Que faire pour les persécutés ?

 

 

Par Marcel Reutenauer

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Que ce soit par des oeuvres chrétiennes telles que « Portes Ouvertes » ou par les divers médias qui, heureusement, en ont pris conscience depuis quelques années, nous sommes régulièrement informés des discriminations et des persécutions subies par beaucoup de chrétiens dans le monde.

 

 

 

Que ce soit en Éthiopie, au Soudan, au Nigeria, dans la plupart des pays musulmans ainsi qu’en Inde, en Chine ou en Corée du Nord, de nombreux chrétiens subissent la mort ou des répressions qui nous scandalisent et nous interpellent.

 

Que faire ? Écartons tout de suite et clairement le recours à l’action violente. Celle-ci relève du pouvoir des gouvernements si elle s’avère nécessaire ; ils ont reçu le pouvoir du glaive (Rm 13.1 -4) et la charge de faire respecter la justice. Si dans l’AT le peuple d’Israël était appelé à combattre physiquement les peuples adorateurs d’idoles et ennemis de Dieu, il n’en est plus ainsi dans la Nouvelle Alliance où résonne cette parole de Jésus : Aimez vos ennemis ! (Mt 5.44) qui se poursuit par : Bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. En effet, Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1 Tm 2.4).

 

En même temps, la communion d’Esprit avec les frères et soeurs qui souffrent pour leur foi en Jésus-Christ ne peut nous laisser indifférents. La Parole de Dieu nous invite à la solidarité : Si une partie du corps souffre, toutes les autres parties souffrent avec elle (1 Co 12.26) et Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez aussi prisonniers ; de ceux qui sont maltraités, comme étant aussi vous-mêmes dans un corps (Hé 13.3). Et nous pouvons manifester cela de diverses manières.

 

 

1. Prier pour les persécutés

 

Selon « Portes Ouvertes », prier est souvent la première chose que les chrétiens persécutés demandent de faire. Nous-mêmes ne prions-nous pas tout particulièrement lorsque les circonstances sont adverses ? Et la Bible nous y encourage clairement : En toutes circonstances, faites toutes sortes de prières et de requêtes sous la conduite de l’Esprit. Faites-le avec vigilance et constance, et intercédez pour tous ceux qui appartiennent à Dieu (Ép 6.18).

 

Il y a là un réel ministère à exercer en faveur de ceux qui sont persécutés, à l’exemple de l’Église de Jérusalem lorsque l’apôtre Pierre avait été jeté en prison (Ac 12.3-17) ou de l’apôtre Paul qui demande aux chrétiens de Colosses : Ne m’oubliez pas alors que je suis en prison (Col 4.18).

 

 

2. Écrire des cartes ou des lettres de soutien

 

À la lecture de la 1ère épitre aux Thessaloniciens (3.1-7), nous saisissons combien il était précieux pour l’apôtre Paul d’avoir des nouvelles de cette Église et d’en donner lui-même.

 

Une carte ou une lettre apportent du réconfort, de l’espoir et des forces nouvelles aux chrétiens qui souffrent à cause de leur foi. Ce moyen de communication est important. En effet, ils n’ont pas régulièrement accès à Internet, le courrier postal reste l’un des moyens les plus sûrs pour les atteindre. Et le courrier que ces chrétiens reçoivent1 est aussi un témoignage pour leur entourage qui se rend ainsi compte qu’ils ont des amis dans d’autres parties du monde.

 

Il faut bien sûr faire l’effort d’écrire dans une langue parlée dans le pays ; ce sera souvent l’anglais ou l’espagnol selon le cas.

 

Celui qui est persécuté n’attend pas qu’on le plaigne, mais a besoin d’encouragements. En citant quelques versets de la Bible, nous pouvons être certains d’adresser un message utile : réconfortant et édifiant à la fois.

 

Mais il faut être conscient des questions de sécurité et ne pas aggraver les conditions de vie de nos frères et soeurs par des propos critiques à l’égard des autorités ou de la religion du pays. Il ne faut pas non plus mentionner des organismes tels que « Portes Ouvertes » et signer simplement de son prénom et de son pays.

 

 

3. Participer à des pétitions

 

Les chrétiens persécutés n’ont que les chrétiens des pays libres pour dénoncer l’injustice qu’ils subissent et interpeller les gouvernements et autres autorités politiques sur leur situation.

 

Il est important de profiter de notre liberté pour être la voix de ceux qui n’ont pas voix au chapitre. D’abord pour affirmer que nous savons ce qui se passe et pour être solidaires avec ceux qui subissent des injustices. Une personne qui fait l’objet d’une campagne de pétition prend de l’importance, elle n’est plus seule. Son cas devient plus compliqué à gérer, l’injustice éclate au grand jour. La personne qu’on poursuit en raison de sa foi sera, dans bien des cas, mieux traitée en prison. Les gardiens feront plus attention, arrêteront de la battre. Le gouvernement responsable tentera de régler l’affaire pour en sortir la tête haute.

 

Participer à des pétitions permet de défendre les chrétiens persécutés !

 

 

4. Contribuer au financement d’actions en faveur des persécutés

 

La prière nous engage souvent à une action concrète. Très souvent, la persécution entraine une impossibilité de travailler, de scolariser les enfants, etc. Dans les cas extrêmes, si les maisons sont brûlées ou détruites, des aides sont nécessaires pour reconstruire ; éventuellement même dans une autre région.

 

Les dons sont donc essentiels pour pouvoir fortifier les chrétiens persécutés.

 

 

5. Visiter les pays où les chrétiens sont persécutés

 

À condition d’avoir suivi une préparation adéquate, il est possible de visiter les pays où les chrétiens sont persécutés en vue de prier, les encourager, les équiper et les fortifier.

 


 

NOTES

 

1. Comme il est rare d’avoir l’adresse postale de chrétiens persécutés, les courriers sont à adresser à « Portes Ouvertes » qui les transmettra.