rencontre

 

Philippe Hochet, graphiste-dessinateur

 

 crayon

 

 

Je suis né à Rennes en 1957. J’ai toujours été passionné de BD et en dessiner était mon passe-temps favori depuis l’âge de 12 ans. Je suis « monté » à Paris à 18 ans pour mes études supérieures. J’y ai rencontré des chrétiens qui m’ont parlé de Jésus dans le cadre de « coffee bars » et je me suis converti.

 

Mis en contact avec Claude GAASCH, le directeur de la Ligue pour la Lecture de La Bible de l’époque, j’ai été invité à dessiner pour « Tournesol », journal de BD chrétienne pour enfants. Après mes études, j’ai dessiné pour Tournesol pendant mon service civil. Puis j’ai été embauché à la Ligue comme dessinateur-graphiste. Je seconde Jefko, le responsable de « Tournesol », dans la supervision du travail des scénaristes et des dessinateurs tout en dessinant pour le journal.

 

Dessiner était une véritable passion. Tout mon temps libre y passait. D’un tempérament timide, la BD me permettait de m’exprimer. Assez vite, en me comparant aux professionnels, j’ai compris que j’avais besoin de formation. Je me suis procuré des livres pour me perfectionner. La rencontre avec un professionnel (Fournier), qui dessinait Spirou à l’époque, m’a été d’une grande aide, surtout pour la composition des différents éléments dans la case, l’épuration de mon trait…

 

Pour progresser, il faut accepter les remarques des autres et se remettre en question. C’est important d’avoir quelqu’un de compétent qui vous dit franchement ce que vaut votre travail.

 

Peu avant de me convertir, j’avais inventé une histoire de sorcière. Après ma conversion, je n’arrivais plus à dessiner correctement et n’avais plus d’idées pour mon histoire. Je n’arrivais plus à avancer. J’ai compris que le thème de l’histoire que j’avais commencée déplaisait à Dieu. Jusqu’à présent, je m’enfermais dans ce monde imaginaire de la BD et rien ni personne d’autre ne comptait. J’ai pris conscience que ma passion pouvait prendre la place de Dieu…

 

J’ai alors demandé à Dieu de m’ôter ce don pour que mes mains ne soient plus un obstacle à ce qu’il ait la première place. Mais Dieu m’a conservé l’usage de mes mains, et à partir de ce moment, je décidais de les mettre à Son service.

 

Je changeais bien sûr les thèmes de mes histoires, mais je faisais encore ce que je voulais, je me faisais plaisir. Quand j’ai rencontré Claude gaasch, il m’a fait dessiner pour « Tournesol »des histoires que je n’avais pas inventées. C’est là que j’ai commencé à mettre mon art au service de Dieu. Il y avait plus de contraintes, mais mon travail était utile. Depuis, j’ai eu le plaisir de collaborer étroitement à différents scénarios et actuellement j’adapte personnellement l’histoire de Joseph en BD.

 

Je dois donner le meilleur, mais cela doit aussi être utile pour l’oeuvre de Dieu, c’est une façon pour moi de témoigner de ma foi. La plupart des artistes chrétiens doivent dessiner des histoires dont le thème n’est pas forcément chrétien, moi j’ai le privilège d’être salarié dans une oeuvre chrétienne qui me permet d’exprimer les valeurs chrétiennes au travers du dessin !

 

Propos recueillis par Marcel Reutenauer