Fonder de nouvelles églises 

 

par Claude GRANDJEAN

 

 

 

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Avant tout je voudrais dire que mon expérience dans l’équipe pionnière de Paris Nation avec Alain Choiquier et 12 ans comme ancien dans cette même église, m’a été précieuse avant de commencer à fonder de nouvelles églises.

 

L’essaimage doit correspondre à un fardeau et pas seulement à une profession de foi, ni à un courant de mode. Partant de là, et avant tout commencement, pour moi quatre aspects s’imposent : le lieu, l’équipe, le soutien de l’église mère et le projet que l’on forme pour cette future église.

 

 

 

 

 

Quatre aspects

 

1) Le choix du lieu peut découler de plusieurs sources : désir de voir sa ville, son village ou son quartier au bénéfice d’un témoignage spirituel communautaire, il peut aussi relever d’une stratégie précise (ville de plus de 50 000 habitants …) ou encore correspondre à un appel précis de Dieu qui ne réponde à aucun des critères précédents. Dans notre cas et pour les trois dernières expériences (St Maur, République, Maisons-Alfort) nous avons eu un mélange de ces 3 critères.

 

2) La constitution de l’équipe est une étape importante puisque ceux qui s’engagent dans cette action doivent se préparer à affronter un combat. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur ce point car c’est l’une des sources premières de difficultés et de conflits.

 

mont-sable3) Le soutien de l’église mère est fondamental pour accompagner spirituellement, matériellement et physiquement l’équipe pionnière. Sa présence est indispensable, tant pour encourager, pour conseiller que pour aider dans les passages difficiles.

 

4) Fonder une église sans projet, c’est comme partir dans la jungle sans boussole. On a autant de chance de se fourvoyer. L’équipe a besoin de savoir sur quelle base elle doit construire, et le pionnier doit pouvoir vérifier que tous adhèrent au projet.

 

Une fois ces 4 choses résolues les étapes sont assez « classiques » : réunion de prières, connaissance sociologique de la ville ou du quartier, sensibilisation de chacun autour de la Bible, information sur le projet : rencontre des responsables des autres communautés chrétiennes travaillant sur la ville ainsi que des autorités civiles, mise en place d’une stratégie d’évangélisation adaptée, recherche d’un lieu de réunion et démarrage d’un culte qui constitue, à mon sens, l’affirmation d’une implantation d’église.

 

 

Difficultés

 

Des difficultés il en naîtra suffisamment vite pour que l’on ne les provoque pas. Selon notre expérience, celles-ci sont rarement générées par des questions matérielles. Il y a celles qui sont liées à la nature même du projet d’implantation d’une église ; opposition des autorités, des autres communautés, des habitants, etc. mais dans ce domaine le disciple n’est pas plus grand que le Maître et si toutefois nous n’en rencontrons pas, remercions Dieu pour cette grâce. N’allons pas pour autant penser que notre projet est mauvais parce que nous ne serions pas « persécutés ».

 

Les plus grandes difficultés sont toujours venues des hommes. La nature en est diverse, mais le plus fréquemment cela vient d’un manque de compréhension, de clarification, de transparence ou d’adhésion, notamment des conjoints qui se trouvent « embarqués » dans une aventure pour laquelle ils n’ont été ni sollicités ni vraiment informés (les frères ont des progrès à faire dans ce domaine).

 

Une autre source peut jaillir d’un conflit d’intérêt. On est d’accord sur le projet, mais les retombées que l’on en attend peuvent ne pas correspondre aux objectifs personnels que l’on se serait fixé. Ce point mériterait qu’on s’y attarde, et qu’on examine en profondeur nos motivations.

 

Un autre point que j’aimerai soulever, c’est celui lié aux différences culturelles des membres de l’équipe qui peuvent générer des incompréhensions entraînant des divergences allant jusqu’à la perte de confiance. C’est une situation particulièrement difficile à traiter.

 

 

Erreurs à éviter

 

Parmi les erreurs à éviter, celle de ne pas tenir compte des mésaventures passées et ne pas en avoir tiré de leçon. Une règle à observer, c’est de ne laisser en aucun cas une situation se détériorer. Il faut avoir le courage d’affronter les problèmes et la volonté de les voir résolus dans l’intérêt commun avec sagesse mais sans faiblesse.

 

fleursPar rapport aux autres communautés chrétiennes n’être ni arrogant, ni méprisant sous prétexte que nous connaissons la vérité. Notre manière d’évangéliser peut bien souvent être ressentie comme une provocation, alors que c’est la prédication de la croix qui est un scandale.

 

Au prochain essaimage, nous éviterons sans doute des erreurs précédentes mais quelles sont les nouvelles que nous commettrons ?

 

C.G.