colombeTémoignagesL’Esprit et nous,

 

l’Esprit et moi

 

 

 

 

 

 

par Daniel BRESCH

 

 

 

Livres et études sur le sujet, parus et à paraître encore foisonnent ; n’a-t-on découvert le Saint-Esprit qu’en ce siècle ? Il est heureux pour nous de savoir que, comme Jésus (le premier Paraclet) est le même hier, aujourd’hui et éternellement, l’Esprit de Dieu, du Père céleste l’est pareillement. Où en serait l’Eglise depuis la Pentecôte, où en serait le monde depuis le temps où « il planait au-dessus des eaux » si l’Esprit, l’autre Paraclet n’était jusqu’à ce jour et en permanence, présent et agissant ?

 

Sans doute est-il heureux qu’aujourd’hui, plus qu’à d’autres époques, les chrétiens soient attentifs à sa révélation et à sa fonction, et que des multitudes aient été touchées, parfois contre toute attente, par l’action de l’Esprit du Dieu qui sauve.

 

 

Quelle est la portée en profondeur et en authenticité de ces développements récents ? Dieu seul saura discerner ce qui est apparence ou réalité dans nos expériences, nos perceptions, nos explications. Sa Parole, pourtant, ne nous laisse pas démunis d’appels à la vigilance en la matière (cf. Es 11,3).

 

Les lignes qui suivent n’ont pas la prétention d’être une mise au point dogmatique. Elles ont pour origine une série de réflexions qui ont nourri une retraite de responsables d’une église locale. Réflexion, méditation, examen de conscience qui devaient dans le meilleur des cas permettre une critique constructive du fossé qui sépare si souvent le discours de la réalité. C’est en observant avec honnêteté la qualité de nos relations interpersonnelles que nous pouvons approcher avec des yeux neufs la question vitale du lien, c’est-à-dire du va-et-vient indispensable entre la « doctrine » et la « vie » (cf. 2 P 1.5-10, la « foi » et la « vertu »). Et cela précisément dans notre, dans mon rapport, avec l’Esprit du Seigneur !

 

 

I. Pourquoi cette question ?

 

Une première raison, sans doute évidente, est que c’est une question toujours actuelle, voire urgente. Impossible d’ignorer ce qui s’est développé depuis deux ou trois décennies, au près et au loin dans les Eglises petites et grandes, et en dehors d’elles. Impossible de ne pas être frappés par la marée de recherches et d’espoirs, d’expériences et de discussions. Certes, des situations semblables se sont présentées en d’autres temps déjà, mais la génération actuelle en connaît des aspects si nouveaux et variés qu’ils appellent des réponses, demandent un recentrage.

 

Une autre raison, plus intime, plus fondamentale, est celle-ci : en quoi sommes-nous, suis-je, finalement touché ? Que recherchons-nous réellement ? Nous « savons » beaucoup, nous « faisons » beaucoup, mais que connaissons-nous de nous-mêmes ? Que désirons-nous au fond ? Et que connaissons-nous vraiment du Saint-Esprit en nous et parmi nous ? Quête jamais achevée ici-bas, qui devrait nous garder dans une attitude de foi humble.

 

Dans cette optique de notre rapport au Saint-Esprit, en qui nous croyons et dont nous attendons l’action – c’est ce que nous confessons ! – on peut alors faire les remarques suivantes. De la multitude des paroles et des écrits qui circulent se dégage une triple impression :

 

– une certaine confusion : toutes sortes d’affirmations sont énoncées sur le Saint-Esprit et avec force. Toutes sortes d’actions lui sont attribuées, parfois lumineuses, parfois troublantes, trop souvent justifiées de façon péremptoire. Toutes sortes de prises de position se font entendre sans qu’on puisse toujours en saisir clairement les attitudes et les motivations.

 

– une certaine insécurité : ça et là des signes d’insatisfaction et de pauvreté traduisent des désillusions et de fausses culpabilisations. Nous apparaissons comme écartelés et irrésolus dans l’accomplissement de nos responsabilités, notre vie spirituelle se disperse, notre activité nous agite.

 

– une certaine légèreté : tantôt l’Esprit est ignoré, tantôt il est idolâtré. Tantôt il est respecté en toute formalité, tantôt il est traité comme une force à domestiquer. La superficialité et la recherche du confort, aux plans physique et intellectuel, que nous dénonçons chez nos contemporains, nous guettent aussi.

 

Il n’est pas question ici de faire un procès d’intention à des personnes ou de porter des jugements rapides sur des faits. Mais serait-il juste et sage de nous cantonner dans un silence embarrassé ? Nous avons un grand besoin de réapprendre à lire et à écouter la Parole de Dieu afin d’être transformés par le renouvellement de l’intelligence (Rm 12.2).

 

Or, cette parole de Dieu devrait précisément résonner à nos oreilles comme des coups de trompette d’un son clair et pur : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Co 3.16). « Si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il ne lui appartient pas. Et si Christ est en vous … » (Rm 8.9-1 0). « Vous êtes une lettre de Christ, écrite avec l’Esprit du Dieu vivant, sur des tables de chair, sur vos cœurs » (2 Co 3.3).

 

Et par-dessus tout, ne devrions-nous pas relire en épelant mot par mot, en la recopiant en lettres d’or, la promesse de Jésus, Fils de Dieu : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viens vers vous… Mon Père et moi, nous viendrons vers lui et nous ferons notre demeure chez lui… Le Père vous donnera un autre Consolateur qui soit éternellement avec vous » (Jn 14.18, 23, 16). « Quand il sera venu, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité (ce qui ne peut être dissimulé, ce qui ne peut être simulé ». Jn 16.13).

 

Ou bien ressemblons-nous à ces Ephésiens qui ignoraient « qu’il y ait un Esprit Saint », c’est-à-dire qui ne savaient pas qu’il était envoyé, qu’il était disponible (cf. Ac 19.1ss) ? Sommes-nous comme ces Galates qui n’avaient pas bien compris que Dieu le leur avait effectivement accordé et dans quelle intention (cf. Ga 3.1ss ; 5.7ss) ? Où comme Simon qui était surtout motivé par sa convoitise et sa soif de pouvoir (cf. Ac 8.1) ?

 

Pour toutes ces raisons il est toujours actuel et urgent que nous ayons les idées claires et le cœur déterminé, afin de ne pas suivre « le dernier qui a bien parlé » (cf. Lc 21.8), mais au contraire de nous « aligner sur l’Esprit », s’il est vrai que nous vivons par l’Esprit (cf. Ga 5.25).

 

 

II. De quel Esprit parlons-nous ?

 

De quoi, de qui s’agit-il ? Selon la démarche d’une bonne théologie il serait bien utile de commencer par un examen de ce qui est dit de l’Esprit dans l’Ancien Testament. Nous supposerons ici que ces bases sont assurées et nous nous tournons directement vers le Nouveau Testament. D’emblée deux points importants sont à noter :

 

1) Dans tous les écrits du Nouveau Testament, mais spécialement dans les Evangiles, l’Esprit est d’abord l’Esprit de Jésus. Fait presque évident, mais qui a une très grande importance.

 

2) Si ce fait est clairement saisi, on comprendra également mieux la fonction du Saint-Esprit, c’est-à-dire la relation entre l’Esprit et Jésus. Fait évident aussi, mais qui a une très grande portée.

 

Comment apparaît l’Esprit au travers de la personne et de l’enseignement de Jésus ?

 

1) Jésus fut l’authentique porteur de l’Esprit : conçu par l’Esprit de Dieu, né et accueilli sous le signe de l’Esprit, il grandit et vécut quotidiennement sous le gouvernement de l’Esprit. Son entrée officielle dans le ministère messianique par le baptême, ses combats dans la tentation et contre les puissances des ténèbres, son enseignement et son autorité furent sanctionnés et marqués par l’Esprit de Dieu. Il accomplit son sacrifice par l’Esprit (Hé 9. 14), il fut le roi selon le désir de Dieu, sur qui reposait l’Esprit de l’Eternel (cf. Es 11.1ss), il fut le prophète par excellence (cf. Dt 18.15ss), l’homme sur qui l’Esprit demeure (cf. Luc 4.18ss). Bien des prophètes ont été visités par l’Esprit, inspirés et conduits par lui, mais en Jésus, Dieu montre ce qu’est l’homme dans sa plénitude (cf. Mc 1.10-11).

 

2) Jésus est l’unique dispensateur de l’Esprit : Jean le Baptiste l’annonce ainsi et Jésus confirmera la promesse (voir Mc 1.8; Jn 3.5 ; Lc 11.13 ; Jn 20.22 ; Ac 1.8). Les prophètes ont annoncé la promesse de l’effusion de l’Esprit, et ont parfois connu des signes avant-coureurs de ce don de Dieu (cf. Ez 36.25ss). Mais c’est du Père et du Fils que vient l’Esprit et qu’il est donné après l’événement de la croix et de la résurrection (cf. Jn 7.39).

 

3) Par-dessus tout – c’est ce qui apparaît dans son ultime discours à ses disciples – Jésus donne une toute nouvelle image de l’Esprit. Jusqu’à Jésus l’Esprit apparaissait et agissait d’une manière intermittente, parfois impétueuse, souvent insaisissable. Désormais, il sera l’autre Consolateur, on peut dire « l’autre Jésus » (car le terme de consolateur ou avocat, conseiller, convient aussi au Christ, cf. 1 Jn 2.1). Il sera « toujours avec vous » (cf. Jn 14.16 et Mt 28.20). Jésus est donc le véritable révélateur de l’Esprit. En examinant de plus près les cinq textes qui parlent du Paraclet, « celui qui est appelé aux côtés de quelqu’un pour l’aider » (Jn 14.15-18; 25-27; 15.26-27 ; 16.7-11, 13-15), nous pouvons affirmer les faits suivants :

 

a) Jésus est le dernier mot de Dieu adressé aux hommes. En Christ tout est dit sur Dieu et sur son inlassable volonté d’amour à se rapprocher de l’humanité et à l’attirer à lui (cf. Co 2.2, 3, 9 ; Hé 1.1-3 ; Jn 3.16).

 

b) L’Esprit, l’Esprit de vérité, l’Esprit du Dieu vivant, l’Esprit du Christ, le Saint-Esprit, ne fera et ne dira donc pas autre chose que ce que Jésus a fait et a dit (cf. Jn 16.14-15).

 

c) Par conséquent, sa mission et son rôle seront de prolonger, d’intérioriser, d’universaliser la présence et la vie du Christ (cf. Jn 15.26-27), pour le croyant individuellement (cf. Jn 14.23) et pour l’Eglise en tant que nouveau peuple de Dieu (cf. Ep 2.22).

 

Apparemment un peu abstraites et théoriques, ces vérités ont pourtant une importance tout à fait capitale, car elles constituent un test pour toute doctrine enseignée dans l’église et un test pour toute expérience proposée au chrétien. On ne soulignera jamais assez que les deux sont indissolublement liées : la vie à la Parole, la théologie à la pratique. D’où l’importance d’une bonne approche des Ecritures (cf. 2 Tm 3.16) afin d’exercer le discernement du dit, du non-dit et du vécu (cf. 1 Co 12.1-3).

 

 

III. Que nous apporte l’Esprit ?

 

Que signifie « la présence du Christ par l’Esprit » en moi, en nous ? Que veut-il ? Nous soulignerons deux points essentiels, car ils forment la charpente de tout l’édifice.

 

1) Préoccupé par la gloire de Dieu, donc de Jésus-Christ, parce qu’agissant en harmonie parfaite dans le même plan et dans la même souveraineté, l’Esprit cherchera avant tout à développer dans notre être profond le même sens de la gloire de Dieu (voir Es 42.8 et 2 Co 3. 16,18). Créer une sensibilité radicalement nouvelle, changer l’orientation de nos intérêts, c’est le but, la mission de l’Esprit.

 

En termes négatifs, cela signifie que l’Esprit ne donnera pas quelque nouvelle révélation sur lui-même et en dehors du dessein de Dieu annoncé une fois pour toutes et qui s’accomplit. Cela signifie que l’Esprit n’est pas intéressé par des performances, tant convoitées par l’homme (cf. Ep 4.30; 5.17-18).

 

Jesus-disciples-22) Préoccupé par la restauration de l’image de Dieu en l’homme, telle que Jésus la vécut pleinement, l’Esprit cherchera avant tout à imprimer et forger profondément en nous les mêmes qualités de Jésus. Dans toutes ses paroles, dans toute sa conduite, Jésus , fut vraiment le Fils (cf. Mc 1.1 1; 14.36) et pleinement le serviteur (Cf. Jn 13.12-13 ; Ac 4.27), ainsi que le héraut des bonnes nouvelles de Dieu (cf. Lc 4.14, 18).

 

C’est le même esprit filial, le même esprit de service, le même esprit de témoin que l’Esprit Saint veut former en nous (cf. Rm 8. 14-1 5 ; 2 Co 6.4ss ; Ac 1.8). Tout un programme ! Chacun de ces points mériterait d’être développé. La vie personnelle du chrétien constitue un premier champ d’application. Suis-je animé par ces mêmes caractéristiques ? Quel est le style de ma vie chrétienne ? Quelles possibilités est-ce que je donne à ces qualités de se déployer dans ma vie ?

 

Nous nous arrêterons davantage à l’autre champ d’application, celui de la vie collective ou communautaire des chrétiens. Compte tenu de ce que nous venons de dire du double objectif de l’Esprit, posons-nous donc ces questions en toute sincérité : Qu’est-ce que l’Esprit cherche à former dans l’Eglise ? Dans notre Eglise locale, dans le groupe ou le service où il m’a conduit ? Que lui permettons-nous d’accomplir ?

 

Voici quelques rappels pour nous orienter :

 

a) C’est l’Esprit qui crée l’unité, mais il nous appelle à la maintenir (Ep 4.1-6). Il est très instructif d’observer dans le livre des Actes comment et combien les apôtres se sont efforcés de conserver l’unité qu’ils considéraient comme un don (parfois reçu avec quelques hésitations, voir Ac 6; 8 ; 10-1 1 ; 15), mais pour lequel il fallait lutter si on ne voulait pas le perdre. On peut se demander de quelle unité il s’agit. Unité de foi, doctrinale, certes, mais intimement liée aussi à l’unité dynamique et vivante, à l’expérience de relations nouvelles dont l’initiateur n’est nul autre que l’Esprit lui-même, mais qui demandent de notre part aussi des efforts (Ph 2.1-5).

 

b) Ainsi cette unité par l’Esprit s’enracine dans une expérience réelle et profonde de l’Esprit de réconciliation (voir Ep 2.14-18), avec Dieu certes, mais aussi avec le frère et la sœur. Honte sur nous, si nous attristons l’Esprit par nos résistances et nos refus en ce domaine !

 

c) La communion à laquelle oeuvre l’Esprit n’est pas seulement du domaine des mots ou des états d’âme, c’est aussi une authentique communication (c’est l’un des sens de l’expression dans 2 Co 1 3,13 et Ph 2.1). Et cette participation à l’Esprit devrait nous mener loin dans la solidarité très concrète. N’aurions-nous rien à réapprendre sur ce plan ?

 

d) Puis, l’unité qu’édifie l’Esprit est l’unité du corps dans sa diversité. On pense immédiatement ici aux dons (1 Co 12). Mais au lieu de nous lancer dans la discussion classique « Quels dons… ? » (avec le refrain connu « il vous manque ceci »), ne devrions-nous pas commencer par sonder sérieusement nos comportements et nos mobiles ? Si je cherchais sincèrement à découvrir tout ce que j’ai reçu positivement de tel frère, de telle sœur… si j’apprenais à voir simplement tout ce que je leur ai vraiment donné… si je savais reconnaître humblement et apprécier fidèlement tout ce que le Seigneur m’a donné… et me demander si je l’ai joyeusement reçu…

 

e) Nous sommes au cœur de la question ! Ce que l’Esprit veut apporter c’est l’amour (Rm 5.5 ; 1 Co 13). Est-ce vraiment cette « voie par excellence », que nous poursuivons ?

 

 

IV. Où en suis-je avec l’Esprit ?

 

Parler sur le Saint-Esprit, discuter du « problème », peut être une manière de fuir la vraie question : dans quelle mesure est-il une réalité vivante pour moi ? Une fois de plus, et nous ne le répéterons jamais assez, si nous voulons bâtir sur des bases solides et non sur des impressions personnelles ou des opinions d’autrui, il nous faut relire et écouter attentivement les Ecritures. Cela ne signifie pas que nous comprendrons tout d’un seul coup, ni que nous en détiendrons seuls la clé. Mais elles demeurent au-dessus de toute expérience ou doctrine dont quelqu’un voudrait se prévaloir, la lumière sur notre chemin, à découvrir progressivement.

 

Rappelons quelques lignes de force qui peuvent nous garder de passablement d’égarements.

 

1) L’Esprit Saint est le véritable initiateur de la vie du chrétien. Il n’y a pas de foi, ni de conversion authentique sans l’action et le don de l’Esprit. C’est avec une étonnante liberté et une grande souplesse que les apôtres utilisent plusieurs expressions pour désigner la même chose : le commencement de la vie chrétienne – conversion, nouvelle naissance, baptême de l’Esprit. Non pas des expériences différentes, mais les diverses facettes d’une réalité profonde et complexe, dans laquelle toute la divinité, le Père, le Fils, l’Esprit sont impliqués (cf. 1 P 1.2). Que l’homme n’en saisisse pas en bloc et immédiatement tous les aspects, peut-être faute d’un enseignement correct, est un autre problème.

 

Gardons-nous des formules sorties de leur contexte et des systématisations que nous croyons logiques. Non seulement c’est raisonnablement erroné de projeter notre conception des choses sur ce que dit la Bible, mais c’est spirituellement dangereux de bâtir un cheminement de foi sur de fausses distinctions ou représentations. Puissions-nous nous ajuster à la Parole de Dieu !

 

2) De ce fait découle le suivant : si nous pouvons avoir une pleine assurance, une conviction dans la foi, c’est encore et d’abord l’Esprit qui la donne. Combien de fois l’apôtre ne doit-il pas rappeler aux croyants : « Dieu nous a donné l’Esprit… vous avez… vous êtes… ne savez-vous pas ? »

 

Interrogeons-nous : quelle part donnons-nous secrètement à l’écoute de nous-mêmes ? Que savons-nous réellement ?

 

3) En même temps l’action du Saint-Esprit dans notre vie et notre foi est continue et progressive. La formation des « caractéristiques de Jésus » dans une dimension toute nouvelle de liberté et de force, notre croissance et maturation spirituelles, autrement dit notre sanctification, tout cela demande du temps (cf. Je 5.7b). Certains progrès peuvent être bouleversants, la plupart du temps ils sont lents. « J’ai appris… je poursuis… » (cf. Ph 4.1 1- 12 ; 3.1 2ss). Dans l’écoute de nous-mêmes, sommes-nous vrais ? Prenons-nous notre foi au sérieux ?

 

4) Soulignons encore cet aspect important : l’Esprit veut aussi être notre guide. C’est ainsi que Jésus l’a présenté et promis et c’est ce que l’apôtre Paul demandait avant tout le reste pour les chrétiens (Co 1.9, Ep 1.17-18). Peut-être avons-nous de la peine à reconnaître la volonté de Dieu parce que nous en connaissons mal le chemin et si peu son auteur lui-même ! Mais sa promesse demeure, encourageante, corroborée par tant de témoins qui nous ont précédés (Jn 16.13-15 ; Mt 16.16-18).

 

Nous voici renvoyés à la question posée au début :

 

Que désirons-nous ?

 

Que poursuivons-nous réellement ?

 

D.B.

 

 

La grâce de l’Esprit est vraiment nécessaire si •nous voulons nous occuper du Saint-Esprit ; non pour que nous en parlions d’une manière correcte – car cela est impossible – mais pour que nous puissions passer à travers ce sujet sans danger, en ne disant que ce que les divines Ecritures contiennent.

Cyrille de Jérusalem (IVe s., Catéchèse XVI, 1).