Temoignage

 

Un couple de septuagénaires croyants parle de son vécu …

 

 

Accepter de vieillir, c’est accepter de vivre. Pourtant, lorsqu’il s’agit d’affronter la maladie, la perte progressive de nos forces, il faut souvent être très courageux face à cette réalité.
 
 
L’heure de la retraite peut être synonyme de vieillissement ; une période riche et productive s’achève et l’avenir est envisagé avec angoisse. On traîne – à tort ou à raison – le pénible fardeau de n’avoir plus rien à faire. Il n’est donc pas inutile de rappeler que cette nouvelle étape doit se préparer bien à l’avance.
 
Pour autant, vieillir peut être intéressant à plus d’un titre. Notre couple fut secoué à plusieurs reprises lorsque la maladie a touché tantôt l’un, tantôt l’autre. C’est là qu’il faut apprendre à renoncer ; on réalise progressivement que rien dans cette vie n’est définitivement acquis : les activités se limitent, l’énergie diminue, la vitalité s’émousse, bien que l’esprit reste encore jeune et se voudrait entreprenant. Il est difficile d’accepter des périodes de repos, alors qu’on était si actif !
 
Alors on commence à porter un regard différent sur la vie ; on apprend à relativiser les épreuves, à s’encourager mutuellement, à attendre l’autre lorsqu’il est à la traîne. Ces abandons aboutissent heureusement à la découverte de milliers de petits bonheurs et de savoirs. On a le temps de s’adonner plus souvent au bricolage, à la sculpture, à la philatélie, de s’essayer à la peinture, aux travaux d’aiguille. De même, la lecture a une plus grande place ; c’est une bonne façon de réveiller et d’entretenir la mémoire. La prière est privilégiée, de même que les visites chez des frères et sœurs, des amis, pour rompre le temps d’une après-midi leur solitude.
 
S’acheminer vers le « bout du chemin » ne signifie pas se mettre sur une voie de garage ; n’ayons donc pas peur de faire encore des projets et surtout de prendre plaisir à réaliser nos rêves !
 
Pour bien vieillir il faut nécessairement des lieux de ressourcement tels que la communauté, les foyers de nos enfants et petits-enfants, le cercle d’amis fidèles. Leur compréhension qui se traduit en gestes et regards d’amour, est infiniment précieuse. Quelqu’un a exprimé cela bien mieux que nous : « Oui, tout âge porte ses fruits ; il faut savoir les cueillir ».
 
Notre profonde reconnaissance va à notre Dieu et Seigneur qui nous a accompagnés jusqu’ici et qui est seul à nous assurer une vieillesse sereine et bénie.
 
« L’Eternel affermit les pas de l’homme et Il prend plaisir à sa voie ; s’il tombe, il n’est pas terrassé, car l’Eternel lui prend la main. Nous étions jeunes et nous avons vieilli, et nous n’avons pas vu le juste abandonné, ni sa postérité mendiant son pain. Tout au long des jours il prête aux autres. Ses enfants seront en bénédiction. » Ps 37.23-26