couv 2013-4

 

Editorial N° 4 Octobre-Décembre 2013

 

 

Éthique ! Oui, mais quelle éthique ?

 

 

« Seulement, conduisez-vous d’une manière digne de l’Évangile du Christ »
(Philippiens 1.27)

 

Par François-Jean MARTIN

 François-Jean Martin

 

Il est vrai que ce verset parle de remplir ses devoirs civiques, mais d’autres passages semblables de Paul font référence aux autres aspects de la vie. Et le défi n’est pas négligeable : c’est comme si nous étions pesés dans une balance et comparés à l’étalon de l’Évangile du Christ.

 

La Bible nous montre les plans que Dieu avait pour l’homme au commencement. C’est ce qu’on peut appeler une éthique de sanctification. Elle conduit à la vie. Mais l’homme a cherché son propre chemin en excluant Dieu. Par sa désobéissance, le péché a fait irruption dans l’humanité qu’il a touchée au plus profond, dans son essence même, entraînant une grave corruption. À tel point que Dieu dans sa grâce a dû permettre une éthique du compromis, pour que l’homme puisse voir un chemin d’avenir et que la société puisse être viable. Souvenons-nous du passage de Matthieu (19.8) où Jésus parlant du divorce, dit : « C’est à cause de la dureté du coeur de l’homme que Moïse a permis… ». De nos jours aussi l’empreinte du péché est telle dans la société que nous sommes amenés, dans la pastorale, à choisir parfois entre deux maux, le moindre.

 

Mais jusqu’où peut aller le compromis sans qu’il devienne compromission ? Où sont les limites à ne pas franchir ? C’est l’éthique des « limites ». Nous sommes conduits à veiller au sens de l’éthique de sanctification pour que nous gardions l’essentiel, ce qui ne nie pas et ne méprise pas les principes que Dieu a posés dès le commencement. Ainsi, le divorce ne nie pas la valeur du mariage, mais constate l’échec d’un couple, alors que l’adultère ou la prostitution en bafoue le principe. Le premier peut rentrer dans le cadre de l’éthique du compromis, les seconds nient la valeur du mariage et sont là des limites à ne pas franchir. L’Église se doit de parler et d’enseigner l’éthique de la sanctification, de rappeler la valeur de la maîtrise de soi, de la repentance et du pardon.

 

Ce numéro sur l’éthique veut nous aider à réfléchir à ces questions primordiales pour la vie du chrétien et des Églises et à leur témoignage de la réalité de la justice et de la grâce de Dieu manifestées en Jésus-Christ.

 

 

François-Jean MARTIN