Implantation églises par des équipes GLO

 

dans les quartiers de Marseille

 

 

chandelier

 

 

En 1971 GLO (Gospel Literature Outreach) commence son travail en France, à Marseille. La famille Goold, arrivant de Nouvelle- Zélande, commencèrent à travailler avec d’autres missionnaires Australiens et Néo-Zélandais pour former la première équipe GLO en France. Ils travaillèrent d’abord avec l’assemblée locale avant de se séparer pour essayer d’atteindre des quartiers de Marseille non-évangélisés. Quelques années après, ils sont rejoints par d’autres missionnaires comme la famille Gibson…

 

 

 

 

 

Questions à Sammy Gibson :

 

dialogue-21 Sammy, quels ont été les principaux facteurs d’expansion du travail de GLO à Marseille ?

J’attribuerai cette expansion à 5 facteurs principaux. Le premier, c’est la richesse du travail en équipe. Cela permet l’exercice de dons différents, l’encouragement entre les membres de l’équipe, le partage. Deuxièmement, il faut reconnaître que les équipiers ont accepté d’habiter au sein même des quartiers de Marseille. Il y a eu une véritable identification avec les personnes que nous cherchions à atteindre. Troisièmement, j’y vois l’impact des équipes d’été. Grâce à ces équipes, nous avons pu distribuer des dizaines de milliers de tracts et cela nous donnait des contacts que nous pouvions suivre avec l’équipe résidente pendant le reste de l’année. Le quatrième point, c’est que suite à ces contacts personnels, nous avons formé des cellules de maison, souvent chez les personnes contactées. Finalement, nous avons tout de suite fait un travail de formation de disciples. Nous avons pris des risques en donnant des responsabilités à de jeunes convertis.

 

 

dialogue-22 Quels sont les enseignements que tu as tirés de la fermeture de “ La solidarité ” puis de la disparition de “ La Source ” ?

Ta question touche ici une corde sensible mais je vais essayer d’y répondre en toute franchise. En ce qui concerne la Solidarité, ce sont les pompiers qui ont fermé la salle. Cette salle était vraiment bien située, elle avait été le fruit de longues recherches et sa fermeture a été très difficile à encaisser. J’y vois là une attaque spirituelle directe sur une assemblée locale. Il n’a pas été possible pour les responsables de retrouver à ce moment là l’énergie nécessaire pour repartir à zéro. Mais la fermeture d’une salle n’est pas non plus la fin du monde, à ce jour, la plupart des membres de la Solidarité persévèrent dans d’autres assemblées locales.

pecheurLa situation de la Source est plus délicate. Il y a eu au départ le problème du loyer de la salle qui était trop élevé pour l’assemblée (7.000 F par mois). Après le départ des Goold, l’église a décidé de laisser le bâtiment. Je pense que c’est une première erreur. Ensuite, les anciens en place ont voulu « r é i n v e n t e r » l’église. Ils ont proposé une ré-election des anciens en pensant être eux-mêmes réélus. Mais cela n’a pas été le cas et de nouveaux anciens se sont retrouvés à la tête de l’église. Troisième élément, des membres de l’église venus d’autres milieux évangéliques voulaient devenir responsables et ont exercé une influence sur les anciens. A cette époque, on a discrédité les CAEF et GLO aux yeux de l’assemblée et tout le travail local en a été affecté. Finalement, je pense que les responsables n’entretenaient pas une relation spirituelle avec Dieu assez profonde. Ce manque de maturité a laissé la place à l’orgueil et les relations se sont détériorées jusqu’à la fermeture de l’assemblée. Mais là encore, comme pour la Solidarité, les membres de l’église persévèrent dans d’autres églises et il est fort possible qu’ils réintègrent l’assemblée du Cep à l’avenir.

 

 

dialogue-23 Compte-tenu de ton expérience du travail en France, de quelle manière des missionnaires étrangers peuvent-ils être le plus efficaces en France ?

C’est une question très importante pour la suite du travail de GLO en France.

Je vois cinq pistes principales.

  • Il faut un véritable appel de Dieu pour venir en France. Compte-tenu de la difficulté du travail, il n’y a pas de place pour l’incertitude à ce niveau d’engagement.
  • Les missionnaires doivent pouvoir développer un véritable amour pour la France et sa culture. Cette attitude est nécessaire si l’on veut pouvoir communiquer l’Evangile aux français.
  • Troisième point, l’apprentissage de la langue. La maîtrise de la langue française joue un rôle primordial dans l’intégration du missionnaire en France. Aucun missionnaire voulant avoir un impact en France ne peut faire l’économie d’un apprentissage des subtilités du français.
  • Jusqu’à présent, j’ai mis l’accent sur le missionnaire. Mais je crois aussi que le missionnaire doit être accueilli par des gens qui le comprennent et l’entourent. Cette transplantation demande des efforts énormes, des concessions quotidiennes et pour tenir, il doit se trouver en face de lui des personnes qui puissent l’accompagner, le comprendre. Le missionnaire a besoin d’un coeur compatissant de la part de ceux qui l’accueillent.
  • Finalement, je pense qu’il faut au minimum cinq ans de formation et d’adaptation avant qu’un missionnaire puisse “ entrer dans la pensée française ”. Une durée inférieure n’est pas utile.

incendieD’une manière générale, les missionnaires qui viennent en France doivent accepter l’idée qu’ils viennent pour servir l’église existante. Ceci veut dire qu’ils ne viennent pas pour “ construire leur royaume ”, pour devenir responsables. L’objectif du missionnaire n’est pas de pouvoir dire “ J’ai démarré une église ” quand il rentre dans son église d’envoi, mais de pouvoir réellement se mettre au service. Cela implique aussi de refuser de travailler de manière indépendante, isolée. Le missionnaire doit avoir le souci de l’église locale, régionale et nationale. Je crois que l’une des forces de GLO est de savoir s’appuyer sur ce qui existe, en terme de camps, de pastorales, de conférences et autres structures nationales. 

 

Propos recueillis par Pierre Bariteau