Lettre à l’église de Laodicée

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par Alfred KUEN

 

 

A 65 km au sud-est de Philadelphie, le messager trouvait la dernière ville du circuit : Laodicée, perchée sur un contre-fort rocheux dans un paysage montagneux. Elle faisait partie du groupe des trois villes de la vallée du Lycus avec Colosses à une dizaine de kilomètres à l’est et Hiérapolis à six kilomètres au nord, de l’autre côté de la vallée. Laodicée était une ville relativement récente : elle avait été fondée en 250 av. J.-C. par le roi Séleucide Antiochus II (261-264 av. J.-C.) sur l’emplacement de l’ancienne Diospolis. Il lui donna le nom de sa femme Laodicée (dont il divorça peu de temps après).

 

La situation de la ville était particulièrement favorable : près du débouché de la vallée du Lycus dans celle du Méandre, à la porte de la Phrygie, elle commandait trois grandes routes commerciales qui se dirigeaient vers la côte, (par Attaléia et Perga à Ephèse), vers le nord-ouest, (Philadelphie, Sardes) et vers l’intérieur des terres (Dorylée et la Phrygie et au-delà jusqu’au Fleuve jaune, au Punjab et à la mer de Chine). « La position de Laodicée faisait d’elle l’un des centres commerciaux les plus riches de l’antiquité » (W. Barclay).

 

Les colonies fondées par les rois séleucides étaient destinées à consolider leur empire et à retendre. Antiochus II peupla Laodicée de Syriens ; ils constituèrent encore au 1er siècle la majorité de sa population. Les religions des Laodiciens reflétaient la variété de leurs origines : on y trouvait des cultes orientaux, grecs et romains. En effet, depuis 133 av. J.-C.

 

Laodicée faisait partie de l’empire romain. Elle devint le siège de la cour d’assises et recevait périodiquement la visite du gouverneur romain pour exercer la justice. Autant du point de vue stratégique que commercial et administratif, Laodicée était donc une ville importante.

 

Elle comptait aussi une colonie juive nombreuse. Les Séleucides avaient l’habitude d’offrir gratuitement la citoyenneté de leurs colonies aux Juifs qui venaient s’y établir, car ils avaient reconnu que c’étaient des citoyens très utiles au développement commercial et financier de la cité. Un incident nous permet d’évaluer le nombre des Juifs établis à Laodicée. Tous les Juifs de toute la Diaspora envoyaient chaque année leur didrachme a Jérusalem pour l’entretien du Temple. Mais en l’an 62 av. J.-C., le gouverneur de l’Asie, Flaccus, interdit d’exporter de l’argent de la province.

 

Les Juifs de Laodicée décidèrent de passer outre à l’interdiction de Flaccus et d’envoyer leur contribution comme d’habitude à Jérusalem. Malheureusement, les fonctionnaires romains interceptèrent l’envoi : vingt talents d’or, ce qui correspondait à 15 000 drachmes. Comme chaque Juif adulte devait payer annuellement deux drachmes, cette somme provenait donc de 7 500 hommes auxquels il faut ajouter les femmes et les enfants. Laodicée comptait par conséquent une population juive de quelque 20 à 30 000 personnes.

 

Les Juifs étaient, de plus, très influents dans la cité. Josèphe raconte (Ant. 14. 10.20) qu’ils ont pu amener le gouverneur de la province et le consul romain à imposer aux autorités locales qu’elles leur accordent le droit de respecter leurs coutumes (observation du sabbat et des anciens rites) contre les protestations de la population. Ils furent si nombreux dans cette région que les Juifs de Jérusalem se plaignaient que trop de leurs compatriotes oubliaient la Terre sainte « pour le luxe et les bains de la Phrygie ».

 

L’Eglise de Laodicée comprenait certainement un bon nombre d’anciens Juifs car cette lettre contient plus d’éléments tirés de l’A.T. que les autres. L’Eglise fut fondée, comme celles d’Hiérapolis et de Colosses, par Epaphras qui s’était converti à Ephèse auprès de l’apôtre Paul (Col 1.6-7). D’après Col 2.1, Paul lui-même n’avait pas encore visité ces Eglises de la vallée du Lycus, mais Phm 22 nous apprend qu’il envisageait de se rendre à Colosses si son procès se terminait par sa libération, Selon la tradition, il y aurait effectivement passé et il aurait rédigé 1 Timothée à Laodicée. Dans Col 4.16, l’apôtre mentionne une lettre qui devait parvenir aux Colossiens depuis Laodicée. Selon toute probabilité, il s’agissait de l’épître aux Ephésiens qui était, en fait, une circulaire adressée aux différentes Eglises de l’Asie (voir A. Kuen : Les lettres de Paul, pp. 204-209). Lightfoot a supposé d’après Col 4.17 qu’Archippe, sans doute le fils de Philémon, exerçait son ministère dans l’Eglise de Laodicée.

 

De toute manière, ces trois villes étaient si proches que les personnes et les idées devaient circuler facilement entre elles. Elles étaient aussi menacées toutes trois par « l’hérésie colossienne » comprenant des éléments juifs et des éléments philosophiques grecs (voir Les lettres de Paul, p. 279-284). P. Prigent trouve dans la lettre de Jean adressée à Laodicée des réponses à l’offensive gnostique dont ces trois Eglises avaient été l’objet : Christ se présente comme l’Amen (cf. Es 65.16), le Témoin fidèle et véritable (cf. Ap 1.5 ; 3.7) et le Principe de la création de Dieu. Cette dernière expression se réfère à Pr 8.22-23 (cf. Sagesse 6.22 ; Siracide 24.9), des textes particulièrement prisés par les judéo-chrétiens influencés par les gnostiques.

 

A leurs spéculations, l’apôtre Paul avait déjà opposé la présentation de Christ en qui toutes choses ont été créées. Jean fait de même : celui qui parle dans cette lettre c’est l’archè, le Christ éternel, « celui qui a présidé à toute la création de Dieu » (BS) et en a été le modèle parfait. Cette lettre est la seule des sept à offrir des parallèles avec la situation locale. Le Pr Allô dit que « les allusions aux circonstances locales sont plus directes et plus transparentes que nulle part ailleurs »1.

 

Le premier reproche que le Seigneur fait à l’Eglise est qu’elle est tiède : ni froide ni bouillante. On a fait le rapprochement de cette mention de la tiédeur avec la condition des eaux potables de Laodicée. Celles de Colosses étaient froides, celles d’Hiérapolis bouillantes et celles de Laodicée tièdes.

 

La ville occupait, comme on l’a vu, une situation stratégique exceptionnelle, commandant l’accès à la Phrygie. Elle aurait pu jouer un rôle de premier plan dans la défense du pays, comme Thyatire, si un point faible ne l’en avait empêchée. Sa faiblesse provenait de son approvisionnement en eau potable sans lequel aucune ville ne pouvait soutenir un siège. En effet, il n’y avait aucune source dans la ville ni dans ses environs immédiats. Elle devait faire venir l’eau de 10 km par un aqueduc impossible à cacher. Or, si l’aqueduc était coupé, la ville devait se rendre.

 

Ne se sentant jamais tout à fait en sécurité, les Laodiciens s’employèrent à rester en bonnes relations avec tout le monde, ce qui développa en eux un caractère accommodant et un esprit tolérant envers tout et tous : « ni froid ni bouillant », « ni pour ni contre, bien au contraire ».

 

L’aqueduc, dont quelques parties subsistent encore2, amenait l’eau des sources chaudes de Hiérapolis où elle sortait du sol à 95°. Encore aujourd’hui, les habitants d’Ezirli, près d’Hiérapolis, sont obligés de laisser l’eau refroidir quelque temps dans des jarres avant qu’elle soit potable.

 

Dans l’aqueduc, l’eau refroidissait quelque peu et déposait une partie de son calcaire, mais elle arrivait tiède à Laodicée. De plus, les habitants de ces contrées se plaignaient de la mauvaise qualité de toutes les eaux de la région. Indépendamment de sa température, l’eau de tout le district avait un caractère émétique (qui fait vomir). Selon Celse (1.3.22), l’eau tiède était parfois utilisée médicinalement comme émétique.

 

Il y a donc de fortes chances pour que l’allusion au caractère tiède de l’Eglise de Laodicée, que le Seigneur vomirait de sa bouche, se réfère à l’eau que les Laodiciens avaient l’habitude de boire.

 

Un autre reproche que le Seigneur fait à cette Eglise est sa suffisance : « Tu dis : Je suis riche ! J’ai amassé des trésors ! Je n’ai besoin de rien ».

 

Cette attitude orgueilleuse reflétait celle des citoyens de Laodicée. C’était une ville riche, grâce à son commerce et à ses industries, une ville de banquiers. Lorsque Cicéron a voyagé vers l’Orient, c’est à Laodicée qu’il a encaissé ses lettres de crédit (Ad Fam. 3,5.4 ; Ad Ait. 5.15.2). Horace en fait la représentante du commerce avec l’Orient (Ep. 1,6.32-33). Certains citoyens de la ville possédaient de grandes fortunes avec lesquelles ils contribuaient au bien public. Au 1er siècle av. J.-C., un certain Hiéro a offert 2000 talents à la ville et l’a embellie d’œuvres d’art. Strabon dit que « la fertilité de la contrée et la prospérité de certains de ses citoyens en font une grande ville » malgré sa petitesse et le siège que Mithridate lui a fait subir (12.8.16). D’autres bienfaiteurs publics sont cités dans les archives ou représentés sur des monnaies (Zeno et son fils Polemo : la famille des Zénonides qui devint la plus riche d’Asie mineure, Julius Andronicus…).

 

Laodicée subit aussi les contrecoups des tremblements de terre des années 17 et 60, mais elle répara ses ruines sans aide extérieure. Sous Néron, elle refusa même l’aide impériale. L’historien romain Tacite dit : « Laodicée se releva de ses ruines par ses propres ressources et sans aide de notre part »3. La fière assertion : « par nos propres forces » (ek ton idiôn) se trouve plusieurs fois dans des inscriptions gravées sur les édifices reconstruits. Un vaste amphithéâtre de quelques 300 mètres de long, semi-circulaire aux deux extrémités, avec des sièges tout autour, a été construit en l’année 70 par un certain Nicostratus qui l’a édifié ek ton idiôn. La même phrase ou son équivalent se retrouve sur d’autres édifices de la même période.

 

Cette même autosuffisance se reflète dans la phrase que le Seigneur met dans la bouche de l’Eglise de Laodicée (v 17).

 

« II y a de bonnes raisons de voir Ap 3.17 avec cet arrière-plan de la richesse dont se targuait Laodicée, illustrée par son refus de l’aide romaine et la réalisation de sa reconstruction dans un esprit d’indépendance orgueilleuse. L’Eglise florissante risquait de partager les normes de la société dans laquelle elle vivait. Elle était autosuffisante et ne voyait pas la nécessité d’une aide de Christ. »4 Parce que l’Eglise ne voit pas son état réel, le Seigneur lui conseille « d’acheter5 de l’or purifié au feu pour devenir réellement riche, 2. des vêtements blancs pour te couvrir afin qu’on ne voie pas ta honteuse nudité et 3 un collyre pour soigner tes yeux afin que tu puisses voir clair » (v. 18).

 

En parlant d’acheter, le Christ « utilise un langage approprié aux Laodiciens à l’esprit commerçant. Il se compare lui-même à un marchand de passage dans la ville qui propose sa marchandise en concurrence avec d’autres marchands »6.

 

1. Acheter de l’or : la valeur durable, inaltérable, symbole des vraies richesses.

 

2. Acheter des vêtements blancs. Laodicée était renommée pour la laine noire produite par une espèce particulière de moutons élevés dans la vallée du Lycus. « Les Laodiciens avaient inventé une méthode de tissage qui leur évitait de filer d’abord la laine. »7 « La laine, dit W. Ramsay, était tissée pour la fabrication d’habits divers pour l’usage domestique ou l’exportation. » Ces habits étaient très recherchés à cause de la finesse de la laine et de la belle teinte noire appelée coraxine (noir de corbeau). Les inscriptions retrouvées dans la ville attestent la présence d’une importante activité dans le domaine du textile, en particulier du travail de la laine : on relève la mention de foulons, de teinturiers de pourpre, de tisserands, de marchands de vêtements8.

 

En contraste avec ces habits noirs, Christ offre des vêtements blancs (cf. Da 7.9 ; Ap 1.14 ; 4.4 ; 19.4), symboles de pureté, de fête (cf. Ap 3.4-5) de justice accordée (Ap 6.11 ; 19.8) par la mort de Christ (Ap 7.14).

 

3. Il conseille d’acheter un collyre pour oindre les yeux. Laodicée était réputée pour son école de médecine (on a même supposé que Luc a pu y faire ses études). Celle-ci fut fondée à l’époque de Strabon (12.8.20) par un nommé Zeurix mentionné sur des monnaies laodiciennes. Elle suivait, dans son enseignement, Hérophile de Chalcédoine, un célèbre professeur de médecine du 3e siècle av J.-C. qui a écrit un traité d’ophtalmologie. Elle fut illustrée, entre autres, par un médecin du 1er siècle nommé Démosthènes Philalèthes dont le traité d’ophtalmologie eut une grande influence dans l’antiquité et fut traduit jusqu’au Moyen-Age. Galien connaît deux spécialités pharmaceutiques qui ont vu le jour à Laodicée : un onguent pour les oreilles dont la réputation se répandit au loin et un collyre pour les yeux appelé pierre phrygienne (on se souvient que Laodicée se trouvait aux confins de la Phrygie).

 

Le pseudo-Aristote parlait déjà de la « poudre phrygienne » : c’était un cylindre d’une pierre particulière que l’on réduisait en poudre. « L’alun phrygien fut exporté dans tout l’empire romain pour la fabrication des collyres » (Mirandolle VI, p. 430). Dans les recettes retrouvées on mentionne des sels de cuivre et de zinc, de l’alun et beaucoup de plantes médicinales.

 

« II y a donc suffisamment de raisons pour associer le collyre à Laodicée… L’Eglise de Laodicée, la ville qui prétendait guérir la myopie physique était aveugle à sa propre cécité spirituelle »9

 

Mais le Seigneur donne sa chance à l’Eglise de Laodicée : « Voici : je me tiens devant la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je dînerai avec lui et lui avec moi » (v. 20).

 

Au cours de son histoire, Laodicée avait passablement souffert. Certains gouverneurs romains rapaces comme Sulla puis Lucullus lui avaient imposé un tribut de 20 000 talents plus l’obligation de loger et de nourrir des soldats et de leur payer journellement une certaine somme (Plutarque : Sulla 25.2). Cicéron a protesté contre ces mœurs militaires en demandant que les soldats acceptent seulement « quatre lits et un toit, et même, dans certains endroits, pas de toit, dans la plupart des cas nous sommes restés sous une tente » (ad Att. 5.16.3). Plutarque loue la probité de son administration disant qu’il tenait table ouverte pour les visiteurs et libérait les habitants de l’obligation de pourvoir aux dîners (deipna) des soldats (Plut. : Cic. 36.2-3). Mais les mauvaises habitudes reprirent dès son successeur Scipion.

 

Par contraste avec ces habitudes, le Christ refuse de s’imposer à l’hospitalité des Laodiciens. Sa venue n’est pas un fardeau, c’est un privilège pour celui qui l’invite, le dîner (deipnon) qu’il promet n’est pas extorqué avec des menaces et des insultes comme celui des soldats romains, mais c’est « le symbole d’une amitié durable » (Rudwick-Green).

 

L’allusion locale est peut-être encore plus précise : la cité était entourée d’une muraille carrée. Sur chaque côté, une porte s’ouvrait sur l’une des grandes routes commerciales. Récemment, on avait construit une triple entrée monumentale et des fortifications pour mettre les citoyens à l’abri des incursions indésirables. Les habitants devaient être habitués à l’image d’un voyageur tardif qui arrivait « devant la porte » et frappait pour demander l’entrée. Mais on n’ouvrait pas à n’importe qui. Les Laodiciens étaient soucieux de protéger les richesses de la ville et de ses banques contre d’éventuels cambrioleurs. Des instructions précises étaient données aux officiers chargés du service nocturne et aux veilleurs de nuit au sujet des personnes auxquelles on pouvait ouvrir la porte.

 

Ce verset est « le verset-clé, qui est en même temps le plus simple et le plus bouleversant des sept lettres… Jésus n’est plus attendu dans une Eglise pleine d’assurance. La porte est close à l’heure où vient le roi. Va-t-il secouer la poussière des pieds ? Non, il attend. L’amour sait attendre. Nous l’y avons habitué, parce que les tièdes font toujours attendre les autres. Il ne force pas l’accès. Il frappe »10

 

« Le vainqueur, je le ferai siéger avec moi sur mon trône, comme moi-même je suis allé siéger avec mon Père sur son trône après avoir remporté la victoire. » (v. 21)

 

En l’an 40 av. J.-C., Labienus Parthicus envahit l’Asie et « aucune ville ne lui ferma ses portes jusqu’à ce qu’il atteigne Laodicée-sur-le-Lycus où l’orateur Zeno et son fils Polemo lui résistèrent » (Tarn-Charlesworth : Cambridge Ancient History X.47 se fondant sur Strabon 14.2.24). Pour récompenser ses deux vaillants défenseurs, Laodicée offrit un trône à Polemo. Antoine lui confia le gouvernement de la Cilicie en 39 av J.-C. et, en 36, il devint roi du Pont (Dio Cassius 49.25.4 : Plutarque : Antoine 38.3) et père de la dynastie royale des Zénonides qui devint la plus puissante de la province.

 

La promesse du Christ au vainqueur devait donc évoquer à Laodicée le souvenir très précis d’un homme qui avait reçu un trône parce qu’il avait résisté à l’envahisseur et qu’il a été vainqueur.

 

C’est un témoignage de la grâce de Dieu que le message à l’Eglise la plus décevante se termine par la promesse la plus belle.

 

A.K.


NOTES

 

1. E.B. Allô, St Jean : l’Apocalypse (Paris, 1933), p. 56.

 

2. voir J. Stott, What Christ thinks of the Church, p. 123.

 

3. Cf. L. Bonnet, Bible Annotée (édit. Emmaüs, coll. Perles, vol. NT 4), p. 370.

 

4. C.J. Hemer, Letters to the Seven Churches in Asia (ISOT Press, Sheffield, 1986), p. 195.

 

5. Acheter de l’or : la valeur durable, inaltérable, symbole des vraies richesses.

 

6. J. Stott, What Christ thinks of the Church (Word Public., Milton Keynes, 1990), p. 120.

 

7. F. Tatford, Patmos Letters (Prophétie Witness Publ. Eastbourne, 1969), p. 139.

 

8. P. Prigent, L’Apocalypse de Saint Jean (Delachaux, Lausanne Paris, 1981), p. 73.

 

9. C.J. Hemer, op. cit., p. 199.

 

10. Ch. Butsch, Clarté sur l’Apocalypse (Labor et Fides, Genève, 1966), p. 88.