« Une Eglise Rayonnante »

 les-gens

 

Par Jonathan HANLEY

 

 

 

Extrait d’une conférence donnée à la Consultation Nationale sur l’Evangélisation de mars 2005 à Lyon par Jonathan Hanley pasteur, auteur du livre portant le même nom, l’un des orateurs du Congrès 2005 des CAEF.

 

 

 

Les thèmes qui préoccupent notre société sont fondamentalement spirituels

 

Tous les jours, la télévision nous présente des heures d’émissions qui abordent des sujets essentiellement spirituels : la recherche du plaisir, la transgression des règles, le sens du travail ou de l’effort, les aléas des relations humaines, les mystères du monde naturel, la peur de ne pas maîtriser le temps qui passe, la finitude de l’être humain, la maladie et la mort.

 

Une grande proportion de nos contemporains trouve dans ces émissions une évocation de leurs propres espoirs et interrogations. Pourquoi alors avons-nous autant de mal à faire passer le message de la Bible ?

 

En termes de marketing, cette idée devrait être facile à vendre : elle est positive et correspond aux attentes de la grande majorité de nos contemporains. Et pourtant, nous savons que la plupart d’entre eux ne l’acceptent pas. Beaucoup ne l’envisagent même pas comme une proposition sérieuse. Ils ont mieux à faire que d’investir du temps dans des idées et des activités qu’ils considèrent comme détachées des préoccupations de tous les jours.

 

Cette attitude est due en partie à l’expérience qu’ont nos contemporains de l’église institutionnelle. Même s’ils comprennent que leurs interrogations sont spirituelles, ils ne veulent pas entendre parler d’église. (Guerres de religion, luttes politiques dans l’église, questions d’argent, etc.). Les chrétiens ne sont pas vraiment réputés pour leur authenticité. Ce n’est évidemment pas la seule raison pour laquelle nos contemporains ont du mal à accepter la pertinence de l’Évangile.

 

 

L’authenticité dans notre vie personnelle, notre vie d’église et nos efforts d’évangélisation

 

amisII ne s’agit pas seulement de chasser l’hypocrisie.

 

Plusieurs pièges nous guettent lorsque nous cherchons à communiquer l’Evangile, notamment celui de limiter notre discours à des « déclarations » et de voir nos interlocuteurs uniquement en termes de « convertis » potentiels.

 

Ce que nous appelons « évangélisation » se réduit souvent à l’annonce de certaines informations qui, pour autant qu’elles soient vraies, demeurent inefficaces si nos interlocuteurs ne voient pas en quoi notre message les concerne. La vérité dite ou écrite n’est efficace que lorsqu’elle est vécue dans le cadre d’un échange authentique.

 

Cela pose la question de la suffisance de la Parole de Dieu.

 

La Parole de Dieu se suffit-elle à elle-même ? Oui et non. Oui en termes d’autorité. Non en termes de communication. Dieu a choisi ses enfants pour communiquer l’Évangile sur le fondement de la révélation donnée par l’Ecriture. Il peut dépasser l’oeuvre de ses enfants, mais semble généralement ne pas vouloir le faire.

 

De plus, il ne suffit pas de veiller à l’adéquation entre nos paroles et nos gestes, encore faut-il donner à ceux qui nous écoutent l’occasion de vérifier cette adéquation. Nos interlocuteurs veulent des valeurs plus que des « vérités », des conversations plus que des annonces, du temps plus que des paroles.

 

Pour être authentique, nous devons veiller à donner ce que nous promettons.

 

Si nous invitons nos interlocuteurs à une projection cinématographique, ils s’attendent à voir un film et non à écouter une conférence ou à faire l’objet d’un interrogatoire sur la foi. Un concert de musique chorale n’est pas censé comprendre plus de témoignages que de chants. Lorsque nous cherchons à remplir nos salles de réunion sous un faux prétexte, nos tentatives pour annoncer la « vérité » trahissent les valeurs d’authenticité qui devraient fonder le témoignage chrétien.

 

 

Conclusion

 

Je ne préconise pas une simple introspection de l’Eglise. Nous sommes déjà suffisamment préoccupés par nos affaires internes. Mais nous devons prendre le temps d’accorder nos églises et notre vie au diapason de la grâce divine.

 

La grâce est le carburant qui permet aux relations humaines de bien fonctionner dans une église locale. L’amour entre chrétiens, les attentes réciproques, l’engagement personnel, la vision communautaire : quand tous ces éléments seront baignés dans la grâce, nos contemporains pourront nous regarder, voir le résultat concret de l’oeuvre de Dieu parmi nous et « glorifier notre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5.16).

 

 

Jonathan HANLEY

 

 

Plusieurs articles seront publiés dans des revues évangéliques reprenant les conférences de cette consultation. Voir en particulier : Idéa, Info-FEF, Construire Ensemble, Action Missionnaire, Cahiers de l’Ecole pastorale.

 

Les articles et messages seront progressivement mis sur le site www.cse05.org