Un si grand salut

 salut

 

par Henry BRYANT

 Henry-Bryant

 

Sans conteste, le « salut » est une des révélations les plus précieuses et les plus importantes de Dieu. Dans la Bible Segond, nous retrouvons ce mot à 171 reprises, la majorité des textes ayant le sens d’une délivrance accomplie par Dieu pour les hommes perdus. De même, le mot « Sauveur » s’y trouve 45 fois, presque toujours désignant Dieu ou Jésus-Christ. Rappelons-nous alors quelques ramifications de cette belle oeuvre de Dieu en notre faveur à travers le sacrifice de Jésus-Christ.

 

 

Le pourquoi du salut

 

Pour ceux qui ne sont pas habitués aux termes bibliques, ce mot pourrait surprendre par son intensité. « Sauver » quelqu’un, le plus souvent, c’est l’arracher d’une situation désespérée, voire fatale. L’état de l’humanité est-il vraiment si tragique qu’il faudrait un Sauveur ? En effet, la Parole de Dieu révèle que la condition de chaque être humain est bien plus grave que l’on pourrait croire. Soit par un refus de reconnaître l’existence de Dieu, soit par une méconnaissance tragique de sa bonté, des multitudes ignorent la sévérité de Dieu et son juste jugement (Rm 11.22 ; 2.5).

 

Moïse l’a bien reconnu en disant : Qui prend garde à la force de ta colère et à ton courroux, selon la crainte qui t’est due ? (Ps 90.11). Dieu déclare que, malgré des apparences parfois trompeuses, nous étions autrefois étrangers et ennemis par (nos) pensées et par (nos) mauvaises œuvres (Col 1.21).

 

Tout être humain, avant de connaître le salut de Dieu, est mort spirituellement – séparé de Dieu et incapable de modifier son état (Ep 2.1). Voilà pourquoi le terme « salut » convient parfaitement à cette oeuvre que Dieu opère en nous par Christ. Sans que Dieu intervienne pour le délivrer, l’homme est sans espoir, coupable et condamné par le juste jugement de Dieu.

 

 

Le comment du salut

 

Mais Dieu n’est pas qu’un Juge ; II est aussi un Sauveur, qui est prêt à pardonner et à acquitter toute personne qui se tourne vers Lui. Dans sa grande exposition du salut dans l’épître aux Romains, l’apôtre Paul dit que devant Dieu le chrétien est justifié (voir encadré) … par la grâce de Dieu (3.24), par le sang de Christ (5.9) et par la foi (5.1).

 

La grâce de Dieu nous rappelle la source de notre salut : que le Juge de l’univers ne nous a pas laissés dans notre malheur, mais à cause du grand amour dont il nous a aimés, (Ep 2.5) il nous a procuré notre salut. Le prix qu’il a payé, la mort propitiatoire (voir encadré) de Jésus-Christ, est une indication de la grandeur de cet amour. Le plus souvent dans la Bible, l’amour de Dieu est associé à la mort de Christ.

 

Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous (Rm 5.8). Car le sang de Christ nous rappelle le moyen par lequel Dieu pouvait pardonner l’injustice sans être injuste lui-même (Rm 3.26). Un juge qui laisse impuni un crime commet une injustice. D’où la nécessité d’une Personne qui accepte de prendre la place du coupable et de subir la condamnation de ce dernier. Christ est alors celui que Dieu a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu (2 Co 5.21), l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde (Jn 1.29), qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice (1 Pi 2.24).Et la foi est le moyen par lequel l’homme bénéficie de ce salut.

 

 En effet, le salut est un don gratuit de Dieu (Rm 6.23), offert à tous sans considération de leurs mérites, car tous sont coupables devant la justice de Dieu. Mais il faut que celui à qui on offre un cadeau veuille bien l’accepter. Celui qui croit Dieu reçoit avec reconnaissance ce don de la vie éternelle. Celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu’il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils (1 Jn 5.10). La foi qui sauve n’est donc pas une reconnaissance intellectuelle de l’existence de Dieu, mais elle est plutôt la réponse positive d’une personne face à la vérité de Sa parole : une vraie repentance (voir encadré) face à ses injustices, et une confiance en Christ devenu son Sauveur et Seigneur.

 

 

Justification / justifié :

…Jésus notre Seigneur, qui a été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification. Rm 4.25

…nous pensons que l’homme est justifié par la foi, sans les oeuvres de la loi. Rm 3.28

Ces termes, d’usage légal en grec, décrivent \ un des grands bienfaits de notre salut : parce que Christ a pris notre condamnation à notre place au tribunal, Dieu nous déclare justes ; il nous acquitte. Justifier ne signifie pas rendre juste mais déclarer juste. Par l’acte de justification, Dieu annonce notre pardon ; par la suite il œuvre en nous pour nous rendre justes – c’est le processus de sanctification.

 

 

 

Les caractéristiques du salut

 

Que dire de ce don incomparable (2 Co 9.15) que le Seigneur nous a fait au prix de sa mort ? Jésus, d’après la Parole, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel (Hé 5.9). Eternel, certes, dans ses conséquences mais également par rapport à l’éternité passée. Car son salut englobe toute l’œuvre de Dieu en notre faveur

 

 La Bible parle premièrement du salut comme d’une œuvre accomplie – Dieu nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos oeuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps éternels (2 Tm 1.9) Avant la fondation du monde, Christ, l’Agneau… a été immolé (Ap 13.8), et en lui Dieu nous a élus (Ep 1.4) et a écrit nos noms dans son livre de vie (Ap 17.8).

 

Ensuite, il nous a appelés, nous a justifiés (Rm 8.29), nous a régénérés (1 Pi 1.3), nous a adoptés (Rm 8.15) et nous a unis en Christ (Ep 1.13). En résumé, le salut au temps passé comprend toute l’œuvre que Dieu a opérée en nous pour nous rendre acceptables devant lui, pardonnes, et membres intimes de son corps, l’Eglise.

 

 

Victime propitiatoire/expiatoire :

…Jésus Christ… que Dieu a destiné à être par son sang pour ceux qui croiraient victime propitiatoire. Rm 3.25

Au-dessus de l’arche étaient les chérubins de la gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. Hé 9:5

Comme le texte d’Hébreux l’indique, le propitiatoire était une plaque en or placée sur l’arche de Dieu dans le lieu très saint. C’était le lieu de rencontre de Dieu. Il disait : C’est là, au-dessus du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur le coffre, que je me manifesterai à toi ; c’est de là que je te communiquerai tous mes ordres pour les Israélites. Exode 25:22.

II fallait y apporter le sang des sacrifices afin de procurer le pardon des péchés du peuple. Dans le texte de Romains, le mot « victime » n’y est pas. Jésus-Christ, par son propre sang, est le point de contact entre l’homme et son Dieu, la satisfaction complète des exigences de Dieu envers le pécheur. Jean, utilisant un mot de la même racine, dit que Jésus est lui-même la victime expiatoire pour nos péchés. 1 Jn 2.2

 

 

Dieu parle aussi de notre salut au temps présent, comme une œuvre qui n’est pas encore achevée. Dans 1 Co 1.18, nous lisons que la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés (litt. : en train d’être sauvés) elle est une puissance de Dieu. Le salut de Dieu incorpore aussi sa sollicitude continuelle envers nous pour notre sanctification et protection.

 

La sanctification rappelle l’image du Vigneron qui émonde les sarments attachés à la vraie vigne (Jn 15.2) ; elle est le processus par lequel Dieu nous purifie progressivement de tout ce qui peut nous nuire dans notre vie avec Dieu, de tout fardeau, et (du) péché qui nous enveloppe si facilement (Hé 12.1). Pour ce faire, II utilise surtout deux grands outils : la Parole qui lave et qui purifie (Jn 15.3 et Ep 5.26) et l’épreuve : Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. (Hé 12.10).

 

De plus, notre salut comprend la protection de Celui qui peut (nous) préserver de toute chute et (nous) faire paraître devant sa gloire irréprochables et dans l’allégresse (Jude 24). Quel réconfort de savoir que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur (Rm 8.38-39) !

 

 

Rédemption/rachat :

A l’époque du Nouveau Testament, la rédemption était la libération d’un esclave ou d’un prisonnier après paiement du prix exigé. Associés au salut, ces termes décrivent la délivrance et la liberté du croyant au prix de la mort du Sauveur (Ep1.7).

 

 

Le salut est surtout au temps futur, lorsque Dieu nous transformera en l’image de son Fils, nous délivrant de la présence même de l’injustice et de la souffrance. Ce salut ne touche pas seulement notre âme, mais tout notre être, esprit, âme, et corps (1 Th 5.23). Il se réalisera lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité (1 Co 15.54).

 

Dieu, en effet, réserve pour les siens un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir (1P 1.4) dans de nouveaux deux et une nouvelle terre, où la justice habitera (2 P 3.13). Ainsi s’achèvera cette œuvre parfaite de notre salut, dans la présence de Dieu et du Seigneur Jésus, où il y aura d‘abondantes joies et des délices éternelles (Ps 16.11).

 

A Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et puissance, dès avant tous les temps, et maintenant, et dans tous les siècles ! Amen ! (Jude 25)

 

H.B.

 

 

Repentance/se repentir :

Ces mots traduisent deux expressions grecques. L’une signifie une grande tristesse (Mt 27.3). Mais le mot le plus utilisé et associé au salut signifie un changement de pensée et de direction. L’invitation de Jésus : « Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle « (Marc 1.15) n’est pas un appel à la pénitence ou à la contrition, mais à un véritable changement d’esprit et de vie.