Editorial du n°5 Septembre-Octobre 1994

 

Le temps

 

 Par Esther BUCKENHAM

 

 

Voilà longtemps que je souffre de cette maladie, mais avant l’arrivée du dernier numéro de Sélection du Reader’s Digest, je n’en connaissais même pas le nom ! Je suis d’autant plus reconnaissante de l’avoir appris, que je viens d’avoir une crise encore plus aiguë que d’habitude.

 


 

Les symptômes ont tendance à s’aggraver rapidement et sont assez nombreux. La maladie pouvant être contagieuse et provoquer une épidémie dangereuse, je vais essayer d’énumérer ces symptômes :

 

– tout d’abord, l’on se sent dépassé, sans énergie et sans ressort. On vous explique (votre médecin, par exemple – ou vos amis) qu’il faut perdre du poids… ou en prendre ; qu’il faut absorber du calcium, du fer ou des vitamines ; qu’il faut prendre du repos – ou des fortifiants. On vous dit aussi que c’est votre âge, qu’il faut réviser vos priorités, vous organiser autrement et « en laisser pour les autres »…

 

– si après moult efforts votre condition continue malgré tout de s’aggraver, le découragement s’ajoute à la fatigue. Il vous semble que la maladie dure depuis un temps infini, et vous n ‘espérez plus la guérison. Vous êtes si fatigué que vous n’arrivez même plus à fermer la porte de votre esprit aux pensées qui l’envahissent et le torturent, tournant dans tous les sens, et qui sont curieusement prêtes à se transformer en critiques, en accusations, en jugements, puis en amertume et en un sentiment total d’abandon…

 

– le pas suivant risque de porter le coup de grâce à votre service pour Dieu : c’est le sentiment de culpabilité. Quand vous en arrivez là, il vous semble que la seule chose possible est de vous retirer de tout, de laisser la tâche aux autres – aux autres qui sont (espérons-le) plus dignes que vous, plus forts que vous, plus spirituels que vous…

 

Le nom donc de cette maladie, identifiée par Sélection est « LE SYNDROME DEFICITAIRE DU TEMPS ET DE SA SIGNIFICATION ». A force de « penser à demain, précise l’article qui en traite, nous ne goûtons plus aujourd’hui ».

 

Si cela est vrai dans le domaine matériel et pratique, c’est vrai aussi dans ce que nous appelons le domaine spirituel. Nous les chrétiens, nous courons après le temps perdu ; nous aussi, nous vivons les yeux rivés sur nos montres.

 

Au début de cette année de service, prenons le temps de louer le Seigneur comme Asaph, de l’écouter et de l’aimer. La Bible contient beaucoup d’instructions et de promesses pour aujourd’hui – et quelle inspiration, quelle joie pour nous de savoir que JESUS-CHRIST est le même hier, aujourd’hui et pour toujours. Il est avec nous, et aucun syndrome déficitaire ne peut changer cela, ni enlever une parcelle quelconque de Sa puissance éternelle.

 

Esther BUCKENHAM