C.E.I.E. : Évangéliser aujourd’hui

 

Rubrique de la Commission d’Évangélisation et d’Implantation d’Eglises (C.E.I.E.) des C.A.E.F.

 

CAPE TOWN 2010

 

Tout petit dans une grande oeuvre !

 


Par Jacques Nussbaumer

 

 

 

 

 

Le troisième Congrès Mondial sur l’Évangélisation du Monde, organisé par le Mouvement de Lausanne a eu lieu au Cap (Afrique du Sud) du 16 au 25 octobre 2010. Ce congrès était l’occasion de faire le point sur les progrès de l’Évangile et de se resituer dans une perspective mondiale sur les défis que rencontre l’Église1. Jean-Paul Rempp et moi-même y avons représenté les CAEF.

 

 

Il faut noter que le mouvement de Lausanne a su préserver l’équilibre que ses initiateurs, Billy GRAHAM et John STOTT, lui avaient donné dans les années 70. Cet équilibre biblique et théologique se retrouve en particulier dans les grandes déclarations fondatrices de Lausanne et de Manille qui orientent ce mouvement dont le but est de stimuler, encourager et catalyser les efforts d’évangélisation dans le monde. Ancré dans l’Écriture, centré sur l’oeuvre de Christ pour le salut des pécheurs, porté dans la prière, et orienté vers l’annonce de l’Évangile, le congrès du Cap a su montrer la belle diversité du monde évangélique. 4200 participants issus de 198 nations représentaient cette Église appelée à s’unir pour remplir sa mission. C’est en effet :

• l’Église toute entière, au-delà des sensibilités, des différences et des divisions inutiles,

• qui doit porter l’Évangile tout entier, c’est-à-dire l’annonce de l’amour de Dieu en Christ qui sauve de la perdition éternelle et les actes d’amour pour soulager la souffrance présente de ce monde

• au monde entier, en se préoccupant en particulier des populations non atteintes.

 

JACQUES, ALAIN NISUS ET MOI-MÊME
AU CAP DE BONNE ESPÉRANCE

L’organisation très soignée du congrès a permis d’éviter de noyer le grand nombre de présents dans l’anonymat ou la passivité. Les sessions matinales articulaient des temps d’enseignement avec des moments de partage à 5 ou 6 autour de tables, facilitant la création de liens fraternels. L’étude de l’Épître aux Éphésiens nous a amenés à replacer nos vies et nos ministères devant les exigences de l’Écriture, bénissant le Seigneur pour son oeuvre, confessant nos manquements et priant les uns pour les autres.

 

Certains thèmes fondamentaux pour l’Évangélisation (la défense de la vérité, la réconciliation dans un monde violent…), étaient développés lors des rencontres plénières du matin, et un choix de sessions thématiques était offert l’après-midi, permettant de réfléchir à des questions plus liées à certains contextes, ministères ou défis particuliers (Environnement, Sida,…). Le soir, la présentation d’une région du monde ou d’un type de population montrait les diverses joies et défis du témoignage chrétien. Des temps de pause importants visaient à stimuler les échanges informels ouvrant la voie au développement de réseaux et de partenariats internationaux. Enfin, des contributions artistiques (image, musique, théâtre…) s’inséraient avec bonheur dans le déroulement des sessions du matin et du soir. Il ne serait pas possible de rendre compte du congrès du Cap sans mentionner le culte de clôture qui, sous forme d’une célébration, récapitulait l’ensemble des enseignements de la semaine. Ils ont été repris dans l’adoration, la prédication, la confession qui ont précédé le partage du pain et du vin. La profondeur et la beauté de cette cérémonie de clôture a marqué les esprits.

 

L’UN DES GROUPES MUSICAUX ET L’UNE DES
CHORALES DU CONGRÈS

De ce congrès, je retiens que si l’oeuvre du Seigneur n’est pas achevée, elle avance grandement. Ce constat de progrès n’a toutefois pas conduit à un triomphalisme naïf, invitant plutôt à la lucidité et à la responsabilité. Premièrement, les échecs et déviances de l’Église n’ont pas été occultés, renvoyant chacun à ses propres errements et invitant à la repentance et l’engagement devant Dieu. La nécessité d’un retour aux valeurs d’humilité, d’intégrité et de simplicité a été particulièrement soulignée. Deuxièmement, le témoignage digne et poignant de chrétiens faisant face à la persécution et la violence avec confiance a également rappelé le coût de l’Évangile et de l’amour des perdus, mais pour une cause qui le mérite largement. Benjamin KWASHI, archevêque dans une région du Nigéria en proie à la violence interreligieuse et lui-même victime de ces violences, affirmait ainsi « J’ai un Évangile à proclamer, j’ai un Évangile pour lequel il vaut la peine de vivre, un Évangile pour lequel il vaut la peine de mourir. » Le début du congrès a été marqué par l’absence de la délégation chinoise, empêchée de sortir de son pays par les autorités.

 

L’ensemble du congrès a suscité en moi trois sentiments : un sentiment de joie et de fierté d’appartenir au peuple que Christ a racheté, un sentiment de petitesse devant la grandeur et le progrès de l’oeuvre de Dieu, et un sentiment de responsabilité personnelle dans Sa mission. L’impuissance devant les défis du monde ne doit pas nous conduire à l’inaction, mais à une implication confiante en Celui qui nous envoie. Nous sommes bien petits, certes, mais néanmoins pleinement participants à cette grande oeuvre, avec tant d’autres croyants du monde entier ! De quoi revenir renouvelé dans le regard porté sur le monde, et encouragé à mettre en oeuvre ses propres dons au service du partage de la bonne nouvelle du salut…

 

J.N.


NOTE

 

1. Pour ceux qui veulent en savoir plus, des ressources utiles sont disponibles sur le site www.lausanne.org. Les vidéos du congrès (en anglais), les déclarations fondatrices du mouvement (disponibles en français), ainsi que de nombreux articles y sont en libre accès.