C.E.I.E. : Évangéliser aujourd’hui

 

Rubrique de la Commission d’Évangélisation et d’Implantation d’Eglises (C.E.I.E.) des C.A.E.F.

 

L’engagement du Cap :

 

un document précieux pour stimuler notre

 

évangélisation !

 

Par Philippe Monnery

monnery

 

 

Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même. (2 Co 5.19)

  

En octobre 2010, 4200 responsables évangéliques de 198 pays se sont retrouvés à Cape Town en Afrique du Sud à l’occasion du troisième Congrès de Lausanne pour l’évangélisation du monde. Ce qui fut sans doute l’un des rassemblements les plus représentatifs de l’Église universelle a permis de déboucher sur un document d’une maturité exceptionnelle : L’engagement du Cap1.

 

   Dans la continuité des grands textes du mouvement de Lausanne, L’engagement du Cap réaffirme avec force la nécessité de « rendre témoignage à Jésus- Christ et à tout son enseignement, dans toutes les nations, mais aussi dans toutes les sphères de la société et dans le monde des idées. »2

   La première partie est une confession de foi qui nous rappelle que l’évangélisation s’ancre dans notre amour pour Dieu lui-même, Père, Fils et Saint-Esprit. Elle est une conséquence directe de notre amour pour sa Parole, pour le monde, pour l’Évangile, pour l’Église et pour la mission.

   Si nous aimons Dieu, notre coeur désire qu’il soit glorifié et que des hommes et des femmes soient réconciliés avec lui.

 

   La seconde partie est un appel à l’action tiré directement des discussions du congrès. Il trace les grandes lignes pour l’évangélisation du 21e siècle afin d’encourager et de stimuler la réflexion des chrétiens du monde entier pour l’évangélisation.

   Dans la brève revue suivante, nous reprenons les six grands axes de cet appel à l’action en présentant les points les plus pertinents pour notre contexte français.

 

I. Témoigner de la vérité du Christ dans un monde pluraliste et globalisé

   

En tant que chrétiens, nous suivons Jésus- Christ qui est la vérité. La vérité est donc autant liée à sa vie qu’à son message. Nous devons non seulement proclamer la vérité de l’Évangile, mais aussi vivre la vérité en étant le reflet de Christ par notre amour.

   Face à un monde relativiste, nous devons encourager, équiper les chrétiens et prier pour ceux qui défendent la vérité de Christ dans les hautes sphères.

   Chacun de nous devrait également être équipé et chercher à défendre la vérité là où Dieu le place, en particulier dans le monde du travail.

   Nous devrions aussi chercher à pénétrer les sphères qui influencent la vérité comme les médias ou les sphères publiques. Enfin, nous devons encourager l’utilisation de tous les moyens à notre disposition, comme les arts ou les nouvelles technologies, pour que la vérité de Christ soit proclamée.

 

II. Établir la paix du Christ dans notre monde divisé et brisé

  

Christ a fait la paix, il a nous a donné le ministère de la réconciliation. En tant que chrétiens, nous sommes appelés à être des ouvriers de paix pour réconcilier les hommes avec Dieu, pour réconcilier les hommes entre eux et pour prendre soin de la création souffrante.

   Si l’Évangile est avant tout l’annonce de la bonne nouvelle, celui-ci doit aussi nous pousser à témoigner de notre amour pour Christ en relevant les défis de notre temps : la pauvreté (grandissante dans notre pays), la prostitution, le Sida…

   Le fait que Christ ait brisé l’inimitié entre Juifs et non- Juifs doit aussi nous pousser à l’évangélisation de ce peuple (dont nous avons l’une des plus grandes communautés en France).

 

III. Vivre l’amour du Christ auprès de ceux qui professent d’autres religions

  

L’amour du Christ doit nous pousser à aller vers les personnes d’autres religions. Nous devons chercher les relations avec elles en reconnaissant que ces personnes sont aussi « nos prochains ».

   La violence qui peut être manifestée par des personnes d’autres religions ne devrait pas nous pousser au ressentiment, mais nous rappeler que l’Évangile nous appelle à souffrir pour Christ.

  En France, nous devrions être particulièrement attentifs aux diasporas étrangères qui ont souvent un accès plus difficile à l’Évangile dans leur pays d’origine, et profiter de notre contexte laïc pour les atteindre avec davantage de facilité.

 

IV. Discerner la volonté du Christ pour l’évangélisation du monde

  

Le congrès du Cap a identifié comme priorités pour l’évangélisation mondiale les peuples non atteints, les populations de culture orale, les grandes villes et les enfants. Ces réalités peuvent sembler étrangères à notre contexte français, pourtant nous constatons que les migrations ont amené de plus en plus de personnes issues de peuples non atteints et d’apprenants oraux dans notre pays. Nous devrions voir la main souveraine de Dieu dans ces mouvements de population et profiter de la facilité qu’offre le contexte français pour annoncer l’Évangile à ces populations.

   Enfin, l’engagement du Cap rappelle que, la priorité pour l’évangélisation, c’est aussi des responsables chrétiens à l’image de Christ et une assiduité retrouvée dans la prière. Que Dieu nous donne d’être à l’image de notre Maître pour annoncer son Évangile avec succès.

 

V. Appeler l’Église du Christ à revenir à l’humilité, l’intégrité et la simplicité

  

L’Église doit marcher à la manière de la nouvelle humanité de Dieu. Quand notre conduite ne se distingue pas de celle des non-chrétiens, notre message est discrédité. Nous devrions donc rechercher une conduite irréprochable et marcher dans l’amour en rejetant l’idolâtrie des dérives sexuelles, marcher dans l’humilité en rejetant l’idolâtrie du pouvoir, marcher dans l’intégrité en rejetant l’idolâtrie du succès, marcher dans la simplicité en rejetant l’idolâtrie du toujours plus.

   Alors que le monde s’éloigne toujours plus de l’Évangile, un style de vie radical à l’image de Christ viendra authentifier notre message et faciliter sa proclamation. Nous sommes appelés à être sel et lumière.

 

VI. Être partenaires dans le corps du Christ pour l’unité dans la mission

  

Enfin, l’engagement du Cap encourage à redécouvrir l’unité de l’Église et le partenariat dans l’évangélisation. Nos divisions nous ont souvent poussés à nous définir par nos frontières et elles ont affaibli considérablement notre témoignage. Nous devons nous efforcer de conserver l’unité que donne l’Esprit en nous définissant à partir du centre qu’est l’Évangile.

   Nous devons également reconnaître l’importance de développer des partenariats multiculturels, des partenariats générationnels et des partenariats hommes-femmes dans l’évangélisation.

   Enfin, nous ne devrions pas opposer évangélisation et enseignement des Églises, ces deux tâches relevant du même mandat missionnaire : faites de toutes les nations des disciples et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit.

 

Pour aller plus loin…

 

  engagement-capL’engagement du Cap est un texte riche, qui gagnerait à être étudié dans nos Églises et pris en compte dans nos réflexions concernant l’évangélisation. Son découpage facilite l’étude en groupe et permet de se concentrer sur les points souhaités.

   Que sa lecture nous encourage à accomplir les commandements de notre Seigneur de nous aimer davantage les uns les autres et de faire de toutes les nations des disciples !

 

 

 

 

P.M.

 

 


NOTES

 

1. L’engagement du Cap est disponible en consultation libre sur le site du mouvement de Lausanne : http://www.lausanne.org/fr/tous-les-documents/engagement-ducap.html. Le Groupe Lausanne France, en lien avec le CNEF et les éditions BLF Europe, met également à la disposition du public francophone une version papier : L’engagement du CAP (2011), Marpent, BLF Europe, 114p. Enfin l’ensemble des vidéos du congrès du CAP sont disponibles en anglais au lien suivant : http://www.lausanne.org/en/multimedia/videos/ct2010-session-videos.html .

 

2. Extrait de la préface par Doug BIRDSALL et Lindsay BROWN. L’engagement du CAP (2011), Marpent, BLF Europe, p.11

 

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