Un coeur de serviteur

 service

 

par Marie-Christine Fave

  

 

Bientôt la rentrée… l’occasion de réfléchir de nouveau à son engagement, et peut-être de reparler du service. Comment allons-nous vivre cela ?

 


 

  • Comme un devoir (« Il faut que… ») ?

 

  • Comme une nécessité (« Il n’y a personne pour s’occuper de … ») ?

 

  • Comme une exhortation maintes fois répété ?

 

  • Comme un privilège ?

 

  • Comme une vision, un projet face aux besoins ?

 

  • Comme une façon de vivre ?

 

  • Ou encore…

 

 

Un coeur de serviteur sert…

 

« J’aime les gens, et le service coule de source, explique Colette, diacre dans une assemblée C.A.E.F à Grenoble. J’ai tellement reçu de Dieu que je ne peux que donner. Le service, c’est un coeur à coeur avec le prochain de ce qu’on reçoit de Dieu. »

 

Servir, comme le rappelle Colette, c’est d’abord une question d’attitude de coeur, une expression (parmi d’autres) de mon amour pour les autres et pour Dieu. Et cet aspect va teinter le service d’un ton très spontané. Quand Jésus-Christ guérit la belle-mère de Pierre : « … elle se leva et se mit à le servir. » (Mt. 8:15). N’y aurait-pas là une bonne simplicité, une reconnaissance et une spontanéité qui nous font parfois défaut ?

 

 

Comment est-ce que je vois le service ?

 

« …Voici : il y a tant d’années que je te sers, jamais je n’ai désobéi à tes ordres, et à moi jamais tu n’as donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis… » (Lc 15:29). Telle est la plainte du fils aîné à son père dans cette parabole. Reprenons certains points pour nous :

 

  • « tant d’années » : un service qui pèse au fur et à mesure des ans… d’autant plus qu’on se sent parfois un peu seul pour porter telle ou telle partie de la vie d’église, et qu’on ne comprend pas toujours l’engagement des autres, différent du nôtre. Le fils aîné, lui, va jusqu’à critiquer et juger son frère.

 

  • « tes ordres » : le fils aîné semble vivre sa fonction comme une obligation. Comment présentons-nous l’engagement dans l’église, dans les activités ? Quelle part laissons-nous aux initiatives dans lesquelles les uns et les autres ont à coeur de s’investir, aux idées différentes de ce qu’on fait habituellement, même si cela demande adaptation et coordination ? Quel encouragement communiquons-nous face aux dons et au potentiel que nous observons dans l’église ?

 

  • « jamais tu n’as donné » : Le fils aîné n’avait pas compris … Et nous, nous attendons-nous à une bénédiction de Dieu plus particulière parce que nous avons entrepris ceci ou cela ? Et quand personne ne fait attention ou ne me remercie pour ce que j’ai fait…

 

  • « me réjouir avec mes amis » : un désir bien compréhensible… Le problème ne se situe pas dans ces moments de détente importants pour notre équilibre, mais dans notre vision du service et de la joie. Comme le souligne Colette : « J’ai beaucoup de joie à servir et je reçois beaucoup en donnant. »

 

« La notion de besoin est de plus en plus présente dans ma réflexion et dans celle de mon épouse, confie Naina, ancien d’une assemblée C.A.E.E à Grenoble. Les besoins qui sautent aux yeux sont souvent ceux auxquels on est sensibles, où l’on se sent concernés. En général, on est venu me demander un service, et si je peux le faire, je dis oui, sachant qu’il y a un besoin. Je ne raisonne pas en terme de service, mais je cherche plutôt à être à ma place dans la famille spirituelle où Dieu m’a mis. Mon désir est de contribuer à la bonne marche de l’assemblée. Mon attachement à l’église locale joue beaucoup dans ma motivation. »

 

 

Etre disponible …

 

« La notion de disponibilité est très importante pour moi » ajoute Naina. Cela relève, là aussi, d’une attitude de coeur devant les situations et les personnes rencontrées. Et cela pourra nous demander de la bonne volonté, de la sensibilité, de l’aide pratique, de la foi …

 

Jesus-disciplesA deux reprises, une foule s’assemble pour écouter Jésus enseigner. Le besoin est facile à identifier : le manque de nourriture. « J’ai compassion de cette foule … » explique Jésus (Mc 8:2). Les disciples, de leur côté, focalisent leur attention sur l’obstacle : « Comment pourrait-on les rassasier de pain ici dans un lieu désert ? » Nous connaissons le déroulement de ce récit. Jésus fait pour la deuxième fois le miracle de la multiplication des pains.

 

Nos circonstances sont bien sûr différentes, mais où se porte notre regard : sur les personnes et leurs besoins et notre coeur se remplira de compassion ? Sur les obstacles ? Sur Dieu qui peut agir malgré les obstacles ?

 

En conclusion, prions Dieu qu’il développe en nous ce coeur de serviteur, cette attitude d’amour qui s’implique dans la simplicité face aux besoins.

 

M.-C.F

 

 

Joie et privilège d’être utilisé par Dieu, joie de voir le Seigneur agir dans les situations et dans les vies, satisfaction d’avoir répondu à un besoin…