Paul aux Colossiens (4° partie)

 

 chap. 1, v. 24-29 et 2, v. 1-5

 

Christ, le message de Dieu « incarné » dans les hommes

 commentaire Bible

 

 

 par Daniel Bresch

 

 

En lisant d’un seul trait le premier chapitre de cette lettre, on ne peut qu’être frappé par la rupture que produit le verset 24 après l’admirable cantique au Christ, dévoilant sa personne absolument unique et son oeuvre inimaginable. L’attention est brusquement détournée vers l’apôtre Paul et ses préoccupations. Pourquoi cette digression, autant dans le cours de la pensée que dans le ton ? N’est-ce pas audacieux de la part de Paul d’impliquer si fortement sa personne et son ministère dans un débat qui ne semble pas a priori le mettre en cause ? Certains arguments peuvent nous paraître excessifs et nous dérouter. Or ce texte nous offre l’un des plus beaux exemples de pastorale chrétienne.



 

Discerner le véritable enjeu

 

On considère parfois ce passage comme une sorte de parenthèse où Paul fait son apologie personnelle. En effet, il vient d’entamer le problème du risque de déstabilisation de la foi des Colossiens (1.23), et voilà que l’allusion à sa mission de prédicateur de l’Evangile l’entraîne à parler de lui. L’exhortation proprement dite se poursuivrait alors en 2.6.

 

Cette vocation, qu’il n’est tout de même pas seul à avoir reçue (noter le « nous » en 1.28), l’a toujours rempli d’étonnement et d’émerveillement (voir 1Co 15.9-10; 1 Tm 1.12-14). Son appel est cependant spécial : annoncer l’Evangile, certes, aux gens de l’Ancienne Alliance, bien sûr, et aussi aux gens des Nations, mais en cela fonder l’Eglise, cette « humanité nouvelle » en Christ (voir Ep 2.15-17; 3.6-9). Aussi les difficultés surgies à Colosses et dans les environs présentent-elles à ses yeux un enjeu beaucoup trop important pour qu’il ne discerne pas dans les critiques qui ont dû toucher de plein fouet les responsables de cette Eglise, une atteinte grave à son ministère particulier.

 

En d’autres occasions déjà l’apôtre Paul a dû affronter bien des critiques (voir 1 Co 9 ; 2 Co 10 ; Ph 3). Cette fois encore et plus que jamais il va se défendre : il expliquera la tâche confiée par Dieu et décrira les conditions pénibles dans lesquelles il cherche à l’accomplir (1.24-29). N’est-il pas venu à Rome en détenu pour la cause du Christ, attendant l’issue d’un procès difficile ? Et malgré tout cela, il n’a pas oublié les chrétiens de la vallée du Lycus qu’il regrette de ne pas connaître mieux, et les assure de son intercession (2.1-5).

 

Mais Paul parle-t-il seulement de lui-même et de ses soucis ? La tension dans laquelle il vit aurait-elle brusquement provoqué une déconcentration dans sa pensée et son discours, jusque-là rivés à la seule chose importante : le contenu de l’Evangile ? En fait, à aucun moment il ne perd de vue l’objet du débat. La remarque n’est pas accessoire ! Ce serait se méprendre au sujet des intentions de l’apôtre que de voir dans ce nouveau développement une digression. Ce n’est pas l’homme âgé inquiet et soupçonneux qui s’exprime là. Il ne s’agit pas non plus d’une tentative d’attendrissement de ses destinataires pour les préparer à encaisser plus facilement des reproches.

 

Répétons-le, l’enjeu est bien plus sérieux : la foi d’une jeune église a été ébranlée, l’Evangile proclamé a été mis en doute, les serviteurs de la Parole de Dieu ont été discrédités. Alors Paul ne plaide pas tant pour lui que pour Christ, le porteur, le coeur, le but de l’Evangile. C’est ainsi qu’il conçoit le combat contre les erreurs : d’abord aller à l’essentiel, Christ, premier et dernier mot de Dieu, orienter correctement et attirer les éconduits vers les larges avenues de ce message, seule espérance de salut pour les hommes (1.5, 23 et 12-22). Ensuite seulement il tentera de dénoncer les dangers introduits par les « nouveaux prédicateurs », de les mettre en échec sur leurs propres sentiers tortueux (voir la prochaine étude sur 2.6 à 3.4).

 

Or jusque-là (1.12-23) Paul s’était placé dans la perspective de la réalisation divine de la révélation du Christ, où l’homme, quoique directement concerné, n’a pas l’initiative. Dans le passage que nous étudions (1.24 à 2.5) Paul se place dans la perspective de la réalisation humaine de cette même révélation qui engage toute sa responsabilité, mais qui est aussi toute centrée sur Christ. Jusque-là c’est du message de l’Evangile qu’il était question, ici c’est de son « incarnation » dans les messagers.

 

 

La tâche et le prix (1.24-25, 29 ; 2.1)

 

II faut reconnaître que le verset 24 est difficile à comprendre. Mais si nous avons bien saisi la visée générale de l’apôtre Paul, nous échapperons aux interprétations spéculatives dont certains mots ont été chargés, en flagrante contradiction avec le contexte et avec l’ensemble des Ecritures. Nous serons aussi moins étonnés par les expressions hardies de Paul, si nous tenons compte de la situation dans laquelle il devait se débattre.

 

En effet, lorsque Paul écrit cela, il se trouve concrètement mis à mal dans tout son être, et s’il s’exprime ainsi c’est parce qu’il se dépense et se fatigue sans mesure. Il souffre, non seulement à cause de sa foi et de son témoignage, mais surtout pour l’Eglise dans son lent processus de développement. Il sait que, tant qu’il sera au service de l’Evangile et de l’Eglise et parce que c’est sa mission, il aura à endurer des tensions et des tribulations. Pas de doute, l’oeuvre rédemptrice de Jésus-Christ est parfaite, il n’y a rien à ajouter à ces souffrances-là qui nous ont acquis un salut parfait (voir 1.12-14, 20-22).

 

Mais Paul sait aussi que l’édification de l’Eglise implique des détresses et des douleurs d’enfantement qui «manquent» encore et qui doivent être « complétées », et ceci jusqu’à la fin, jusqu’à la Parousie. L’accomplissement du message, la construction du corps du Christ, au milieu des hommes ne sont pas conditionnés par les souffrances, mais passent par elles.

 

Paul avait un ministère spécial et unique, certes. Au cours de l’histoire Dieu a suscité de façon particulière bien des personnalités et des caractères qui ont contribué à façonner l’Eglise. En réalité il n’y a aucun membre du Corps du Christ, quelle que soit sa condition sociale ou professionnelle, qui n’ait pas un don à mettre au service du Seigneur. A chacun est confiée la possibilité de contribuer par sa vie à l’édification de l’Eglise de Jésus. Comment gérons-nous cette charge (cf. 1.25) ?

 

Et à l’instar de Paul, à supposer que nous ayons saisi l’importance et la portée du message de l’Evangile tel qu’il l’a exposé, nous sommes-nous aussi posé la question si nous acceptons que les souffrances entrent dans le programme de notre vie de chrétien ? Il ne s’agit pas des maux et des épreuves qui sont le lot de tout être humain, mais des peines et des détresses pour la cause de Jésus, pour l’annonce de la Parole de Dieu, pour la construction de son Eglise. Personne ne se réjouit de souffrir, mais la joie du chrétien vient dans les souffrances parce qu’il reconnaît que Dieu veut que, sous tous ses aspects et dans tous les domaines, sa vie ait un sens et une valeur pour lui. Il reconnaît aussi que sa Parole ne s’étendra pas et ne s’accomplira pas sans luttes, ni douleurs.

 

Cela n’a rien à voir avec une attitude qui attribuerait à la souffrance une vertu particulière, c’est le réalisme de la foi. La tâche est grande, conformément à la grandeur du message à annoncer. Par conséquent aucun combat n’est trop rude. Peut-être notre recherche du confort, souvent matériel, mais surtout moral et mental, nous prive d’une vie qui a un sens et un rayonnement. Nous préférons la médiocrité du « petit bourgeois des lieux célestes », sûr de ses droits et de ses acquis, content de sa moralité et de sa piété. Mais ceux qui ne reculent pas devant la « détresse du Christ » pour son Eglise, découvrent non seulement le vrai sens de leur vie mais encore la force et l’énergie de Dieu sans lesquelles ils seraient consumés (cf. 1.29).

 

 

La source et le but (1.25-29 ; 2.3)

 

eauAnnoncer la Parole de l’Evangile, édifier l’Eglise, telle est donc la tâche confiée de manière spécifique à Paul dans une phase unique de l’histoire, mais aussi à tout chrétien, chacun en son rang et dans son contexte. Qu’y a-t-il d’original à affirmer cela ? Mais ne devrions-nous pas aussi nous pencher sur la nature et le contenu de cet Evangile ?

 

Ce terme évoque dans notre esprit des notions souvent qualifiées de vérités de base : l’annonce du pardon des péchés, de la miséricorde de Dieu, du sacrifice de Jésus en notre faveur, de la promesse de bonheur, ainsi que les sentiments que nous éprouvons lors de leur découverte : frayeur et tristesse du repentir, désir de paix, joie et reconnaissance d’une conscience graciée et déchargée. Cela est trop précieux à nos yeux et dans notre vie pour en diminuer l’importance pour notre foi et dans nos Eglises. Or Paul a dû faire face à un enseignement, sinon à un état d’esprit en apparence plus élevés. Il lui était reproché de s’en tenir à des vérités bonnes sans doute, mais relevant de l’enfance de la foi, au lieu de viser les cimes de la plénitude et des secrets divins.

 

Mais, pour le serviteur Paul, qu’est-ce qu’annoncer la Parole ? Chaque mot a ici son importance et Paul aiguise l’attention de ses lecteurs en déclarant que sa charge, ce qu’il doit gérer pour Dieu, c’est précisément l’annoncer dans sa plénitude, littéralement le remplir, l’accomplir. De quelle nature est ce message ? C’est un mystère, c’est-à-dire ce qui n’est jamais venu aux sens et à la pensée des hommes (cf. 1 Co 2.7-9). Là encore l’apôtre augmente la curiosité de ses destinataires. Peut-être lisons-nous ses lignes trop vite pour en saisir l’impact et l’inouï.

 

En effet, ce mystère, bien que caché à tout homme, n’est pas ce qu’imaginent certains : un privilège réservé à une élite spirituelle, emballé dans un langage merveilleux et impressionnant, accessible

 

sous certaines conditions par des initiés à force de prières ou de manipulations de la conscience et de l’affectivité. Au contraire, c’est le dessein qui appartient à Dieu seul et qu’il déploie maintenant librement au grand jour, aux yeux de tous ceux qu’il appelle. Il est si riche et si grand que ce n’est plus le secret d’un seul peuple, mais que les gens du monde entier peuvent en prendre connaissance. C’est là sa gloire (cf. 1.26-27a) !

 

Nous soupirons d’une manière ou d’une autre après un dépassement de nos horizons et de nos faiblesses, nous cherchons plus ou moins confusément la clé d’une liberté et d’un sens nouveaux pour notre vie. Alors, quel est le contenu de ce message, de ce mystère ? La réponse de Paul vient au comble de la tension créée et devrait nous étonner, à la fois par sa clarté, «Christ», et son mystère, « Christ parmi vous » ou « en vous ».

 

« Christ », cela nous renvoie au magnifique hymne avec son introduction et sa conclusion (1.12-14, 15-20, 20-22). Ce que d’aucuns considèrent comme le B.A. BA de la foi est en réalité sa plénitude : son nom est au-dessus de tout nom, au ciel, sur terre, sous terre (cf. Ph 2.9-11 ). Dieu n’a rien d’autre en réserve pour les siens sinon ce trésor inestimable que la vie d’un homme et que toute l’histoire de l’Eglise ne sauraient épuiser (2.3). C’est pourquoi il est l‘espérance de la gloire : en lui se trouve tout ce qui est nécessaire au salut (cf. Ac 4.12). Il est le fondement parfait de notre foi.

 

4-mains« Christ au milieu de nous », c’est la révélation définitive du projet de Dieu : habiter parmi les hommes. C’est la réalisation de « l’homme nouveau », l’Eglise, que l’apôtre Paul ne perd jamais de vue. C’est le témoignage de la réunion des éléments les plus disparates, les plus étrangers, les plus hostiles en une construction de paix et de miséricorde, en un peuple aimant et servant (cf Ep 2.12-22 et1 P 2.4-10).

 

Pour caractériser le chrétien et son lien intime avec le Seigneur il emploie habituellement l’expression « en Christ » ou « avec Christ » (une vingtaine de fois dans notre lettre). L’expression « Christ en vous » est plus rare (deux fois dans Colossiens). En fait, c’est la fonction de l’Esprit d’habiter en nous et de nous conduire dans la vérité et pour l’honneur de Dieu (cf. Rm 8.9 ; 1Co 6.19). La formule « Christ en vous » est très significative et suggestive. L’oeuvre du Saint-Esprit n’est-elle pas justement de façonner en nous les qualités de Jésus-Christ, le véritable homme approuvé de Dieu (cf. Jn 16.14) ?

 

Mais ne met-on pas au compte de l’Esprit toutes sortes de pratiques, de révélations et de phénomènes qui relèvent plus du désir de « possession de la gloire » que de « l’espérance de la gloire » ? La promesse de la « pleine gloire maintenant » est une illusion qui mène à l’orgueil puis au désenchantement. C’est dans la reconnaissance et l’espérance du salut que grandit la foi. Pour cette vie nous avons besoin de grâce, la gloire est pour la vie à venir.

 

 

L’objectif et les moyens (1.28 ; 2.2b-3)

 

Tout est en Christ, il n’y a pas d’autre « mystère » de Dieu, il n’y a pas d’autre « plénitude » pour les hommes. Ce que Dieu a « dit » par lui, s’est aussi « fait chair » en lui. L’apôtre Paul n’a de cesse, dans cette épître, de souligner ces vérités. « Je suis la vérité » a dit Jésus, et non « je dis ou j’ai la vérité ». Par conséquent, nous ne sommes pas seulement confrontés à des faits et des idées, mais face à face avec une personne avec laquelle notre relation ne sera jamais neutre.

 

La foi chrétienne n’est pas seulement acceptation intellectuelle d’un certain nombre d’affirmations et de pratiques, mais essentiellement « incarnation » de cette Parole – « Christ en vous » – dans notre existence et notre personne. Nous le voyons déjà dans l’exemple de Paul : cette « incarnation », c’est l’investissement de toute sa vie, avec joie et au travers des souffrances, dans le but de connaître Christ et le faire connaître.

 

Ce texte nous place au coeur de l’annonce de l’Evangile, à la manière des apôtres. Puisque tel est le contenu suprême de la Parole de Dieu, de l’Evangile, ce sera aussi l’objectif de sa prédication. Observons bien les termes employés par Paul. Il ne s’agit pas simplement de « sauver des âmes », mais de « présenter tout homme parfait en Christ » (cf. 1.22). Pour Dieu, tout est accompli en Christ, pour les hommes cet accomplissement est en cours. Et cette action vise l’expression concrète de la « stature parfaite de Christ », dans les deux dimensions de notre vie, individuelle et communautaire dans l’Eglise (cf. Ep 4.13).

 

Cela veut dire que si l’annonce de Jésus-Christ est faite dans cette perspective il n’y a pas de nouvelle vérité, d’autre «dimension» à découvrir. Il n’y a pas à rechercher d’autres clés, ni d’autres expériences, mais de façon très pratique à progresser en Christ et à porter les fruits de l’Esprit. La précision «tout homme» nous éloigne aussi de la déplorable tendance à faire des classements sélectifs entre chrétiens spirituellement surdoués ou sous-développés. Nos critères peuvent être motivés par toutes sortes d’autres considérations que ce que nous sommes en Christ et ce qu’est Christ en nous.

 

Paul ne prêche pas le perfectionnisme. Pour cette raison l’expression « rendre parfait » n’est pas très éclairante. Une compréhension légaliste ou moraliste de cette parole mène à la catastrophe. L’apôtre nous place dans une dynamique réaliste, la visée de sa prédication est que nous soyons « adultes » en Christ, que nous ayons ou non atteint le but (voir Ph 3.12-16, où il déclare qu’il est loin d’être « parfait » et pourtant il se compte parmi les parfaits qui avancent). De ce point de vue, l’enfance ne qualifie pas le début de la vie chrétienne, mais plutôt une situation d’échec due à une méconnaissance que Jésus est le seul modèle sur lequel Dieu nous façonne et qui l’honore (voir Ep 4.12-16). C’est la conscience de notre totale imperfection qui nous ouvre le plus à la perfection du Christ. Celui qui cherche d’autre voies de perfection c’est celui qui ne discerne pas la richesse que Dieu nous offre en Jésus, qui méprise la sagesse de Dieu au profit de discours jouant de l’art des apparences.

 

Alors, pour parvenir à ce but « parfait », pour que l’annonce soit cohérente avec le contenu « parfait » de l’Evangile, l’apôtre veille également à l’annoncer de manière « complète ». A cet effet il signale brièvement deux moyens qui sont aussi deux fonctions que doit exercer tout messager.

 

Annoncer le Christ, c’est d’abord avertir tout homme. Cela veut dire mettre sa pensée dans la bonne direction, détourner ses regards de tous les autres appuis ou repères vers Jésus seul. Les remises en question et les correctifs que cela implique renvoient à la repentance, autre manière d’exprimer le changement d’orientation d’esprit, d’attitude. Elle n’est pas seulement une exigence pour les inconvertis, mais c’est un processus permanent de développement du converti. Comment se fait-il que des chrétiens puissent être si réticents au changement ?

 

Annoncer le Christ dans sa plénitude, c’est aussi instruire tout homme. Cela signifie présenter, en toute clarté, tous les aspects essentiels de la vérité. Le besoin est grand de prédications pertinentes, précises, honnêtes. La foi ne se fortifie pas avec des friandises, la maturité ne se développe pas dans un moralisme simpliste, le témoignage est inadapté si notre connaissance de la Parole est approximative, sans prise avec les réalités. L’assise en Christ de nos messages est-elle bien solide, embrassant les multiples facettes de l’Evangile ?

 

 

Signes à observer (2.2, 4-5)

 

Toute les tentatives d’achèvement dans l’Eglise, du message limpide et riche de l’Evangile de Jésus-Christ, que ce soit par des révélations spéciales, des interprétations spécieuses, des règles de vie particulières, ou des actes cultuels nouveaux, n’ont abouti qu’à la réduction de la plénitude du message biblique, et à l’obscurcissement de la grande réalité que le fondement unique et complet de notre raison et notre manière d’être et de celles de l’Eglise, réside en Christ. En fait il s’agit d’autant d’introductions d’autres conditions et vérités comme nécessaires au salut, mais qui en fin de compte détruisent la force de l’Evangile et détournent la gloire du Christ (cf. 1.29 ; 2.3).

 

Dans le sillage apparaissent confusion et division. Là est le drame du chemin souvent tortueux de l’histoire des chrétiens sur terre. Confusion non seulement par erreur mais aussi par indécision dans la recherche de la connaissance – lire : communion du Christ (v. 2b). Et division parce que la méfiance et l’esprit de jugement ont pris le pas sur l’amour et l’accueil.

 

Voilà pourquoi Paul nous indique la voie correspondant à la véritable richesse qui est aussi source de liberté en Christ : que nos coeurs soient forts et que nous nous attachions les uns aux autres par amour… à cause et en vue de la connaissance du mystère du Christ. Moyens, but, de toute manière c’est ainsi que Dieu entend nous entraîner vers l’expression de sa volonté. Dans notre marche, ce sont des signes indicateurs qui ne trompent pas.

 

Alors il ne devrait y avoir de prise, dans notre vie et dans notre église, ni pour les recherches illusoires, ni pour les discours aux effets agréables (v. 4). Il ne devrait se produire ni fuite vers des chimères ou devant la vérité, chacun demeurant « à son poste », ni ébranlement des esprits et des consciences, chacun restant « bien sur ses pieds ». Mais que nous soyons tout entier portés vers le Christ (v. 5).

 

D.B.

 

Pistes de réflexion

 

1. Quel sens ma vie a-t-elle à mes yeux ? Quelle valeur a-t-elle pour les autres ?

 

2. Quelle est mon attitude à l’égard des « souffrances » dans ma vie de chrétien ? Dans mes rapports avec les autres ?

 

3. Dans quelle mesure ma pensée, ma volonté et mes sentiments sont-ils orientés vers Jésus-Christ ?

Quelle place prennent «l’avertissement » et « l’instruction » dans la progression de ma foi en Christ ?

 

4. Comment concevons-nous et pratiquons-nous la prédication de l’Evangile ? A quels correctifs pourrait nous pousser l’étude de ce texte ?

 

5. Qu’est-ce qui démontre concrètement, dans ma vie et dans notre vie d’Eglise, que le Christ est véritablement la source, le centre et le but de notre foi ?