Etre chrétien seul

 

 femme-pensive

 

par Gaston RACINE

 

 

lI y a dans la vie du chrétien des heures, des journées, des périodes où nous éprouvons les grâces sensibles de notre Dieu. Temps heureux, jours de bonheur où l’âme est consciente de l’amour de son Sauveur et reconnaît que Ses commandements ne sont pas pénibles (1 Jn 5.3). Puis, soudainement, le chrétien se trouve plongé dans les ténèbres. Les jours mauvais ne nous ont peut-être pas encore atteints dans toute leur rigueur, mais cependant nous ressentons que nous ne sommes plus au pays de l’abondance spirituelle, mais dans le désert, le jeûne et la solitude aux affreux hurlements.

 

La satisfaction intérieure comme jadis fait place à un sentiment de médiocrité profonde. Un essaim de mauvaises pensées nous assaille, certains souvenirs, certaines images nous voix nous crie : « Ôte donc ton masque, tu n’es qu’un vil hypocrite, tu es indigne de l’amour de Dieu, et cela est si vrai que tu n’éprouves plus Sa tendresse ! Dieu t’abandonne, te rejette, ne répond plus même à ta prière. Tu as vécu dans l’illusion, et maintenant tu es seul… seul… et personne ne peut vraiment te secourir. »

 

C’est l’heure favorable où le tentateur s’approche pour s’essayer de nous détourner de la volonté de Dieu en nous suggérant mille moyens de nous sortir de peine sans Dieu, puisque Dieu semble nous avoir abandonnés et livrés à la merci du destructeur, qui se fait soudain séducteur. Comme Jésus au jour de la tentation, il est important pour nous de savoir répondre à Satan : « Il est écrit ».

 

Certes, au point culminant de l’épreuve, nous ne sentons peut-être plus l’amour de Dieu et nous ne voyons plus le Seigneur, mais nous savons ce que dit la Bible :  »Dieu constate son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs. Christ est mort pour nous » (Rm 5.8).

 

Voilà ce que je sais ! Voilà ce qui est vrai !

 

Je ne suis pas plus aimé de Dieu quand je nage dans la joie, ni moins aimé de Lui quand je traverse la vallée des larmes. Il ne m’aime pas parce que je me crois blanc, et ne cesse pas de m’aimer quand je me vois tout noir ! Dieu M’aime tel que je suis. Son amour est immuable. Cette certitude doit nous amener à une stabilité spirituelle merveilleuse qui se manifestera par une dépréoccupation plus totale de nous-même et de ce que nous ressentons, afin qu’en tout temps nous puissions rendre témoignage au grand amour de Dieu.

 

Gaston RACINE (7 avril 1964)