communion avec Dieu. C’est le sens des paroles de Christ dans Mt 6.14-15 : « En effet, si vous pardonnez aux autres leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. »

 

L’orgueil est certainement une attitude que Dieu est obligé de traiter sévèrement : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles » (1 Pi 5.5). Mais il reçoit les bras ouverts toute personne qui, comme le fils prodigue, reconnaît ses fautes et demande pardon auprès de lui. « Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c’est un esprit brisé. 0 Dieu ! tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit »(Ps 51.19).

 

Si Dieu accorde la vie à ceux qui se tournent vers lui dans la foi, il est sévère envers ceux qui se détournent de lui : « La main de notre Dieu est pour leur bien sur tous ceux qui le cherchent, mais sa force et sa colère sont sur tous ceux qui l’abandonnent » (Esd 8.22). Et il a peu de patience pour ses serviteurs qui détournent les biens qu’il leur a confiés pour amasser leur propre richesse. Jésus nous enseigne que notre responsabilité s’accroît avec nos privilèges et les grâces que le Seigneur nous accorde. « On demandera beaucoup à qui l’on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l’on a beaucoup confié »(Lu 12.48).

 

Considérons alors la bonté et la sévérité de notre Dieu. Que sa sévérité ne nous décourage pas, mais qu’elle suscite en nous un esprit d’humilité et une faim et soif de la justice (Mt 5.3,6). Que sa bonté, son amour et sa compassion soient notre source de réconfort et de motivation dans notre vie, sachant que nous sommes sauvés, non par nos mérites, mais par sa grâce. Paul, dans sa lettre aux Corinthiens, nous laisse ces deux grandes pensées motivantes : la crainte (respectueuse) du Seigneur (2 Co 5.11) et son grand amour (5.14). A croire que ces deux visions de notre Dieu sont nécessaires pour notre équilibre spirituel !•

 

H.B.