Editorial du n°4 Juillet-Août 1999

 

« Le pardon »

 

Par Esther BUCKENHAM

 

Le «Petit Robert » en donne une définition qui me plaît ! « Tenir une offense pour non avenue ». Aujourd’hui on ne parle plus beaucoup de pardon ! Est-ce que l’on n’en ressent plus le besoin ? S’il nous arrive parfois d’avoir des sentiments de culpabilité, on nous fait comprendre que nous sommes « fatigués », ou « surchargés », ou même « dépressifs »…

 

Pourtant, la culpabilité est une dure réalité, et plus nous nous approchons de Dieu – du Dieu trois fois saint – plus nous sommes conscients d’être impurs, d’être fautifs, d’être pécheurs (un mot à réapprendre ?). Plus alors nous ressentons le besoin d’être pardonnés – d’être lavés de nos fautes, d’être réinsérés dans la faveur de Dieu. Nous avons si bien appris les leçons de la relativité des choses, que nous ne considérons plus comme péché – péché entraînant donc la nécessité du pardon – des fautes telles que la critique, l’impatience, le jugement de l’autre, l’égoïsme, l’avarice, l’amertume. Nous pourrions allonger considérablement cette liste !

 

Il me semble que beaucoup de choses risquent de changer dans nos vies si nous apprenons à demander pardon ; et à pardonner comme Dieu Lui-Même pardonne. Dans la prière que Jésus a enseignée à ses disciples, une phrase s’applique bien à nous : Pardonne-nous le mal que nous avons commis, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont fait du mal. Osons-nous réclamer à Dieu Son pardon, si nous n’avons pas nous-mêmes pardonné ?

 

La vie nouvelle du chrétien commence avec le pardon de Dieu : elle se poursuit par le pardon que nous devons nous accorder les uns aux autres. Combien notre vie de couple, notre vie de famille, notre vie en Eglise locale et même notre vie en société changerait, deviendrait lumineuse, si seulement…

 

Pensons-y ! Car si nous ne pardonnons pas aux autres le mal qu’ifs ont commis, notre Père ne nous pardonnera pas non plus nos péchés (Mt 6.12,14-15).

 

Et je vous propose une autre question à méditer alors que vous lisez les articles de ce numéro de « Servir » : savons-nous accepter le pardon avec humilité et reconnaissance ? Il ne suffit pas de l’accorder !

 

Esther BUCKENHAM