Jésus va revenir. L’attendons-nous vraiment ?

 Election

 

par Francis BAILET

 

 

 

Dans tous les temps, des hommes et des femmes, droits et pieux, ont servi le Seigneur dans la prière et la louange et attendu l’intervention de Dieu en faveur de son peuple. Les prophètes avaient parlé. La promesse de Dieu s’accomplirait. Ils ne pouvaient en douter. La délivrance viendrait certainement. Cette assurance était le soutien de leur vie et la force de leur témoignage.

 

Le vieillard Siméon, le cœur rempli de l’Esprit Saint et l’enfant Jésus dans ses bras a magnifiquement exprimé la joie de voir les prophéties accomplies, par cette prière de louange :

 

Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix : tu as tenu ta promesse ; car mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé en faveur de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël, ton peuple. (Lc 2.29-32)

 

La foi dans l’accomplissement des promesses de Dieu caractérise les croyants.

 

Le livre de l’Apocalypse contient sept béatitudes ! Il débute par une béatitude et se termine par une autre :

 

Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie et qui gardent les choses qui y sont écrites. Car le temps est proche (Ap 1.3).

 

Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre (Ap 22.7).

 

Oui, heureux ceux qui attendent le retour de leur Maître !

 

Jésus va revenir ! Sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore ! (Os 6.3)

 

II l’a lui-même déclaré à ses disciples : Je vais vous préparer une place. Et lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi (Jn 14.3).

 

Les anges l’ont formellement attesté aux apôtres, le jour de son Ascension : Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel de milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel (Ac 1.11).

 

Les apôtres l’ont enseigné : « Le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix de l’archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel… » (1 Th 4.16). Jésus-Christ qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui l’attendent pour leur salut (Hb 9.28). Lire aussi Tite 2.13 et 1 Pierre 1.7.

 

Les premiers chrétiens attendaient le retour de Jésus-Christ. Ils croyaient ce retour imminent. Les Thessaloniciens s’étaient convertis, avaient abandonné leurs idoles pour servir le Dieu vivant et vrai et pour attendre des deux son Fils qu’il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient (1 Th 1.9,10).

 

Les promesses concernant le retour du Seigneur sont nombreuses.

 

Dans nos Eglises évangéliques, nous avons une bonne connaissance de l’eschatologie. Jésus reviendra, nous le savons, nous le proclamons. Nous savons discerner les signes des temps. Avec sérieux et sincérité nous avons sondé les Ecritures pour chercher à connaître le moment et le comment du retour du Maître. Mais n’avons-nous pas négligé l’importance de l’attente ? Nous avons érigé en dogme notre interprétation des prophéties. Nous nous sommes cru capables d’établir le déroulement des événements de la fin. Ceux qui précèdent le retour du Seigneur, et ceux qui le suivent. Au cours de ce siècle qui s’achève, diverses thèses prophétiques contradictoires ont été exposées. Nous avons, très certainement, oublié de faire la différence entre ce qui est certain, « ce qui fait problème et ce qui est sage1 »

 

Nous sommes attachés, très fortement, à la doctrine du retour du Seigneur. Mais comment vivons-nous cette connaissance ? Le vrai disciple n’est pas celui qui SAIT, mais celui qui SUIT. L’important n’est pas de savoir que le Maître vient, mais de l’attendre. Heureux ces serviteurs que le Maître, en arrivant, trouvera en train de veiller !

 

Le temps qui s’écoule, nous le vivons dans la vision du Jour qui vient, dans la vision de l’éternité, mais nous le vivons pleinement. Nous ne nous évadons pas hors de la réalité quotidienne. Le temps de l’attente n’est pas évasion, mais préparation. L’Apocalypse l’affirme : Son épouse s’est préparée et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les œuvres justes des saints (Ap 19.7,8). Nos œuvres nous suivent. Elles seront manifestées dans la présence du Seigneur et recevront la récompense qu’elles méritent. Nous voulons être riches en bonnes œuvres. Nos assemblées, où l’on enseigne avec raison l’importance de la justification par la foi seule, ont besoin d’être exhortées à pratiquer de bonnes œuvres (lire Tt 3.8). Le message aux sept églises de l’Apocalypse, cinq fois répété, c’est : Je connais tes œuvres 2.

 

 

L’attendons-nous vraiment ?

 

A l’aube du troisième millénaire, il faut proclamer, plus fortement que jamais, le retour prochain de Jésus-Christ. Mais notre message ne sera crédible que si nous montrons par notre attitude que Jésus est déjà présent dans notre vie. Le Jésus qui vient, nous l’avons rencontré, il a changé notre vie, il vit en nous. Là est la force de notre témoignage.

 

Nous ne savons pas tout. Nous ne pouvons pas tout expliquer. Mais nous savons qu’il vient. Nous en sommes sûrs. Pourquoi ? Parce qu’il est déjà là, dans nos cœurs et tout au long de nos jours. Nous attendons de le voir face à face pour être transformés à son image. Mais la transformation s’opère déjà maintenant.

 

L’essentiel des enseignements de Jésus sur son retour met l’accent sur l’importance de l’attente. Plusieurs de ses paraboles nous exhortent à la vigilance et nous présentent un programme de travail.

 

 

Les avertissements du Seigneur et des apôtres

 

1)Prenez garde que personne ne vous séduise. Plusieurs viendront en mon nom, disant : c’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens (Mt 24.4,5). Plus que jamais les chrétiens ont besoin de discernement. Il faut les exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 3).

 

2) Veillez dit Jésus à plusieurs reprises. Restez en tenue de travail. Gardez vos lampes allumées (Version du Semeur). Nous ne savons ni le jour, ni l’heure (Mt 24.42-51 et 25.13). Le Maître vient comme un voleur dans la nuit. Ne dormez pas comme les autres, soyez sobres (1 Th 5.6). Les vierges sages se sont aussi endormies ! Il nous faut vivre le réveil constamment.

 

3) Poursuivez la sanctification. Sans la sanctification nul ne verra le Seigneur. (1 Th 4.3,7). Appliquons-nous donc à rechercher la pensée du Maître. Prions pour connaître sa volonté. Prenons garde que les soucis du siècle, la séduction des biens de consommation, étouffent la parole de Dieu et affaiblissent notre foi.

 

4) Travaillez pendant qu’il fait jour. La nuit vient où personne ne peut travailler (Jn 9.4). Rachetez le temps, car les jours sont mauvais (Ep 5.16). Les paraboles des talents et des mines nous exhortent au service. Pendant l’absence du Maître il nous faut faire fructifier le capital qui nous a été confié. Nous y sommes exhortés à plusieurs reprises.

 

Le temps de l’attente n’est donc pas du temps perdu. Si ce temps se prolonge, c’est parce qu’il correspond au temps de la patience de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la repentance. Nous sommes ouvriers avec Dieu. Nous sommes ses ambassadeurs. En annonçant l’Evangile nous nous associons à son œuvre. C’est ainsi que nous attendons et hâtons l’avènement du jour de Dieu (2 Pi 3.9).

 

« Attendre et hâter, c’est répondre à notre vocation d’homme et de femme devant Dieu, c’est assumer notre condition de créature et de serviteur, c’est vivre solidaires d’un monde créé, en crise et dans l’attente de la rédemption, c’est accepter notre rôle de témoins d’une terre nouvelle où la justice habitera, c’est vivre en êtres réconciliés avec Dieu, les autres, le monde et nous-mêmes.3 »

 

La voix du Seigneur retentit encore fortement aujourd’hui : Je viens bientôt !

 

Notre réponse : Amen ! Viens, Seigneur Jésus n’est pas celle de la connaissance, mais celle du cœur. Trop souvent, ce sont les difficultés qui nous conduisent à désirer le retour du Seigneur. C’est bien. Nous avons le droit de soupirer après la délivrance. Mais il y a un chemin plus excellent, c’est celui de l’Amour. Jésus est notre Maître. C’est aussi notre Bien-aimé, l’Epoux dont les noces se préparent. Il revient ! C’est notre amour qui nous renouvelle dans l’attente et qui attise notre désir de le voir.

 

Oui, avec l’Esprit et l’épouse nous disons : Amen ! Viens, Seigneur Jésus.

 

Jésus, nous ne l’avons pas vu, et pourtant nous l’aimons. Nous avons mis en lui toute notre confiance sans le voir encore. Déjà nous sommes remplis d’une joie glorieuse qu’aucune parole ne saurait exprimer, car nous obtiendrons le salut de nos âmes pour prix de notre foi4.

 

F.B.


 

NOTES

 

1. « Le retour de Jésus-Christ selon le Nouveau Testament », A. Kuen, in la revue Ichtus n° 58 de janvier 1976.

 

2. Noter que les œuvres sont mentionnées douze fois dans le message du Seigneur et la foi une fois seulement.

 

3. « Notre engagement prophétique dans l’histoire », Bernard Bolay, Dossier Semailles et Moissons.

 

4.  Lire 1 Pi 1.6 à 9 dans la version de la Bible du Semeur.