L’Eglise méthodiste en France a 200 ans

 

 

par John Waller

 

 

En 1991, aura été commémoré le bicentenaire de la mort de John Wesley, qui quitta cette vie le 2 mars 1791 à son domicile de City Road à Londres. Il y a un bicentenaire moins connu à commémorer : en été 1791, par le travail pionnier de John Angel, de William Mahy et de Jean de Quetteville, originaires des Iles de la Manche, commença la mission méthodiste en France.

 


 

Il existe un lien entre ces deux anniversaires. Bien que cela soit contestable, la correspondance de Wesley dans les dernières années de 1780, sa visite à Guernesey et Jersey en 1787 et le stationnement de Clarke et de Brackenbury donnent du poids à la position de Matthieu Lelièvre pour qui la mission en France était dans l’esprit de Wesley. Certainement il a été pensé pour ce faire à Thomas Coke : « Coke améliorait son français, avec en tête la possibilité d’une mission en France dès 1786. Il considérait le travail dans les Iles de la Manche comme une préparation à une éventuelle ‘invasion’ du continent ».

 

La véritable occasion du début de la mission fut tout à fait imprévue. Souvent rapportée, notamment dans les pages de Matthieu Lelièvre et de Théophile Roux, elle supporte d’être répétée. Durant l’été 1791, John Angel, un prédicateur laïque zélé de Guernesey, débarqua, dans le cadre de son travail, à Courseulles, un petit village de pêcheurs non loin de Caen. Il assista au culte du dimanche matin de la congrégation protestante petite et négligée, lui parla du bon samaritain, l’écouta et lui promit de l’aide.

 

De retour à Guernesey, il partagea son souci avec ses amis. Un jeune prédicateur laïque, William Mahy, partit immédiatement pour commencer une mission à Courseulles, qui s’étendit ensuite dans les villages voisins de Normandie. Thomas Coke, aussi, joua un rôle certain dans les événements de 1791. Son voyage à Paris fut un échec : il avait cependant délégué, avant d’arriver dans la capitale, William Mahy et Jean de Quetteville pour travailler en Normandie.

 

Le nom de Mahy était inscrit sur le projet de stationnement de la conférence de Manchester en 1791 : « France, William Mahy ». Pendant les périodes révolutionnaire et napoléonienne, le fardeau du travail retomba sur ses épaules. Mahy (1763-1813) fut un fervent évangéliste, mais aussi une figure poignante qui a enduré souffrance et solitude jusqu’à son retour à Guernesey en 1812. Il mourut dans une maison de soin près de Manchester. Jean de Quetteville (1761 -1843) a joué un rôle moins important dans la mission en France, la plus grande partie de son ministère s’étant déroulée dans les Iles de la Manche.

 

D’autres noms peuvent être cités, en rapport avec cette première période, en particulier Armand de Kerpezdron, Pierre de Pontavice et William Toase. Au début du XIXe siècle, le nom de Charles Cook vient en avant comme celui de Matthieu Lelièvre en sa fin.

 

Nous sommes redevables à Matthieu Lelièvre pour ses biographies classiques et à Théophile Roux pour le compte rendu détaillé, Le Méthodisme en France qui va jusque vers 1940.

 

La communauté méthodiste française située à Paris, Nîmes, les Cévennes et Montélimar, est dans la ligne directe des pionniers ci-dessus mentionnés.

 

 

Adapté de John Waller.