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Editorial N° 4 Octobre-Décembre 2015

 

J’ai le pouvoir…

 

Par Robert Souza

 

Souza

 

L’homme qui gouverne la Judée pour le compte de Rome, la grande puissance de l’époque, se trouve perplexe en présence de Jésus de Nazareth. Celui que Ponce Pilate prend pour un simple prédicateur itinérant, sans grand pouvoir de nuisance, ne daigne même pas répondre à ses questions (Jean 19) !

 

Alors, le gouverneur sent la moutarde lui monter au nez et assène : Tu ne me parles pas, à moi ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher comme j’ai le pouvoir de te crucifier ? On sent la fierté de l’homme qui croit détenir un grand pouvoir – pouvoir de vie ou de mort. Mais, pour ce qui touche au pouvoir – son origine, son exercice, sa finalité –, Pilate et Jésus ne sont pas sur la même longueur d’onde. La pensée du Romain est bornée par son expérience du pouvoir politique, judiciaire et militaire. Le Fils de Dieu discerne, au-delà des apparences, la souveraineté du Père. Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut.

 

Dans son enseignement et son action, Jésus revendique une relation au pouvoir qui tranche avec nos idées reçues, au point de paraître paradoxale. Celui qui dit à ses disciples « Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison… » vient d’accomplir la tâche la plus humiliante qui soit, dans leur culture, en leur lavant les pieds.

 

Pour éviter de nous conformer aux notions de pouvoir courantes dans ce monde (et de les importer dans l’Église), il est toujours intéressant et profitable de méditer à nouveau la vision paradoxale que le Fils de Dieu a incarnée. C’est à cela que vous invite ce numéro de notre revue.

 

R.S.

 

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