commentaire Bible Les trois chants d’Apocalypse 5

 

 

 

                                                    par Reynald KOZYCKI

 

 

 

 

Dans les chapitres 4 et 5 de l’Apocalypse, Jean nous livre une vision éblouissante du ciel, du lieu d’où gouverne le Seigneur de l’univers. Ces textes représentent l’un des sommets de la louange et de l’adoration dans la Bible, notamment les trois chants d’Ap.5.7-14.

 

 

 

 

 

Les circonstances de ces chants

 

Après sa vision du Trône, l’apôtre voit un livre scellé par sept sceaux. Nul n’est trouvé digne de l’ouvrir, même parmi toutes les créatures célestes. Seul le lion de Juda (appelé aussi le rejeton de David, l’Agneau égorgé) est désigné pour cela. A cause de son sacrifice, le Christ peut ouvrir et briser les sceaux du livre mystérieux.

 

Peut-être s’agit-il de l’Histoire ou des plans de Dieu révélés et exécutés ? Peut-être est-ce une référence « au livre de l’Alliance » ouvert par le Christ, en reprenant la scène où Moïse conclut l’ancienne alliance au Sinaï (Ex 24.6) ?

 

1) Le chant des quatre êtres vivants et des vingt-quatre anciens (v. 9-10)

 

 

Les quatre êtres vivants rappellent les chérubins d’Ezéchiel 1 et 10. Les vingt-quatre anciens évoquent deux fois le nombre douze, et font probablement référence aux douze tribus d’Israël et aux douze apôtres, représentant le peuple de Dieu.

 

Les êtres vivants et les anciens se prosternent aussitôt que l’Agneau s’avance pour recevoir le livre : « Ils chantaient un cantique nouveau : Oui, tu es digne de recevoir le livre, et d’en briser les sceaux, car tu as été mis à mort et tu as racheté pour Dieu, par ton sang répandu, des hommes de toute tribu… Tu as fait d’eux un peuple de rois et de prêtres au service de notre Dieu, et ils régneront sur la terre. » (Ap 5.9-10)

 

 

Ce chant nouveau (kainèn en grec) qu’ils entonnent, a probablement un rapport avec la nouvelle alliance scellée par le sang de Christ.

 

Notons que le rachat (du verbe agorazô, avec le sens premier d’acheter sur la place de marché) a été réalisé pour Dieu (tô théô). Il ne s’agit pas simplement d’un «petit salut» pour notre bien-être, mais de l’appartenance pleine et entière à Dieu lui-même.

 

Ce salut atteint toute l’humanité – au moins ceux qui l’accueillent – et fait des «rachetés» un peuple de rois (bosileis), ou un « royaume » (basileian) selon les manuscrits. Ceux-ci sont appelés à régner sur la terre au service de Dieu (peut-être est-ce la nouvelle terre ?)

 

L’Agneau a aussi fait de nous des prêtres (hiereis), insistant probablement sur notre accès direct à Dieu et sur le ministère qui nous est confié dans la prière aujourd’hui. Les coupes d’or pleines d’encens représentent d’ailleurs la prière des saints (v. 8).

 

2) Le chant des myriades d’anges (v. 11-13)

 

Le cercle est désormais élargi. Des créatures précédentes proches du Trône, nous passons à l’armée céleste, à ces millions de millions d’anges (Semeur) : « Ils disaient d’une voix forte : II est digne, l’Agneau qui fut égorgé, de recevoir la puissance, la richesse et la sagesse, la force et l’honneur et la gloire et la louange. » (v. 12)

 

Notons que cette prière de louange désigne à nouveau « l’Agneau immolé ». Cet adjectif « immolé » (esphagmenon) utilisé 9 fois dans le NT, dont 8 dans l’Apocalypse, évoque la boucherie, un animal égorgé ou un carnage humain. Ces mots nous renvoient à la folie meurtrière qui s’est abattue sur le Christ à la croix ainsi qu’à l’Agneau pascal, au sacrifice sanglant expiatoire de celui qui ôte le péché du monde (Jn 1.29).

 

Un contraste étonnant apparaît entre la faiblesse et la grandeur de la victime. L’agneau égorgé est celui qui est digne de recevoir la puissance…

 

Les sept qualificatifs de l’Agneau précisent un des aspects fondamentaux de la louange : dire, exprimer, chanter (pas seulement du bout des lèvres) la grandeur, la gloire de notre Seigneur Jésus.

 

3) Le chant de toutes les créatures de l’univers (v. 13-14)

  

universLe cercle s’élargit une dernière fois dans cette scène. Désormais, tous les êtres créés s’unissent d’un même coeur pour chanter la louange non seulement de l’Agneau, mais aussi du Père : « Et toutes les créatures dans le ciel, sur la terre, sous la terre et sur la mer, tous les êtres qui peuplent l’univers, je les entendis proclamer : A celui qui siège sur le trône et à l’Agneau soient louange et honneur, gloire et puissance pour toute éternité », (v. 13)

 

Ce verset est probablement le point culminant de cette scène. Avant que les sceaux ne soient brisés, toutes les créatures louent et adorent. Une expression est ajoutée, que nous redisons parfois machinalement : « pour les siècles des siècles ». Ces mots nous laissent sans voix devant la gloire éternelle du Père et du Fils. Si nous les recevons dans la foi et l’écoute, ils nous encouragent à nous prosterner à notre tour et à adorer.

 

 

La louange aujourd’hui

 

Nos cultes devraient refléter quelques aspects de ces scènes célestes comme par anticipation de la victoire définitive de l’Agneau. Nos vies aussi devraient exprimer cette reconnaissance à Dieu pour son salut éblouissant et nous encourager chaque jour à nous offrir, nous consacrer à nouveau à Celui qui est assis sur le Trône et à l’Agneau immolé.

 

R.K.

 

 

Quelques idées pour un groupe de partage

 

PREPARATION

Relire Ap 4 et 5, puis l’étude ci-contre.

 

 

QUESTIONS EN GROUPE

Lire Ap. 5.7-14.

 

Prévoir par exemple 45 mn de questions-réponses et 20 mn de louange.

 

De manière succincte et en évitant les débats stériles :

  • Proposer des explications sur : a) le livre cacheté, b) les vingt-quatre anciens, c) les quatre êtres vivants.

  • Qu’apprenons-nous sur le salut opéré par l’Agneau dans le premier cantique (v. 9-10) ?

  • Que pensez-vous de ce contraste entre la faiblesse d’un agneau égorgé et les mots qui décrivent sa gloire (v. 12) ?

  • Qu’évoque pour vous le dernier chant (v. 13-14) ?

  • Comment pouvons-nous développer la louange, l’adoration dans :    a) l’Eglise, b) nos vies ?