Comment présenter Dieu à nos contemporains ?

 

 

 

Par Philippe MONNERY

ÉVANGÉLISTE AVEC FRANCE ÉVANGÉLISATION

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On raconte qu’à un journaliste qui lui demandait s’il croyait en Dieu, Albert Einstein aurait répondu « Dites-moi ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j’y crois ! ». Ce n’est pas évident de définir Dieu et c’est encore plus difficile dans un monde qui a perdu tous ses repères spirituels. Pourtant, c’est souvent une étape obligée lorsqu’on veut rendre témoignage à nos contemporains. Parle-t-on d’un petit vieillard sur un nuage ? D’une force impersonnelle qui ne peut absolument rien pour nous ?

 

 

 

Sans passer par les définitions, ça risque d’être difficile d’aller plus loin. Mais par où commencer ? Par le début bien sûr. En tant que chrétiens, nous croyons au principe de révélation. Dieu se révèle à nous. Principalement au travers de sa Parole : la Bible. Et dès le début, il nous dit qui il est, et par la même occasion, nous dévoile l’Évangile.

 

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COMMENT PRÉSENTER DIEU À NOS CONTEMPORAINS ?

En fait, ce n’est pas très compliqué, la Bible. Il suffit de savoir compter jusqu’à trois. 3 pages ou 3 chapitres, c’est comme vous préférez !

 

Chapitre 1 : Au commencement, Dieu créa. C’est la première chose que nous apprenons sur Dieu : Dieu est créateur, il est le seul être qui existe de lui-même et tout le reste a été créé par lui. Nous découvrons au travers de la création que Dieu est bon, Dieu est sage, Dieu est un artiste. Il nous aime, il prend soin de nous, il nous donne des responsabilités et il nous intègre dans son projet pour la création.

 

Chapitre 2 : Dieu parle à l’homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin, mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car, le jour où tu en mangeras, tu mourras. Au chapitre 1, Dieu est créateur. Cette fois Dieu nous est présenté comme législateur. Celui qui fixe un cadre moral à sa création. Il nous est aussi présenté comme juge. Dieu nous responsabilise et nous jugera par rapport au cadre moral qu’il nous a donné. Si nous aimons le chapitre 1, nous avons beaucoup plus de mal avec le chapitre 2.

 

Un Dieu créateur, ça ne nous gêne pas. Un Dieu législateur qui demande des comptes, ça nous embête. On nous encourage à aller voir ailleurs et ça ne date pas d’hier. Cela date du début du chapitre 3 où le serpent (Satan) vient voir l’homme et la femme.

 

Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?

 

C’est un rabat-joie, votre Dieu ! Peut-être même un menteur… En fait, il vous prive de votre plein potentiel, il sait que, le jour où vous en mangerez, vous serez comme lui, connaissant le bien et le mal. Un créateur ? OK. Un législateur ? Niet ! Toi, sois ton propre législateur, sois ton propre Dieu ! Décide pour toi-même ce qui est bien et ce qui est mal !

 

C’est ce que nous faisons, nous lui tournons le dos, nous refusons son autorité, nous lui volons sa royauté, nous devenons nos propres législateurs. Le problème, c’est que la définition de Dieu n’a pas changé. Il reste Dieu. Il est créateur, il est législateur et il juge. C’est pour cela que l’homme est condamné à la mort, c’est pour cela que le monde va mal, qu’il y a la souffrance et les guerres, parce que dès le début nous avons refusé Dieu pour ce qu’il est, nous n’acceptons pas qu’il soit Dieu.

 

L’histoire aurait pu s’arrêter là et nous n’aurions plus rien d’autre à attendre de Dieu qu’un jugement certain. La bonne nouvelle, c’est que l’histoire continue. Dès le chapitre 3. Là même où l’homme s’est détourné de Dieu, Dieu continue à se faire connaître. Il annonce qu’un jour il restaurera ce qui a été brisé. Le descendant de la femme écrasera la tête du serpent. Le mal sera vaincu.

 

Au chapitre 1, Dieu est créateur. Au chapitre 2, Dieu est législateur. Au chapitre 3, Dieu est rédempteur. Il restaure ce que nous avons brisé. Il continue à nous aimer alors que nous ne sommes plus aimables. Il continue à prendre soin de nous au lieu de nous condamner à tout jamais.

 

Adam et Ève se découvrent nus. On leur avait dit qu’ils connaîtraient le bien et le mal, ils le connaissent de l’intérieur, comme un cancer. Leur coeur est brisé. Ils héritent de la peur, de la honte, de la culpabilité. Ils se cachent loin de Dieu, mais Dieu vient les trouver. Il vient les revêtir pour cacher leur nudité. Pour cela, Dieu doit tuer un animal. Une victime innocente condamnée à leur place pour revêtir leur nudité.

 

C’est déjà le signe de ce que Dieu prépare dans la suite de l’histoire. Le Dieu créateur, législateur, rédempteur va venir nous visiter au milieu même de nos souffrances et d’un monde déchu. Celui qui a créé toutes choses viendra habiter parmi nous dans la personne de Jésus, Dieu devenu homme, né miraculeusement de la descendance d’une femme. Il vivra une vie parfaite et viendra donner sa vie à la croix du calvaire.

 

Jésus, qui n’a jamais commis aucune faute, est mort pour prendre sur lui la colère de Dieu. En mourant, il paie la condamnation que nous méritions. À cause de cela nous pouvons être déclarés justes. Comme Adam et Ève ont été revêtus de la peau d’un animal innocent, nous pouvons être revêtus de la justice de Christ.

 

Pour cela, il nous faut faire une révolution copernicienne : quitter notre trône de « petit dieu » et accepter de nous tourner vers le Dieu créateur, législateur et rédempteur. Il nous faut renoncer à la royauté que nous avons usurpée, reconnaître qu’en tant que Dieu il a le droit de régner dans nos vies et plier le genou devant lui.

 

Comme Ève prit le fruit et en mangea, nous avons pris et mangé le fruit amer du péché. Nous avons goûté au poison d’une royauté usurpée. Mais comme le souligne D.A. Carson1, des milliers d’années plus tard, avant d’aller mourir, l’homme-Dieu, Jésus- Christ, dira à ses disciples : prenez et mangez, ceci est mon corps qui est donné pour vous. Le Dieu créateur vient restaurer ce que nous avons brisé en s’offrant lui-même pour que nous puissions vivre et rentrer dans son projet bienveillant. Chapitre 1, Dieu créateur. Chapitre 2, Dieu législateur. Chapitre 3, Dieu rédempteur. 1, 2, 3, prenez et mangez ! Il est le pain de vie, celui dont nos contemporains ont besoin. Celui que nous pouvons leur présenter, si nous prenons le temps de compter jusqu’à trois.

 

P.M.

 


NOTE

 

1. D.A. CARSON, Le Dieu qui est là, Éditions Clé, Lyon, 2013, p. 44.