Disciples de Christ, ensemble

 

4-mains

 

par Eric et Annick Waechter

 

 

 

Les plus anciens, ceux qui ont participé à des démarrages d’Eglises en France, aiment nous rappeler comment ils se sont retrouvés du jour au lendemain responsables de groupes d’enfants, de jeunes, ou même anciens !

 

Mais ce qui est vrai et possible dans un cas, n’est pas à ériger en règle ; parce que les membres d’un démarrage d’Eglise ne ressemblent pas du tout à ceux d’une Eglise de deuxième génération. Et que les propres enfants des pionniers ne sont pas comme leurs parents…

 

Enfant de chrétien

C’est un truisme de rappeler que les « enfants » ayant baigné dans la vie de l’Eglise connaissent le parler évangéliquement correct ; ils pratiquent le mode de vie chrétien, et plusieurs se convertissent réellement et personnellement.

 

Mais en règle générale, ils ne savent pas pourquoi un chrétien défend telle thèse ; ils argumentent avec des « Je pense que », et non des « La Bible dit que ». Alors quand leurs copains les titillent de trop, ou que les situations semblent « injustes » humainement parlant, ils sont déstabilisés et perdent leur assurance et leur joie.

 

 

Formation de disciples

Les jeunes ont besoin de racines spirituelles. Et pour ce faire, il est indispensable de se plonger dans l’étude de la Bible avec eux. Mais sous quelle forme ?

 


Il y a deux ans, le groupe de jeunes de notre Eglise s’est transformé : un samedi de groupe de jeunes « traditionnel » à l’Eglise, l’autre une « formation de disciples » chez nous. Au fil des semaines, le groupe qui se réunissait chez nous est passé de trois participants à douze réguliers, voire plus.

 

jeunes-cafeNous mangeons ensemble à 19h, afin de renouer les contacts avec les uns et les autres, et détendre l’atmosphère. A 20h30 commence l’étude de la Bible : chacun participe, pose des questions, mais la réflexion est poussée, et les thèmes abordés se veulent aussi accompagnés d’implications pratiques. Nous avons étudié la personne de Dieu, les relations garçons-filles, la prière, le baptême, la sanctification, le problème du péché, le catholicisme…

 

 

Idées reçues

Lors de ces débats, nous avons à lutter contre les idées fausses que certains jeunes ont sur la vie chrétienne et les choix de leurs parents. Ils subissent les conséquences de la conversion des autres, sans en saisir l’origine, la motivation, et les commandements leur sont un carcan lourd à porter.

 

Or la Parole de Dieu est vivante et contient le secret d’une vie heureuse avec Dieu : parce qu’en regardant Jésus, les tentations du monde sont moins fortes et moins attrayantes, parce que les compromis avec leurs copains sont dangereux et parfois fatals. Et parce qu’il faut découvrir à quel point Jésus nous a aimés en mourant sur la croix, pour pouvoir répondre en l’aimant, en cherchant naturellement et spontanément à lui ressembler et à lui obéir.

 

Notre défi est de vivre avec eux des heures passionnantes en étudiant la Bible : et c’est une gageure quand on voit la faible participation des adultes à la vie d’Eglise, et donc l’exemple terne que nous donnons.

 

 

Responsables de jeunes

Avec les jeunes qui prennent en main le groupe de jeunes, il est primordial de réfléchir avec eux à plusieurs questions. En voici un bref condensé :

 

Le groupe de jeunes fait partie intégrante de la vie d’Eglise : il n’est donc pas un électron libre, un club de bowling ou une soirée entre potes. Son objectif doit être en adéquation avec celui de l’Eglise, à qui nous devons pouvoir rendre compte de ce que nous faisons.

 

  • Un objectif biblique, cela se cherche dans la Bible, avec eux : Dieu veut que nous soyons sauvés, et il désire également notre sanctification. Voilà deux pôles que nous avons adoptés : évangélisation et sanctification.

 

  • Les moyens : pour accomplir les objectifs, nous pouvons « faire » différentes choses. Les activités doivent donc remplir ce rôle, ou alors on tourne à vide. C’est ainsi que le programme du groupe de jeunes se construit, avec ou sans bowling !

 

Faire l’économie de cette réflexion rend les discussions interminables : car pourquoi, sur quelle base refuser de faire tous les samedis une sortie au bowling ? Il faut au préalable avoir déterminé le sens du groupe, les critères de choix, pour ensuite accepter ou refuser telle ou telle activité. On marche ainsi ensemble dans la même direction. La barrière suivante, c’est de les convaincre qu’étudier la Bible ne sera pas ennuyeux ! Et pour cela, aucune argumentation n’est valable : il faut le vivre avec eux.

 

 

Nous, adultes de l’Eglise

Savons-nous nous remettre en question ? Peut-être demandons-nous des jeunes ce que nous ne faisons pas nous-mêmes. On les veut engagés dans l’Eglise, et nous ? On aimerait les voir étudier la Bible, et nous ? Les jeunes doivent « servir » dans l’Eglise, et nous ?

 

S’occuper des jeunes, cela peut être l’affaire de beaucoup. En priant pour eux, en se rapprochant de l’un ou de l’autre, en lui témoignant de l’intérêt, en développant une amitié, en l’accompagnant dans sa foi, en l’encourageant à creuser la Parole, en l’étudiant peut-être avec lui… Il paraît que l’imagination n’a pas de bornes, alors à vous de jouer !

 

Rappelons-nous qu’un jeune avec une belle carrière peut finir en enfer. Et que l’enjeu est là : sera-t-il sauvé ?

 

Et quand un jeune a dit croire en Dieu, le plus beau cadeau qu’on puisse lui faire est de lui permettre de connaître le Dieu qui a libéré les Hébreux de l’esclavage en Egypte, qui nous a libérés de la mort du péché, pour qu’il puisse vivre une relation intense et extraordinaire avec Jésus, ce qui orientera tous ses choix de vie.

 

Faisons envie : la vie chrétienne est bien plus belle et remplie que celle des perdus. N’est-ce pas ?

 

 

E.& A.W.