Noël, une bonne nouvelle pour aujourd’hui !

 

crèche

 

par François-Jean MARTIN

 

 

Noël  aujourd’hui : un scoop pour la une1

  

Les enquêtes et les statistiques traduisent une réalité bien connue, nous vivons dans nos pays dans une société profondément déchristianisée. On ne peut que le regretter. Mais il ne sert à rien de se répandre en lamentations, il faut en prendre acte et y trouver des réponses adaptées pour continuer à remplir notre mission : être lumière et sel de la terre.

 

 

Aujourd’hui la plus grande majorité de nos concitoyens – en particulier les jeunes générations – ignore ce qui sous-tend les fêtes qui ponctuent nos calendriers. Et cela ne concerne pas seulement celles qui font référence à des événements religieux. Nous croyons que Noël est une nouvelle, une information toujours actuelle dont nos concitoyens ont besoin d’être tenus au courant. C’est une information vitale pour eux. Qui le leur dira ? Qui en a la responsabilité ? Est-ce à la société sécularisée de le faire ou est-ce à l’Eglise ?

 

C’est à la fiancée, à la bien-aimée, qu’on demande « Qu’a donc ton bien-aimé de plus qu’un autre ? » (Ct 5.9). Puissent nos Eglises en ces jours, avoir une réponse aussi forte que celle de la bien-aimée qui pourtant n’était pas très fière de son attitude vis-à-vis de l’aimé quelques moments avant. Car cette réponse a entraîné celles qui posaient la question à vouloir le chercher (6.1).

 

Une des sœurs de notre Eglise2 , est catéchiste. Elle nous racontait la réaction d’un des élèves d’une classe à qui elle venait d’expliquer le sens du sacrifice du Christ qui offrait le pardon des péchés. II s’est écrié spontanément avec son langage : « Mais Madame, c’est dégueulasse » Heureusement qu’elle n’a pas réagi au vocabulaire mais qu’elle a seulement demandé : « Pourquoi ? » car l’élève a dit : « En France, on ne sait pas ça, on ne le dit pas aux gens ! » Elle a alors ajouté : « C’est cela la bonne nouvelle ! »

 

C’est à l’Eglise de publier cela et Noël est une occasion privilégiée pour le dire. Il a été, dans le passé, une tradition qui voulait que surtout on ne fasse pas durant nos cultes de référence à la fête que la société rappelait ce jour-là. Après tout, pour nous, c’est chaque dimanche Noël, Pâques et Pentecôte. En fait c’était surtout une réaction à l’utilisation par certaines Eglises de l’année liturgique. Aujourd’hui la société est « post-chrétienne » et ces Eglises sont hélas trop souvent vides. Aujourd’hui nos Eglises doivent expliquer le sens de ces fêtes à la société. C’est une obligation légale sinon nous sommes coupables de non assistance à personne en danger.

 

commentaire Bible

 

« Mais comment feront-ils appel à lui s’ils n’ont pas cru en lui ? Et comment croiront-ils en lui s’ils ne l’ont pas entendu ? Et comment entendront-ils s’il n’y a personne pour le leur annoncer ?… » (Rm 10.14) Nous avons en effet une bonne, une très bonne nouvelle, un vrai scoop3  suffisant pour faire la une.

 

 

 

 

 

Noël aujourd’hui : un sujet actuel de joie

 

En effet nous ne croyons pas que cette information soit dépassée. Elle est toujours actuelle. Aujourd’hui retentit toujours cette voix de l’envoyé : « Je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d’une très grande joie. Un Sauveur vous est né aujourd’hui… c’est lui le Messie, le Seigneur. » (Lc 2.10) Pour chaque être humain retentit, encore et encore, cette nouvelle il VOUS est né un Sauveur.

 

Comme lors de la fête de Pâque, nous devons nous approprier cela. Le peuple, au travers des générations, devait répondre à ses enfants qui lui demandaient pourquoi ils fêtaient ce jour : « Tout cela je le fais en mémoire de ce que l’Eternel a fait pour moi quand je suis sorti d’Egypte. » (Ex 12.26 ; 13.8). Fêter Noël permet d’intégrer nos enfants à nos Eglises.

 

Les fêtes dont Dieu ponctue la vie d’Israël, en les instituant même dans la loi, sont des occasions importantes. Il faut arrêter d’avoir peur de la fête, des bonnes nouvelles, des sujets de joie. On ne conduit pas une Eglise avec des émotions mais l’être humain a été créé par Dieu avec des émotions, et Dieu a trouvé cela très bon. Aussi les émotions doivent trouver leur place dans la vie de l’Eglise et les fêtes sont des moments privilégiés pour cela. Et cela ne concerne pas que les jeunes, mais aussi les adultes, mais aussi les responsables. N’ayons pas peur d’être heureux ; c’est déjà si rare que ministère ne soit pas mine austère4

 

Nous citions l’évangile : « …le sujet d’une très grande joie. Un Sauveur vous est né aujourd’hui… ». Une naissance est déjà un sujet de joie mais celle-ci a une portée universelle. Une information vitale disions-nous car nous savons qu’il n’y a pas d’autre chemin pour aller à Dieu le père que par le Christ, Jésus. Le Seigneur a été accusé par les religieux de son époque de trop fréquenter les fêtes (Luc 7.34). Il aimait ces moments et il savait se réjouir. Nous sommes trop souvent des chrétiens tristes et parfois même de tristes chrétiens.

 

 

Noël aujourd’hui : des paroles et des actes

 

Une fête est par essence communautaire, elle est partage. Partage avec ceux qui nous entourent. Elle est lieu pour intégrer les enfants, pour unir les différentes générations, – « Jeunes et vieux se réjouiront ensemble » (Jr 31.13) – pour accueillir, pour faire place aux pauvres, aux démunis, à la veuve, à l’orphelin et à l’étranger. C’est ainsi que Dieu institue dans la Loi, des fêtes – durant souvent 7 ou 8 jours – nombreuses et ouvertes. C’est le moment privilégié pour des repas communautaires, pour des agapes, pour des repas festifs. C’est le moment de la reconnaissance et de son expression. C’est ainsi qu’on est réellement lumière et sel de la terre.

 

Rien n’est plus triste et dur que la solitude lors de ces fêtes, c’est le moment d’ouvrir nos cœurs, nos foyers, nos familles et nos Eglises. Notre société, le rythme de nos vies, l’individualisme et l’égoïsme ont fait se fermer nos cœurs et nos portes.

 

Grâce à Dieu on voit dans les Eglises toutes sortes d’actions qui manifestent de façons diverses l’amour de Dieu en actes. Utilisons des façons de faire nouvelles et des façons de faire anciennes. Soyons inventifs s’il le faut, ou découvrons ce que d’autres ont essayé, mais manifestons l’amour de Dieu en paroles et en actes. Car « nous faisons donc fonction d’ambassadeur au nom du Christ comme si Dieu adressait par nous cette invitation aux hommes : C’est au nom du Christ que nous vous en supplions : soyez réconciliés avec Dieu. » (2 Co 5.20)

 

Aujourd’hui retentit toujours pour nos frères en humanité ce scoop extraordinaire : « Je vous annonce une nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d’une très grande joie. Un Sauveur vous est né aujourd’hui dans la ville de David ; c’est lui le Messie, le Seigneur. Gloire à Dieu au plus haut des deux ! Et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. » (Lc 2.10, 14).

 

F-J. M.


 NOTES

 

1. Pour aller plus loin sur le sens de Noël voir les articles « Noël : la fête de la Nativité » de F-J.Martin, dans Servir N°427-1987 et « Noël, ou je crois à l’incarnation » N°6-1988, « Je crois à l’incarnation » et « La date de la naissance de Jésus » N°6-2005, on peut les trouver sur le site internet des CAEF.

 

2. Merci à Mme Heidi THEILLER pour ce beau témoignage et au Seigneur pour le ministère de notre sœur et de tous ceux qui ont le même.

 

3. Il s’agit d’un terme journalistique qui désigne une information importante que l’on ne connaissait pas avant et qui, souvent, va faire « la une » c’est-à-dire la première page où l’on met ce que l’on juge le plus important.

 

4. Pour aller plus loin sur le sens de la fête voir les deux articles « Célébrons donc la fête »de F-J.Martin, dans Servir N°6-1990 et N°l-1991, on peut les trouver sur le site internet des CAEF.