Le psaume 145 : un chant de louange

 

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par Alain KITT

 

 

Certains psaumes commencent par un cri de détresse, ou par un aveu d’incompréhension devant les événements par lesquels passent leurs auteurs : Dieu est-il silencieux, se soucie-t-il de ce qui leur arrive, maîtrise-t-il vraiment la situation ? Nous y entrevoyons la profondeur des souffrances qui ont marqué la vie de beaucoup de croyants.

Mais bien souvent ces psaumes s’achèvent par un cri de triomphe, et même si la souffrance demeure, l’auteur finit par retrouver sa confiance en Dieu ; parfois l’auteur reste perplexe, et seul le souvenir des actes passés de Dieu lui permet de garder l’espérance (Ps 77, par exemple).

 

Le psaume 145, par contre, déborde de louange du début à la fin.

 

Il est alphabétique, chaque verset commence par une lettre différente de l’alphabet hébraïque, de aleph à taw : la preuve qu’une structure, qui pourrait paraître contraignante, n’empêche pas le croyant d’exprimer son émerveillement devant la grandeur et la fidélité de Dieu.

 

La louange est attribuée à Dieu seul, du début à la fin – je t’exalterai, mon Dieu…. que ma bouche dise la louange du Seigneur (v.1, 21). Tous les versets de ce psaume mentionnent le Seigneur, soit par ses titres, soit par des pronoms personnels ou possessifs. Il est « le Roi » (2), on célèbre la magnificence de Sa gloire ; Sa grandeur est insondable (3), et le croyant s’empresse d’en parler avec émerveillement et reconnaissance. Sa puissance est redoutable (6), mais en même temps Dieu est bienveillant et compatissant (8).

 

Son amour et Sa bonté n’ont pas de limites (9), et nous incitent à l’adorer avec joie, pour lui exprimer notre reconnaissance. Telle est la ferme volonté de David : je veux dire ta grandeur, … je veux te glorifier, …je veux énumérer tes hauts faits (1, 2, 6, Bible en français courant). Il veut aussi que cette louange retentisse bien au-delà de son entourage et de son époque : chaque génération est appelée à y joindre sa voix (4) !

 

Ce psaume peut nous inspirer à notre tour ; les motifs de louange qu’il énumère sont nombreux : nous louons Dieu pour sa grandeur, sa majesté, sa puissance, son règne glorieux ; nous le louons également pour sa fidélité et sa compassion, même envers les plus faibles de ses créatures : les détails de leur vie quotidienne l’intéressent, il satisfait les besoins de tout ce qui vit (16). Ce Dieu dont la puissance est redoutable est aussi le Dieu qui redresse ceux qui sont courbés (14). Sa grandeur ne l’éloigné pas de nous : au contraire, il est proche de tous ceux qui l’invoquent et il protège ceux qui l’aiment (18, 20).

 

Nous avons étudié ce psaume récemment dans notre église à Villefranche. A la fin de la réunion, un des participants a fait cette remarque : « Notre louange est bien pauvre ! ». Est-ce qu’il avait raison ? Oui, si nous ne prenons pas le temps de méditer sur Dieu lui-même, et si nous nous préoccupons surtout de nos désirs et de notre vision incomplète de la vie. Est-ce qu’il y a un remède à cette pauvreté constatée ? Certainement !

 

La contemplation de la personne et des oeuvres de notre Dieu (en nous laissant inspirer par exemple par le livre des Psaumes), la communion quotidienne avec lui et le désir de le connaître et de le glorifier tous les jours de notre vie transformeront notre louange personnelle et communautaire, pour en faire un sujet de gloire pour le Seigneur et un témoignage éloquent pour ceux qui l’entendront.

 

A .K.