volonte-de-Dieu 

 

 

 

plus accessible que je ne l’imagine ?

 

 

Par Nelly Sinclair-Kuen

 

Dès le réveil, j’ai conscience que Dieu est là, tout proche, lui qui a veillé pendant la nuit et qui me précède dans la nouvelle journée. Le dialogue commence :

 

 
 
 
« Bonjour, mon Dieu. Je t’accueille, Père, Fils et Saint-Esprit. Sois le bienvenu chez moi aujourd’hui. Je te donne toute autorité sur mon esprit, mon âme et mon corps. Je me revêts de la ceinture de la vérité, du casque du salut, de la cuirasse de la justice. Je prends aussi le bouclier de la foi, l’épée de l’Esprit et les bonnes dispositions de l’Évangile de paix. (Ep 6.14- 17). Cette journée, je veux la vivre en collaboration avec toi, sous ta direction. Tout cela, je le demande en ton nom, par ta grâce et pour ta gloire. »
 
 
Le cadre est ainsi posé pour vivre la volonté de Dieu au quotidien. Les formules peuvent varier, mais l’intention reste la même : activer la connexion avec Dieu. C’est cette disposition d’avancer « ni par puissance, ni par force, mais par l’Esprit du Seigneur » (Za 4.6) qui permet d’avoir confiance.
 
 
Si je peux louer Dieu, proclamer qui Il est, prendre ses promesses au mot, cela va m’élever au-dessus des circonstances pour être en phase avec sa perspective. Face à la question : « Ai-je le droit de faire ceci ou cela? », je m’imprègne chaque jour de la Parole qui donne le cadre de ce qui est bien ou mal. Cela est une balise suffisante pour la plupart des situations. Le livre « Vos décisions et la volonté de Dieu »1 a été libérateur pour moi.
 
 
Finie aussi la perpétuelle tension : « Dois-je décider d’aller à droite ou plutôt à gauche ? » Dieu m’a donné du bon sens, des goûts, des qualités… et je peux tranquillement développer ma personnalité sous son regard bienveillant. J’ai confiance qu’avec Dieu, j’ai en moi toutes les ressources pour décider, comme n’importe quel être humain.
 
 
Cette question de la volonté de Dieu ne doit pas être un vernis spirituel qui masque en fait une difficulté à faire des choix. Lorsque je me polarise anxieusement sur cette question, cela peut être dû à un enseignement infantilisant ou à un manque de confiance en moi. J’avancerai plutôt en regardant la difficulté en face. Apprendre à faire un choix, c’est accepter de dire oui à une chose et du même coup non à une autre. C’est réaliser profondément que je ne peux avoir en même temps « le beurre et l’argent du beurre ». C’est assumer le risque de me tromper et d’apprendre de mes erreurs. C’est croire que Dieu me pardonne et que je peux me pardonner à moi-même.
 
 
Un autre critère pour ne pas rater la cible de la volonté de Dieu – c’est l’une des définitions de « pécher » –, c’est d’avoir en moi-même une pleine conviction (Ro 14.5). Dans certains cas, ne pas être divisé est tout un apprentissage. Si je me sens coincé entre deux désirs contraires ou deux réalités opposées, je peux laisser émerger ce qui a le plus de poids et ensuite faire pencher la balance dans un certain sens.
 
 
Tout ce chemin d’incarnation fait grandir et peu à peu affiner mon discernement. Je précise mes leviers d’action, mes critères de choix, les barrières de sécurité à respecter, et je prends conscience des zones délicates où il s’agit d’être particulièrement vigilant. « Les adultes, quant à eux, prennent de la nourriture solide : par la pratique, ils ont exercé leurs facultés à distinguer ce qui est bien de ce qui est mal. » (Hé 5.14).

 
Quant au reste ? Oserai-je dire que c’est la glorieuse liberté des enfants de Dieu ? (Rm 8.21) Pour des questions d’ordre courant, reliées à la gestion du quotidien, je suis libre. Dieu m’a donné mon intelligence pour faire des choix sensés. Choisir A ou B n’a pas grande importance.
 
 
Ensuite, à l’intérieur de cette liberté, il y a des voies plus porteuses que d’autres. Ce sont les OPA: décodez les OEuvres Préparées d’Avance. (Ep 2.10) C’est là qu’intervient l’écoute du Saint-Esprit pour se laisser conduire de manière spécifique. « Les brebis écoutent sa voix… et elles le suivent parce que sa voix leur est familière » (Jn 10.3-4)
 
 
Si nous prenons l’image de la connexion internet ouverte, de temps en temps une image s’affiche pour informer de l’arrivée d’un message. Il en est de même avec Dieu, si j’ai mes antennes ouvertes, il peut survenir une idée, ou une image, un chant ou une sensation. J’écoute ces indices et je les soumets à Dieu : « Y a t-il quelque chose à entendre de ta part ? ». Le dialogue se poursuit tout au long de la journée.
 
 
Peu à peu, je me familiarise avec la façon qu’a le Seigneur de me parler et de me conduire dans des voies tracées d’avance. C’est là que je réalise souvent après coup comment j’ai été dirigé si j’ai écouté. Il y a des occasions saisies, un contentement profond et un fruit qui demeure.
 
 
Il y a certes aussi des choix importants qui portent à conséquences. Il s’agit là d’utiliser la panoplie du discernement avec la concordance entre les circonstances, les convictions, les avis extérieurs, la Parole, la paix intérieure… Cela ressemble beaucoup à un puzzle où l’on cherche à mettre ensemble plusieurs pièces jusqu’à ce que l’image apparaisse de plus en plus clairement. La disposition de base saine sera d’être prêt à accepter l’image qui va se montrer sans s’agripper à une idée précise qu’on aurait en tête.
 
 
La perspective finale du discernement de la volonté de Dieu, serait-elle liée à la question : quel type de chrétien sommes-nous appelés à être ? Je suis toujours frappée par les grands personnages bibliques comme Abraham qui a osé négocier avec Dieu avant la destruction de Sodome et Gomorrhe, comme Moïse qui a « parlé avec Dieu face à face comme un homme parle à son ami » (Dt 33.11) et qui a plaidé en faveur du peuple pour écarter sa colère… Il s’agit de viser cette stature parfaite de Christ, d’être un vis-à-vis qui tient en face de Dieu, à la fois dans le respect et dans la hardiesse. Oui, nous pouvons user de cette foi qui prend Dieu au mot et le met au défi d’appliquer sa parole.
 
 
Puissions-nous, à la suite de Jésus, vivre cette affirmation : « Ma nourriture est d’accomplir la volonté de mon Père. » (Jn 4.34) Oui, il est possible – et peut-être plus simple que nous ne l’imaginons – de goûter la saveur inimitable de l’investissement durable, à la gloire de notre Seigneur.
 
 
N.S-K.
 
 

NOTE
 
 
1.  Garry FRIESEN, Vos décisions et la volonté de Dieu, Éditions Vida