Inspiration et autorité de la Bible

 

1° partie

 serv3

par Frank Horton1

 

 

I. INTRODUCTION

 

 

Mon exposé sera une élaboration de l’affirmation de l’apôtre Paul, lorsqu’il écrit à Timothée (2 Tm 3.15-16) : « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne oeuvre ». Le texte grec, qui fait suivre un sujet – toute écriture – par deux attributs – inspirée et utile – nous autorise à suppléer le verbe sous-entendu, est, deux fois, d’où la lecture suivante, parfaitement légitime : « Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu, et elle est utile pour enseigner, etc. ».

Le sujet que vous m’avez confié est vaste, et de nombreux livres lui ont été consacrés par des auteurs évangéliques au cours de ces 140 dernières années. Prenons l’exemple de l’attitude du Christ par rapport aux Saintes-Ecritures et de l’utilisation qu’il en a faite : le théologien britannique, John Wenham, lui a consacré une thèse de 250 000 mots qui devait ensuite être publiée en quatre volumes !

 

Vous me voyez, donc, contraint de procéder par touches rapides, d’indiquer des pistes de réflexion sans m’y engager, et de souligner les thèmes qui me paraissent importants dans le contexte actuel. Je mettrai, par conséquent, l’accent sur l’autorité de la Bible, car à l’heure où nous sommes, c’est là que le bât blesse. Cela n’a rien de nouveau, me direz-vous, car l’humanité, comme nous le rappelle le Psaume 2, n’a jamais cessé de contester l’autorité de Dieu et de son Christ.

 

A ce sujet Norval Geldenhuys écrit : Dès le début l’acceptation sans réserve de l’autorité suprême de Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur a été le fondement de l’Eglise chrétienne. Judas rejeta son autorité, et connut une mort honteuse. Après que la nation juive eût repoussé l’autorité du Seigneur – malgré sa résurrection, l’effusion du Saint-Esprit et l’activité missionnaire des apôtres – Jérusalem et l’Etat juif furent détruits en l’an 70…

 

 

L’Empire romain des 3 premiers siècles choisit de diviniser les empereurs et tenta plusieurs fois d’effacer tout attachement à Jésus-Christ. Bientôt le grand Empire mondain fut relégué au passé.

 

 

L’Eglise catholique romaine éleva (sinon en théorie, du moins en pratique) la tradition, l’Eglise, le clergé et le pape au rang de l’autorité qui appartient de droit au Seigneur seul. Le résultat fut la corruption… et les ténèbres spirituelles.

 

 

Dans son refus de se courber devant l’autorité suprême du Seigneur et de sa Parole, le soi-disant libéralisme des 19e et 20e siècles conduisit à la banqueroute spirituelle et à une confusion totale.

 

 

La Bible est la seule Parole écrite de Dieu et l’unique règle infaillible de foi et de vie.

 

 

Le rejet arrogant de l’autorité de Jésus par le nazisme, le fascisme et le communisme athée, a produit l’assujettissement de millions de personnes à des tyrans monstrueux. (Résumé de J.N. Geldenhuys, p. 371s.)

 

Mais l’Eglise de Jésus-Christ échappe-t-elle à cette crise d’autorité ? Ai-je besoin de vous rappeler ce qui est l’évidence même, savoir que même dans nos communautés évangéliques la Bible fait figure de parent pauvre ? Et qu’une église qui n’étudie plus l’Ecriture, qui ne se nourrit plus d’un enseignement biblique systématique, qui ne se soumet plus à l’autorité de la Parole de Dieu, est condamnée, à brève échéance, à voir enlever son chandelier par le Seigneur de l’Eglise ?

 

C’est pourquoi je voudrais que mon exposé, après un rappel de ce que nous croyons et professons, soit surtout un appel – vibrant si Dieu le permet – à une prise de conscience de la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons, et à l’engagement qui s’impose. Et dans le développement de mon thème je voudrais rester simple et pratique.

 

Nous commencerons par affirmer nos convictions, puis nous définirons les termes clés. Ensuite nous rappellerons les fondements solides sur lesquels sont placées l’inspiration et l’autorité de la Bible. Enfin, nous consacrerons une réflexion à quelques prolongements pratiques dans notre vie chrétienne et le témoignage de nos églises.

 

 

II. AFFIRMATIONS ET DEFINITIONS

 

Que croyons-nous, en notre qualité de chrétiens évangéliques ? L’Article 2 de la Déclaration de Lausanne (1974), à l’élaboration duquel feu Francis Schaeffer avait contribué, luttant de pied ferme pour que les auteurs prennent une position claire et sans équivoque dit : Nous affirmons l’inspiration divine, la vérité et l’autorité de l’Ecriture, de l’Ancien et du Nouveau Testament, dans sa totalité. Il n’y a point d’erreur dans tout ce qu’elle affirme. Elle est la seule Parole écrite de Dieu et l’unique règle infaillible de foi et de vie.

 

Nous affirmons aussi que cette Parole est puissante pour accomplir le dessein de Dieu, Le message de la Bible s’adresse à l’humanité entière car la révélation de Dieu en Christ, telle que nous la trouvons dans l’Ecriture, ne saurait changer. Par elle, le Saint-Esprit continue à nous parler aujourd’hui ; dans chaque culture il illumine l’intelligence du peuple de Dieu afin qu’il perçoive personnellement et de façon nouvelle la vérité divine et qu’il révèle ainsi à l’Eglise entière la sagesse infiniment variée de Dieu. (Article 2 de la Déclaration de Lausanne). Cette déclaration, certes claire en soi, a pourtant besoin d’être étayée par une explication des mots-clés.

 

Révélation

 

 

La révélation est l’action par laquelle Dieu se fait connaître à sa créature. (R. Pache, p. 41)

 

Inspiration

 

L’inspiration est l’influence déterminante exercée par le Saint-Esprit sur les auteurs de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament pour qu’ils annoncent et rédigent de façon exacte et autorisée le message reçu de Dieu. Cette influence les a guidés jusque dans l’emploi des mots… (R. Pache, p. 41)

 

 

Le mot « inspiré » (utilisé dans 2 Tm3.16, signifie littéralement, selon le dictionnaire grec, « expiré par Dieu ». Ce mot affirme clairement que toute l’Ecriture est le produit du souffle de Dieu. Par conséquent le sens biblique de l’inspiration s’élève loin au-dessus de toute tentative de limiter l’inspiration à une action dynamique. (Eui Whan Kim, p. 988)

 

 

Si l’Ecriture est infaillible elle ne peut qu’être vraie, sans erreur, et posséder toute autorité.

 

 

Inerrance et infaillibilité

 

La définition de l’inspiration verbale et plénière implique qu’en rédigeant les manuscrits originaux, les auteurs sacrés ont été guidés de telle manière qu’ils ont transmis parfaitement et sans erreur le message exact que Dieu désirait communiquer à l’homme.

 

 

Les termes d’inerrance et d’infaillibilité nous paraissent à peu près interchangeables… Entait, si l’Ecriture est infaillible, elle n’est pas capable d’erreur ; si elle est inerrante, c’est qu’elle ne contient pas d’erreur. (R. Pache, p. 111 )

 

Vérité

 

La vérité. Etant donné que l’Ecriture est la Parole écrite de Dieu, elle est nécessairement vraie. Car « Dieu n ‘est point un homme pour mentir » (Nb 23.19). Au contraire, comme le dit Jésus lui-même dans sa prière adressée au Père : « Ta Parole est la vérité » (Jn 17.17). Et puisqu ‘elle est vraie, elle est « sans erreur dans tout ce qu’elle affirme ». (World Evangelization, Jan. 1989, p. 9)

 

Authenticité

 

La question de l’authenticité nous ramène immanquablement à celle de l’autorité et de l’inspiration des écrits bibliques. Si leur auteur n ‘est pas celui qui se nomme, à qui les lecteurs l’attribuent tout naturellement et sous le couvert de qui le livre est entré dans le canon des Ecritures, il y a « fraude ou tentative de fraude ». Comment pouvons-nous croire que le Saint-Esprit ait inspiré un homme dont les intentions n’auraient pas été pures, qu’il ait approuvé son écrit en couvrant sa supercherie auprès des chrétiens responsables de la constitution du recueil des écrits sacrés et qu’il l’ait utilisé au cours des siècles pour l’édification des croyants ? Comment un tel écrit peut-il conserver une réelle autorité pour nous ? (A. Kuen, Messages… p. 245)

 

Autorité

 

Autorité. Nous affirmons l’autorité divine de l’unique Bible. Celle-ci est la Parole inscripturée de Dieu donnée aux chrétiens pour tous les temps et elle porte avec elle tout le poids de l’autorité de Dieu. (K.S. Kantzer et B. Fleming, p. 992)

 

 

Quand nous parlons de l’autorité de l’Ecriture, nous entendons la qualité par laquelle elle exige la foi et l’obéissance à toutes ses déclarations. (D.M. Lloyd-Jones, p. 44)

 

 

L’Autorité. L’ordre des trois mots – inspiration, vérité, autorité – est logique. C’est l’inspiration divine de l’Ecriture qui garantit sa vérité, et c’est parce que l’Ecriture est la vérité de Dieu qu’elle exerce l’autorité sur les hommes. En fait (selon la Confession de Westminster) elle est la seule règle infaillible de foi et de vie. Diverses églises attachent une valeur secondaire à des règles touchant au credo, aux confessions et aux traditions, à ce qui gouverne leur foi (ce qu’elles croient et enseignent) et à leurs pratiques (ce qu’elles font). Tandis que l’Ecriture est la seule règle infaillible devant laquelle toutes les églises doivent humblement se soumettre. Jésus lui-même, dans sa controverse avec les pharisiens, a dit clairement que toute tradition ecclésiastique doit être subordonnée à l’Ecriture, car la première est parole d’homme et la seconde Parole de Dieu (Mc 7.1-13). (World Evangelization, Jan. 1989, p. 9)

 

 

III. FONDEMENTS DE L’AUTORITE

 trinite-2

Le Père

 

En définitive toute autorité réside en Dieu. En sa qualité de Créateur de l’univers et qui le maintient, il jouit d’un droit absolu sur tous les êtres créés, et d’une autorité qui embrasse tout au ciel comme sur la terre. Cette autorité finale et suprême lui donne des prérogatives sans limite d’exiger l’obéissance, de posséder sans conditions et gouverner de manière absolue toutes choses en tout temps et partout dans l’univers…

 

 

En tant que chrétiens, nous croyons que ce Dieu tout-puissant nous a parlé en et par Jésus-Christ, son Fils éternel. Ainsi l’autorité de Dieu nous confronte en et au travers de Celui qui, avec le Père et le Saint-Esprit, règne sur toutes choses d’éternité en éternité. (J.N. Geldenhuys, p. 371)

 

Autorité. Nous affirmons l’autorité divine de l’unique Bible. Celle-ci est la Parole inscripturée de Dieu, donnée aux chrétiens de tous les temps, et revêtue de tout le poids de l’autorité de Dieu. (K.S. Kantzer et B. Fleming, p. 992)

 

Le Christ

 

Ici nous sommes au coeur de notre sujet ! Comment résumer un thème si vaste, revêtu d’une importance si capitale ? Parmi tous les auteurs qui lui ont consacré de nombreuses pages, j’ai choisi un seul, représentatif :

 

La personne du Christ L’autorité du Nouveau Testament est celle du Christ Jésus, Fils de Dieu, fils de l’Homme et Messie, tel que Dieu le proclame, tel qu’il s’affirme et se présente lui-même, tel qu’il est reconnu et confessé.

 

 

Parole faite chair, Envoyé du Père, il reçoit l’Esprit sans mesure ; il le confère à qui il veut. Il est l’eau vive, le vrai pain, nourriture et breuvage spirituels. Il donne la vie au monde dont il est le Sauveur. Il a autorité sur la nature et ses éléments, sur Satan et les démons, sur cette terre et au ciel. Le peuple est suspendu à ses lèvres, car il fait du bien.

 

 

Jésus perce les pensées cachées au profond des coeurs. Il a la science des événements à venir, des « futurs-contingents ». Il connaît en détail les circonstances qui le conduisent à la mort. Il prédit et décrit le siège, la ruine de Jérusalem et du Temple. Il annonce sa résurrection et prophétise son retour glorieux. Tout ce qui est écrit à son sujet dans les Ecritures s’accomplit, thème souvent repris dans les Epîtres et dans les Actes.

 

 

Ce sommaire suffit pour que nous reconnaissions au Christ une pleine autorité… (Les « évidences » sont bien connues. Inutile d’apporter ici pour preuve les innombrables références qui, dans les Ecritures, confirment chacun des aspects de la personnalité du Christ et de sa Parole. On les trouvera dans une Concordance.)

 

 

 

Le Christ a scellé de son autorité divine l’inspiration plénière de l’Ancien Testament.

 

 

Le Christ scelle de son autorité divine l’inspiration plénière de l’Ancien Testament et l’historicité de nombreux faits et actes de Dieu qui y sont relatés. La création du monde et de l’Homme – Adam et Eve, le premier couple – par Dieu ; Noé le juste, l’arche, le déluge et ses conséquences.

 

 

Il confirme l’existence des « patriarches », celle d’Abraham, son élu, de l’Alliance de grâce ; la destruction de Sodome et des villes voisines, la mort tragique de la femme de Lot. Il honore Moïse, son « type » et son prophète. Dès cette époque, il atteste la réalité de la résurrection. Il authentifie la manne, le serpent d’airain, la veuve de Sarepta, Naaman, Jonas… Bref, il scelle de sa science divine l’autorité de l’Ancien Testament tout entier. « Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi » (Jn5.46). (Extraits de R Marcel, p. 39s, 44)

 

Le Saint-Esprit

 

L’autorité du Père et du Fils est aussi celle du Saint-Esprit, chaque membre de la Trinité accomplissant les fonctions qui lui sont propres. A ce sujet, R Courthial rappelle l’action « incessante » du Saint- Esprit, et la distinction entre l’inspiration et l’illumination :

 

 

Le Saint-Esprit, qui a inspiré l’Ecriture, illumine aujourd’hui le coeur du fidèle.

 

 

Le Nouveau Testament – que nous devons suivre plutôt que nos conceptions a priori – enseigne que l’inspiration concerne l’origine et la nature de l’Ecriture. Parce qu’ils ont été miraculeusement inspirés de Dieu, les auteurs de la Bible ont écrit infailliblement tout ce que Dieu voulait qu’ils nous communiquassent de ce qu’ils avaient reçu et appris par la révélation de la connaissance de Dieu et de Jésus-Christ notre Seigneur.

 

 

De l’inspiration des auteurs bibliques à l’illumination des croyants l’Esprit-Saint, qui procède du Père et du Fils, n’a pas cessé et ne cesse pas d’agir… Cette insistance de la théologie « réformée » sur l’action incessante du Saint-Esprit dans et par l’Ecriture, jusqu’à l’illumination des fidèles à travers les siècles et dans la communion de l’Eglise et jusqu’à l’avènement en gloire du Christ Jésus, ne peut et ne doit aucunement nous faire minimiser, négliger ou rejeter la nature inspirée du texte original de la Bible. Le « dandum » (ce qui sera donné) est sur la base du « datum » (ce qui a été donné). (Extraits de P Courthial, p. 32ss)

 

Prophètes et apôtres

 

Aux témoignages rendus à l’inspiration et à l’autorité de la Bible par Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, viennent s’ajouter ceux des prophètes et des apôtres :

 

 

Après la Pentecôte l’Eglise est définitivement installée ; nous sommes en plein christianisme. Or, les témoignages en faveur de l’autorité des Ecritures sont encore plus nombreux après la Pentecôte qu’avant.

 

 

L’apôtre Pierre qui, quand il se trouvait au milieu des disciples dans la chambre haute, avait dit (Ac 1.16) : « II fallait que CETTE ECRITURE que le SAINT-ESPRIT a prononcée d’avance par la BOUCHE de David touchant Judas fût accomplie », que dit-il, quand il est au portique de Salomon, en présence de tout le peuple étonné ? (Ac 3.18): « Dieu a ainsi accompli les choses qu’IL avait PREDITES, par la BOUCHE DE TOUS SES PROPHETES, que le Christ devait souffrir… »  C’est bien là du biblicisme.

 

 

Et Paul de Tarse, que fait-il ? Quand il se trouve à Rome… il en appelle « à la Bible ». Au milieu des Israélites assemblés dans sa maison, il leur enseigne les choses qui regardent Jésus d’après « la loi de Moïse et les prophètes » (Ac 28.23). C’est du biblicisme !…

 

 

Eh bien ! oui, dira-t-on, Pierre, Paul; mais les autres disciples ? Jacques, par exemple ? Jacques en appelle de même à l’autorité des Ecritures, en disant : « Pensez-vous que l’Ecriture parle en vain ? » (Je 4.5). Mais Jean ? Jean nous déclare que les disciples « avaient la foi aux ECRITURES et aux paroles que leur Maître avait dites» (Jn 2.22) et c’est « par les Ecritures » selon lui que les disciples reconnurent en Jésus le Messie. (Extrait de J.-H. Merle d’Aubigné, p. 34-37)

 

Témoignage de l’Ecriture elle-même

 

Vous aurez remarqué que c’est dans l’Ecriture sainte que nous trouvons les témoignages rendus à son inspiration et à son autorité, par Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, puis par les prophètes et les apôtres. S’agit-il d’un argument circulaire ? Doit-on prendre au sérieux le témoignage que « l’intéressé » rend à lui-même, quand la Bible dit que la Bible est inspirée ? Bien sûr que oui : il est généralement admis que « l’accusé » a le droit de se défendre, et que ses paroles seront pesées pour voir si elles sont dignes de confiance ! C’est à ce sujet que Pierre Courthial écrit :

 

L’argument le plus important en faveur de l’autorité des Ecritures est que ces Ecritures elles-mêmes prétendent à cette autorité. Cette affirmation est particulièrement manifeste dans l’Ancien Testament. Nulle part dans l’Ancien Testament ne peut-on lire sans avoir le sentiment que partout il est entendu que « ceci est la Parole de Dieu ». Les expressions « le Seigneur dit, le Seigneur parla, la Parole de l’Eternel me fut adressée » sont utilisées 3808 fois. Les auteurs ne partagent pas avec nous le fruit de leur discernement, leurs méditations ou leurs réflexions. Ce ne sont pas leurs idées qu’ils transmettent, non ! Sans cesse ils insistent sur « la parole du Seigneur, ce que Dieu a révélé, ce que le Seigneur a dit ».

 

 

L’assurance de l’Eglise ne peut et ne doit être que dans le Seigneur et Sa Parole.

 

 

L’autorité de la Bible n’est pas une autorité dépendante d’une autorité ou de preuves humaines quelles qu’elles soient. L’autorité de la Bible ne dépend ni de l’autorité de l’Eglise, ni de l’autorité de raisonnements. Comme le dit la confession de foi : la Bible « détient son autorité de Dieu seul et non des hommes ».

 

A la question : « Pourquoi croyez-vous que la Bible est la Parole de Dieu ? » l’Eglise n’a qu’une réponse première et dernière : « Parce qu’elle l’est ! Parce qu’elle s’est imposée et s’impose comme telle ! Parce que l’Esprit-Saint l’a faite et la fait recevoir comme telle ! » (R Courthial, p. 7s)

 

La Parole de Dieu ne peut pas, ne doit pas devenir un arrière-plan, une toile de fond dans la vie de l’Eglise, une réalité dont l’Eglise tiendrait plus ou moins compte, ou une réalité dont l’Eglise disposerait pour appuyer ses propres pensées, sa propre volonté, sa propre existence…

 

L’assurance de l’Eglise ne peut et ne doit pas être dans l’Eglise, mais dans le Seigneur, dans la Parole du Seigneur.

 

Et l’Eglise n’est et ne redevient l’ « ecclesia docens », l’Eglise enseignante, colonne et appui de la vérité, avec tout ce que cela comporte de ferme autorité, que lorsqu’elle est et redevient l’ « ecclesia audiens », l’Eglise écoutante, l’ «  ecclesia quorens », l’Eglise cherchante. {Ibid., p. 12)

 

Inspiration et autorité inséparables

 

Il en est de cette autorité (de l’Ecriture) comme de celle de Jésus-Christ : elle émane de sa nature même. Elle est une conséquence immédiate de l’inspiration. Si Dieu a entièrement inspiré l’Ecriture (comme nous l’avons vu), elle est revêtue de son autorité. Aucune autre puissance ne pourrait lui donner ce caractère-là, ni le lui ôter. Le livre qui peut répéter des milliers de fois : « Ainsi parle l’Eternel ! » commande le respect et l’obéissance dus à son Auteur…

 

J.-H. Merle d’Aubigné dit à ce propos : « La divine autorité des Ecritures et l’inspiration sont deux vérités distinctes mais inséparables. L’autorité des Ecritures provient de leur inspiration, et leur inspiration établit leur autorité, de la même manière que la trempe produit l’acier et que l’acier provient de la trempe. Si l’autorité tombe, l’inspiration tombe ; si c’est au contraire l’inspiration qui nous est enlevée, l’autorité aussi disparaît. L’Ecriture sans l’inspiration, c’est un canon dont on a ôté la charge. » (Cité par R. Pache, p. 274s)

 

(à suivre)    F.H.

 

(Dans le prochain numéro, la seconde partie de cet article décrira les conséquences pratiques de notre foi en l’inspiration plénière des Ecritures dans les divers domaines de notre vie : lecture de la Parole, prière, service pour Dieu, témoignage de l’Eglise dans le monde…)

 


NOTE

 

1. Notes d’une conférence donnée à la Convention biblique de Lausanne, le 3 juin 1989.