La surprise de son retour1

Six remarques à partir du texte de 1 Corinthiens 15.51-58

 

Par Florent VARAK

(Extraits mis en forme par
Robert Souza)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un événement annoncé

 

 

Voici, je vous dis un mystèreQuand on parle de mystère dans le langage populaire, on pense à une énigme. Mais, dans la Bible, il s’agit de quelque chose de secret qui est maintenant révélé. Il y a des choses qu’on peut comprendre intuitivement au sujet de Dieu. Mais sur l’idée du retour de Christ, il faut manifestement une révélation et Dieu nous révèle que Christ reviendra. Tout au long de la Bible, il est annoncé que les jours viennent où les hommes et les femmes ressusciteront pour l’une de deux destinées : dans la présence de Dieu ou dans l’absence de Dieu.

 

 

Un événement instantané

 

Le retour de Christ nous est annoncé et le texte nous dit : Je vous dis un mystère, nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés. Quand ? En un instant, en un clin d’oeil, au son de la dernière trompette. Le terme instant décrit la plus petite unité de temps qu’on ne peut plus diviser. Cela va se produire de façon instantanée. Pour préciser davantage, il dit en un clin d’oeil. C’est rapide, un clin d’oeil ! Le retour de Christ pour nous transformer durera le temps d’un clin d’oeil. Pas le temps de se réconcilier avec sa femme, pas le temps non plus de se repentir d’un péché aimé, chéri, caché. En un clin d’oeil, en un instant, radicalement, éternellement transformé.

 

 

Un événement bouleversant

 

Car elle sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles et nous, nous serons changés. Vous êtes en train de vous brosser les dents et soudainement, en un clin d’oeil, la brosse à dents tombe… Nous serons changés ! Et là, on retrouve l’apôtre Paul, Timothée, Augustin, Chrysostome, Pierre Valdo, Jean Calvin, tous ceux qui nous ont précédés, tous les bien-aimés, membres de nos familles morts en Christ. Tous ceux de l’église… mais là, dans la gloire, plus capables du moindre conflit, du moindre égoïsme, de la moindre tension, changés, transformés.

C’est une vie qu’on va vivre. La vie de ressuscité n’est pas de rester sur un nuage avec une harpe ou avec une trompette, ni de faire partie d’une sorte de culte éternel. La Bible parle d’une nouvelle terre, d’une nouvelle Jérusalem et à la fin de l’Apocalypse il est question des rois de la terre qui y apportent leur gloire. Et comment des rois, c’est-à-dire ceux qui ont été ressuscités avec Christ, peuvent-ils apporter une gloire à Jésus ? C’est une gloire qu’ils fabriquent. Dans l’éternité, il va y avoir une création, une activité, et nous allons porter à la gloire de Dieu tout ce que nous aurons la joie d’entreprendre.

 

 

Un événement qui manifeste un contraste saisissan

 

D’un côté l’incorruptibilité plutôt que la corruptibilité, de l’autre, l’immortalité plutôt que la mortalité. Une fois la résurrection réalisée, il n’y a plus aucune altération physique de corruption ou de mortalité à craindre. Après la résurrection, une fois pour toutes, la mort a été engloutie dans la victoire. La mort n’est pas une nécessité utile à la vie, non, la mort est un ennemi qui a surgi avec le péché et que Dieu abolira à la fin. En un clin d’oeil, il n’y aura plus aucun deuil à craindre, aucune mort à imaginer.

 

 

Un événement nécessaire

 

L’aiguillon de la mort, c’est le péché.  L’aiguillon est une sorte de pique qui faisait avancer les boeufs, on se mettait derrière et on les guidait. Ce qui conduit et cadre la mort pour qu’elle vienne sur nous en quelque sorte, c’est le péché, et la puissance du péché, c’est la loi. Paul veut dire que la loi ne donne aucune solution au mal, elle ne fait simplement que le révéler. La loi montre qu’on a besoin d’une rédemption.

La Bible fait le lien entre la mort et le retour de Christ. Soit les morts en Christ ressusciteront, soit les vivants en Christ seront transformés. (Pour les autres, c’est une autre histoire.) Je ne sais pas quel est votre rapport à la mort, mais c’est sidérant quand on écoute autour de nous ceux qui réfléchissent un peu à la vie. Pessimisme de la mort : sans Christ, il n’y a aucune espérance. Regardez toutes les spiritualités, toutes les religions : un seul est venu mourir et ressusciter offrant ainsi une sortie, une espérance vivante, une garantie que l’événement dont l’apôtre Paul parle aura vraiment lieu. Cet événement est vraiment nécessaire, parce que tous, à cause du péché, vont mourir et l’apôtre s’exclame au v. 57 : Grâces soient rendues à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! Un événement qui motive Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans l’oeuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur. L’idée du retour de Christ, et notamment le fait que ce sera une surprise, est là pour nous inciter et nous motiver à vivre différemment. Il y a des vents contraires, il y a des craintes, il y a des doutes, il y a parfois des chutes, mais celui qui aime Jésus se relève, s’accroche, s’agrippe. McArthur écrit : « Par ailleurs, si notre espérance dans la résurrection est certaine, nous serons très motivés à travailler de mieux en mieux à l’oeuvre du Seigneur. Le mot grec perisseuô, travaillant de mieux en mieux, a le sens de dépasser les exigences, de déborder, d’exagérer. En Éphésiens 1.7 et 8, ce mot est utilisé pour décrire le fait que Dieu déverse sur nous la richesse de sa grâce. Puisque Dieu s’est si abondamment dépassé pour nous qui ne méritons rien de lui, nous devrions chercher à nous dépasser, si cela était possible, en le servant lui à qui nous devons tout. »

 

F.V.

 


NOTE

 

1. Cet article résume la conférence donnée par l’auteur dans la cadre de la Convention de Palaiseau (2010)