L’onction d’huile

 etude-bibliqie

par Francis BAILET

 

 

Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les anciens de l’Eglise, et que les anciens prient pour lui, en l’oignant d’huile au nom du Seigneur ; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera ; et s’il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris. La prière fervente du juste a une grande efficacité.  Jc 5.14-16

 

Ce texte de Jacques a été interprété de bien des manières !

 

 

Dans la pratique de l’Eglise catholique romaine, il sert le plus souvent de fondement au « sacrement de l’extrême onction » administré aux mourants. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique, indique cependant que l’onction des malades n’est pas seulement « le sacrement de ceux qui se trouvent à toute extrémité »1.

 

Dans les milieux évangéliques, l’onction d’huile n’est pas reconnue par tous comme moyen de grâce de guérison. Beaucoup ne l’ont jamais pratiquée. Mais ceux qui ont reçu l’exhortation de Jacques avec simplicité et foi témoignent de la grâce qui leur a été faite.

 

« Je suis l’Eternel qui te guérit » (Ex 15.26). La promesse biblique de guérison est pour tous les temps. Notre Seigneur a voulu notre existence ; notre destinée est dans ses mains ; il est plein de compassion et de bonté pour tous ceux qui l’invoquent. En toutes circonstances, et dans la maladie en particulier, nous pouvons avec confiance, faire appel à lui.

 

Ses moyens pour guérir sont très variés. Les exemples de l’Ancien Testament et ceux plus nombreux encore des Evangiles et du livre des Actes le montrent clairement. Nous ne pouvons exclure le recours aux médecins, mais Dieu nous exhorte aussi à le prier pour obtenir son intervention miraculeuse. Nous savons tous que Dieu peut guérir. Aussi, dans toutes les églises, les malades sont-ils l’objet de l’affection de leurs frères et soeurs, et des prières ferventes montent pour eux au trône de la grâce.

 

 

Comment se pratique l’onction d’huile ?

 

C’est un moyen de guérison particulier. C’est dans le cadre de l’église qu’elle doit être pratiquée, car elle est réservée aux croyants : « quelqu’un parmi vous est-il malade » dit le texte. Il est important de respecter l’esprit dans lequel elle doit se faire.

 

C’est le malade qui appelle les anciens. Il reconnaît ainsi leur autorité et affirme sa communion avec tous les autres membres de l’église.

 

C’est dans un esprit de confession des péchés que l’onction d’huile doit se pratiquer. Il ne s’agit pas pour le malade de révéler toutes ses fautes, mais il partagera avec ses frères anciens, ce que l’Esprit Saint lui demandera de confesser et qui pourrait être l’obstacle à sa vie spirituelle et à sa guérison. De toute manière, l’onction d’huile doit être précédée d’un moment de partage fraternel et de prière d’humiliation du malade et des anciens afin que tous s’examinent devant Dieu, et se laissent reprendre sous la direction de l’Esprit Saint. Leurs prières expriment leur attente et leur foi en Celui qui peut guérir. Le résultat promis ne réside pas dans les vertus thérapeutiques de l’huile, ni même dans le geste d’onction, mais « la prière de la foi sauvera le malade ». Nous devons cependant respecter les indications matérielles et spirituelles du texte biblique.

 

Nous exhortons donc nos frères anciens à donner cet enseignement dans l’église afin que les croyants sachent que le Seigneur a donné ce moyen de grâce à ses enfants et que les frères sont disponibles pour écouter, partager et prier pour leur délivrance.

 

Nous rendons, personnellement et avec d’autres, le témoignage de la puissance de Dieu qui s’est manifestée, par l’onction d’huile au nom du Seigneur. Son intervention a été quelquefois immédiate, quelquefois progressive. Toujours la bénédiction a été évidente sur le malade et les anciens de l’église. Nous vous encourageons donc à méditer cet enseignement de l’apôtre Jacques et à le pratiquer.

 

F.B.


NOTE

 

1. : Catéchisme de l’Eglise Catholique, ((Marne, Pion, 1992), p.323.