Des libertés à LA liberté

 

 

Par Matthieu GANGLOFF

MATHIEU-Gangloff

 

 

 

 

Les évènements de début d’année 2015, avec l’attentat à Charlie Hebdo, ont propulsé la liberté, la valeur intouchable pour les Français, sur le devant de la scène nationale.

 

 

 

Seulement, cette notion varie selon les personnes. En effet, la liberté se comprend surtout à l’opposé de quelque chose, et les critères ne sont pas très précis et peuvent différer entre deux personnes. Par exemple, la liberté de conscience, c’est le fait de ne pas être obligé d’entrer dans une idéologie. Mais qui définit ce qu’est une idéologie ? La liberté au sens large : « c’est une condition dans laquelle on n’est pas soumis à des emprises ni à des limitations indésirables, et en particulier à l’état d’asservissement ou d’esclavage1 ». Là encore, les contours sont flous. Le débat sur la légalisation du cannabis en donne un exemple. Faut-il le légaliser par respect de la liberté de ceux qui fument, ou considérer l’esclavage dans lequel des jeunes vont tomber ?

 

Nombre des libertés revendiquées par nos contemporains sont des esclavages sournois. Combien de personnes se sentent libres de leurs soucis en s’enfermant dans des addictions ; alcool, drogue, jeux, pornographie, écrans, etc. ?

 

Se pose également la question de la liberté à géométrie variable. Un journal peut insulter des croyants au nom de la liberté d’expression, mais on interdit à des croyants d’exprimer leur foi dans l’espace public. On interdit de flécher les églises dans les villes, alors que les salons de la voyance et de l’érotisme peuvent s’afficher sur tous les panneaux publicitaires et municipaux… Si la liberté va sans l’égalité, il y a un problème. Actuellement, sous couvert de la laïcité, on essaie de faire disparaître les convictions religieuses de l’espace public2. Mais « si la République française est laïque, la société française ne l’est pas. La neutralité religieuse est une obligation qui pèse sur l’État et les collectivités publiques ainsi que sur leurs agents dans le cadre de leurs fonctions. Elle ne concerne pas les personnes privées, qui disposent de la liberté d’expression et de conscience, dans les limites prévues par la loi3. »

 

 

QU’EST-CE QUE LA LIBERTÉ SELON LA BIBLE ?

 

Dans la Bible, « l’Exode est le modèle suprême de la liberté4 ». Le Pharaon de l’époque a privé le peuple hébreu de liberté. Hommes et femmes sont obligés de travailler gratuitement pour lui, en construisant des villes-greniers. La vie même des enfants ne leur appartient plus. Le Pharaon décide, d’ailleurs, de tuer tous les garçons (Ex 1.16). Il n’y a alors pas de liberté de circulation (on ne sort pas du pays), pas de liberté de choisir de faire autre chose que la construction des villes, pas de liberté de penser différemment du pharaon, pas de liberté d’avoir des enfants, pas de liberté tout court…

       Dieu voit la souffrance de ce peuple d’esclaves et il décide d’intervenir pour les libérer : J’ai vu la misère de mon peuple en Égypte. Je l’ai entendu crier sous les coups de ses chefs égyptiens. Oui, je connais ses souffrances. Je suis donc descendu pour le délivrer du pouvoir des Égyptiens. Je veux l’emmener d’Égypte dans un pays beau et grand qui déborde de lait et de miel5. Dieu se présente comme le Dieu qui libère. Il n’est pas un Dieu indifférent, lointain et froid qui vit dans son monde avec les anges autour de lui et qui ne s’intéresse pas à ce que vivent les gens sur Terre. Dieu voit, il entend, il sait. Il ne perd pas une miette de ce qui se passe sur la terre. Il est au courant ! Et il est le Dieu qui aime et qui libère… Tout comme il a libéré le peuple d’Israël de l’esclavage avec une démonstration de puissance et d’amour pour ces hommes et ces femmes, il libère aujourd’hui encore par son Esprit.

 

En 1944, alors que la France est envahie par les nazis, des hommes et des femmes du monde entier vont se mobiliser. Des gens sont venus en bateau, en parachute, beaucoup ont été tués sur les plages de Normandie et dans toute la France pour libérer ce pays. Notre liberté est précieuse et elle a coûté cher. Tout comme il a fallu une intervention extérieure en 1944, de même pour nos vies, il fallait une intervention extérieure. Jésus-Christ a donné sa vie pour chacun de nous et nous a rendu libres, non plus esclaves, mais enfants bien-aimés de Dieu (Ga 4.6-7).

 

 

JÉSUS-CHRIST NOUS A LIBÉRÉS

 

En Galates 5.1, l’apôtre Paul exhorte : Jésus-Christ nous a libérés pour que nous soyons vraiment libres. Alors, résistez ! Ne vous laissez plus attacher avec les chaînes de l’esclavage ! Cette liberté est grandiose et elle est au coeur du message biblique. En même temps, la Bible insiste sur la responsabilité qui est la nôtre. La liberté ne peut pas être totale, sinon elle est anarchie. Par son esprit, Dieu nous guide pour vivre une liberté qui l’honore et qui démontre notre amour pour lui. C’est une liberté totale, oui, mais responsable et qui glorifie Dieu.

       Parce que j’aime Anne, mon épouse, je n’ai pas besoin de suivre un code du bon mari. Dans toute ma vie, dans toutes mes paroles, mes gestes, mes attentions, je veux l’aimer. Je ne fais pas les choses pour qu’elle ne parte pas, mais parce que je l’aime. Jésus-Christ donne la liberté, la liberté totale, et nous invite non pas à nous cacher, à avoir peur des conséquences de mauvais choix, mais à vivre cette liberté, en étant responsables. C’est dans cette relation avec Christ à chaque instant que je peux assumer cette liberté et cette responsabilité qui me sont données.

 


NOTES

 

1. Dictionnaire de théologie biblique, « la liberté », p.729

 

2. Le lecteur tirera profit de la lecture du livre Libre de le dire, éditions BLF, 2015

 

3. www.libredeledire.fr, site de la campagne du CNEF « Libre de le dire »

 

4. Dictionnaire de théologie biblique, « la liberté », p.729

 

5. Exode 3.6-8