volonte-de-DieuDes choix sous influence ?

 

par Marcel Reutenauer

 

 

 

 

 

Nos choix sont-ils induits par la culture ambiante, par les messages publicitaires ou par l’exemple des autres plus que par les valeurs chrétiennes ? Ne faut-il pas nous poser la question si nos choix sont sous influence ?

 

Tout au long de nos journées, de manière consciente ou par automatisme, nous faisons constamment des choix, notre volonté est mise en action. Choix banals dans beaucoup de cas, mais déterminants dans d’autres !

 

 

Se méfier de la loi du nombre

 

En fonction de l’importance des décisions, la conscience est plus ou moins éveillée. Et c’est là qu’il y a un risque ! Étant entourés d’un grand nombre de personnes qui ont déjà fait leur choix, nous risquons simplement de prendre pour normal et évident le choix majoritaire. Est-ce que j’oublie quelquefois que ce que je fais et pense est de l’ordre du choix ? Certaines choses sont-elles évidentes et sans questionnement parce que « tout le monde » fait ou pense comme cela ?

 

Prenons l’exemple de la télévision.

 

Les statistiques nous apprennent que 98,3% des Français possèdent un téléviseur. 3 0 % d’entre eux en ont deux, 8 % en ont trois. La question n’est pas de savoir s’il est légitime ou non d’avoir un téléviseur, la question qui se pose à moi en tant que chrétien est de savoir pourquoi je vais acheter ou non un téléviseur. Une bonne question préalable serait : « Comment 2 % des Français peuventils vivre sans la télé ? »

 

La télévision est bien sûr un moyen d’information, de culture et de découverte, mais elle permet aussi l’irruption de la culture ambiante dans le foyer. Deux études1 faites en 1988 et 1993 font apparaître la banalisation de la violence : on a compté, en une semaine sur les chaînes hertziennes, 624 bagarres en 1988 et 943 en 1993 ; les fusillades et explosions passent de 303 à 966 ; les scènes de guerre de 11 à 104, les viols de 0 à 22. Par rapport aux enfants en particulier, le tableau est inquiétant2 : 85,9 % des jeunes interrogés ont déjà vu un film porno (81,1 % des filles et 89,6 % des garçons). 42,5% des ados interrogés avaient vu leur premier film X entre 11 et 15 ans. On pourrait aussi évoquer la banalisation de l’adultère, du divorce, de l’homosexualité, etc.

 

On voit donc bien que l’achat d’un téléviseur n’est pas anodin et qu’il convient de le faire précéder d’une réflexion sérieuse quant à ses dégâts collatéraux si son usage n’est pas maîtrisé. À l’instar de l’apôtre Paul, nous pouvons donc dire : « Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile, tout m’est permis, mais je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit. »3 Et « Tout est permis, … mais tout n’édifie pas. »4

 

 

 

Se méfier de la convoitise

 

S’il y a une valeur dont notre société de consommation est imprégnée, c’est l’envie. Et les agences de publicité l’ont bien compris : la convoitise des yeux, le besoin de paraître, etc. sont des mécanismes qui font vendre. Dans le cas d’une marque leader sur le marché de l’hygiène-beauté, une campagne radio a permis une progression des ventes de 15 %5 !

 

Il faut donc que je me pose la question : « Quelle est ma sensibilité à la mode ? Quels sont les personnages que j’admire ? Pour quoi serais-je prêt(e) à faire des sacrifices d’argent ou de temps ? » Et il convient de confronter mes désirs à cette exhortation de la Parole de Dieu :« N’aimez pas le monde ni rien de ce qui fait partie de ce monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour pour le Père n’est pas en lui. En effet, tout ce qui fait partie du monde : les mauvais désirs qui animent l’homme livré à lui-même, la soif de posséder ce qui attire les regards, et l’orgueil qu’inspirent les biens matériels, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde. Or le monde passe avec tous ses attraits, mais celui qui accomplit la volonté de Dieu demeure éternellement. »6

 

Il ne s’agit bien sûr pas, d’une manière légaliste, de prohiber tout achat de biens de consommation (équipements, vêtements, produits d’hygiène ou de beauté, etc.). Mais il faut se poser la question de ce qui est le besoin « objectif » et ce qui pourrait être la motivation « profonde » en relation avec l’image de soi. Cette motivation peut être extrêmement variée : depuis le besoin de paraître jusqu’à l’addiction. Voici deux réflexions – dignes du livre des Proverbes – relevées sur internet : « Les gens ont parfois tendance à n’acheter que des choses chères. La raison en est que ces choses sont destinées à rehausser leur image d’eux-mêmes. […] Ceux qui ne tombent pas dans ce système ont atteint un haut niveau de sagesse. » « Les publicitaires nous vendent une image de nous-mêmes. […] Nous sommes prêts à dépenser des fortunes. Celui qui n’a pas besoin de cela pour avoir une bonne image de soi fera de grosses économies. »7

 

 

Faire attention à l’éblouissement…

 

Les enfants et les jeunes – les adultes aussi dans une certaine mesure – ont besoin de « modèles » par lesquels se structure la hiérarchie des valeurs. Et à partir de ces valeurs se construiront le projet de vie, le choix des études, la carrière professionnelle, le choix d’un conjoint, etc.

Il est donc extrêmement important de veiller à être entouré de personnes aux parcours variés, aux compétences diverses, et porteuses de valeurs approuvées par la Bible.

Les médias populaires sont, quant à eux, friands d’étaler la réussite de toutes sortes de célébrités : sportifs, chanteurs, écrivains, scientifiques, etc. Les plus admirées sont parfois celles qui étalent leur richesse et… leurs frasques sentimentales. La discrétion et l’humilité attirent beaucoup moins les regards !

 

Une autre possibilité d’« éblouissement » peut être constituée par le mirage de la richesse facile qui nous est proposée au travers de tous les jeux d’argent. Ils ont un grand succès. En 2003, les dépenses des ménages français en jeux se sont élevées à 7,8 milliards d’euros en valeur, soit 130 euros par habitant… et beaucoup plus par joueurs.8 Mais on ne nous montre que les gagnants… et pas ceux qui ont ruiné leur foyer !

 

En tant que chrétiens, nous sommes invités à mener nos projets de vie (études, profession, mariage, etc.) avec mesure, sans écarter une saine ambition. La question de fond est, ici encore, celle de mes priorités. Sommes-nous convaincus des paroles du psalmiste : « Car un jour dans tes parvis, vaut bien mieux que mille ailleurs9 » ? Et quand nous disons : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus10 », sommes-nous vraiment convaincus que c’est la meilleure des choses et que, même si nos devions en souffrir, Dieu nous donnera par-dessus la force pour endurer et rester dans la joie et la paix ?

 

 

Ne pas se laisser gouverner par la peur

 

L’une des influences les plus paralysantes pour être témoin du Christ est la peur du « qu’en-dira-t-on ? ». On voudrait vivre, également en dehors du cercle des frères et des soeurs de l’Église, des relations amicales et tranquilles avec notre entourage (camarades d’études, collègues de travail, voisins, etc.).

 

Mais trop souvent, surtout lorsqu’on est en groupe, les sujets de conversation, les avis exprimés par les uns et les autres, les blagues ou les attitudes sont imprégnés d’une pensée qui a tourné le dos à Dieu, voire qui le tourne en ridicule. Qu’il peut paraître difficile dans ces moments-là de se positionner avec nos convictions chrétiennes !

 

Il est important d’avoir réfléchi – avec prière ! – à la conduite à tenir pour ne pas être entraîné par le flot des courants contraires à nos valeurs. Car dans ces instants il faudra choisir : attrister notre Seigneur ou subir les sarcasmes éventuels de l’entourage. Avoir identifié nos peurs et chercher à honorer Dieu nous permettra – avec l’assistance du Saint-Esprit – de trouver l’attitude ou les mots justes pour réagir selon nos convictions. Rappelonsnous que la fierté d’avoir été fidèle au Seigneur dépasse de loin la « honte » que voudraient nous infliger ceux qui s’opposent à Dieu.

 

 

En conclusion

 

Ne vous coulez pas simplement dans le moule de tout le monde. Ne conformez pas votre vie aux principes qui régissent le siècle présent ; ne copiez pas les modes et les habitudes du jour. Laissez-vous plutôt entièrement transformer par le renouvellement de votre mentalité. Adoptez une attitude intérieure différente. Donnez à vos pensées une nouvelle orientation afin de pouvoir discerner ce que Dieu veut de vous. Ainsi, vous serez capables de reconnaître ce qui est bon à ses yeux, ce qui lui plaît et qui vous conduit à une réelle maturité.

 
M.R.
 
 

NOTES
 
 
1. Étude du Point en 1988 et de Télérama en 1993.
 
 
2. Étude de Claude ROZIER, médecin scolaire, 1998.8 http://www.insee.fr/
 
 
3. 1 Co 6.12
 
 
4. 1 Co 10.23
 
 
5. Source : www.e-marketing.fr
 
 
6. 1 Jn 2.15-17
 
 
 
 
9. Ps 84.11
 
 
10. Mt 6.33
 
 
11. Lc 12.11-12
 
 
12 Rm 12.2 (Parole Vivante)