L’autorité de la Bible vue par le Réseau FEF

 

 

par Reynald Kozycki

 

 

A l’occasion du 50ème anniversaire de la FEF, nous avons trouvé utile de donner un extrait de la nouvelle confession de la foi du Réseau FEF suivi de l’introduction générale à cette confession de foi et de quelques questions à l’un des rédacteurs

 

 

Confession de foi1 Art. 2 : La Bible

Nous croyons que la Bible est la Parole de Dieu et qu’elle possède à ce titre une autorité absolue. Elle est la seule règle infaillible de foi et de vie. La révélation qu’elle nous apporte ne saurait être modifiée ni complétée par aucune autre.

 

Nous croyons que le Saint-Esprit a souverainement présidé à l’origine et à la formation des soixante six livres du recueil biblique. Nous croyons qu’il en a lui-même assuré l’enseignement parfait et l’entière vérité jusque dans son détail. Grâce à l’inspiration plénière dont ils ont ainsi bénéficié, les auteurs humains de la Bible nous ont communiqué la Parole même de Dieu. Sans cesser d’être leur parole humaine, portant les marques de leur insertion historique, l’Écriture Sainte, rédigée sans erreur dans les manuscrits originaux, exprime avec une parfaite fidélité ce que Dieu a voulu nous dire. Nous croyons que la Bible est pleinement suffisante pour révéler ce que nous avons à connaître afin de parvenir au salut, de vivre selon Dieu et de trouver notre joie en lui. Nous croyons que le but de l’interprétation biblique est de déterminer le sens et le message voulus par les auteurs. La Bible a été rédigée en langage humain et doit être interprétée selon les conventions normales du langage et dans le respect de la diversité thématique et littéraire en son sein. Chaque texte doit être interprété en accord avec le reste de l’Écriture

 

 

Présentation de la nouvelle confession de foi

 

Extrait du texte d’introduction rédigé par Sylvain ROMEROWSKI

 
À l’heure où la nécessité se fait sentir de réaffirmer et de renforcer l’identité du Réseau FEF, il a paru important d’élaborer une confession de foi plus développée et plus précise que celle qui a été la nôtre jusqu’à présent.
 
L’adhésion à un corps de doctrines et de principes éthiques a en effet été constitutif de l’identité évangélique classique , et du Réseau FEF en particulier. La confession de foi proposée reprend les affirmations des grands symboles de l’Église ancienne (symbole des apôtres, symboles de Nicée-Constantinople et Chalcédoine) auxquels les évangéliques souscrivent avec l’ensemble de la chrétienté. Elle s’inscrit dans la ligne de la Réforme en reprenant les grands principes qui ont façonné le protestantisme à son origine : sola gratia, sola fide, sola scriptura, tota scriptura. Elle adopte une approche résolument professante dans ses articles sur l’Église et sur le baptême et la cène. Comme les confessions de foi ou catéchisme de la Réforme, elle comporte un article d’éthique : celui-ci indique les grandes lignes de l’éthique biblique, en reprenant notamment le décalogue. Face à divers points de vue qui nous apparaissent comme des écarts par rapport à l’enseignement biblique, nous affirmons ce que nous estimons être les vérités de l’Écriture. Il ne s’agit cependant pas là de construire notre identité contre d’autres communautés ou personnes se réclamant de la foi chrétienne, mais bien plutôt de nous efforcer de la définir dans la fidélité à la Parole de Dieu. Une confession de foi demeure nécessairement limitée et ne peut aborder toutes les questions sur lesquelles on constate des écarts par rapport à l’enseignement scripturaire, et encore moins anticiper tous les débats que l’avenir pourra faire surgir. Le Réseau FEF pourra donc être amenée, dans un autre cadre, à des prises de position doctrinales et éthiques sur des points qui ne sont pas abordés ici…
 
 

Questions à Sylvain Romerowski

 

Dans quel sens devons-nous comprendre « l’autorité de la Bible » ?

 
 
Étant la Parole de Dieu infaillible, l’Écriture possède une autorité absolue (Mt 5.19), elle ne peut être contestée (Jn 10.35). L’Écriture est normative pour notre pensée et notre vie. Cela découle de sa véracité : la Parole doit être crue et écoutée. Et cela découle de son caractère de Parole de Dieu (Dt 18.15,19). En fait, l’autorité de la Bible est l’autorité même de Dieu. Ainsi, croire Dieu, c’est croire ce que dit la Bible. Obéir à Dieu, c’est obéir à ce que dit la Bible.
 
 
Certains prétendent qu’il suffit de se soumettre à Dieu, de vivre pour lui, sans qu’on ait besoin pour cela de se plier au contenu d’un livre comme la Bible. On déclare même parfois que se soumettre à un livre, c’est mettre le livre à la place de Dieu. Un tel raisonnement ne tient pas. Il n’y a pas d’autorité sans parole. Un souverain exerce son autorité sur ses sujets par sa parole qui communique ses volontés, ses décisions, ses décrets, ses lois. Dieu exerce son autorité sur nous par la Bible, dans laquelle il nous révèle ses modes de pensée et de vie. Mettre en cause 1’autorité de la Bible, c’est donc refuser l’autorité de Jésus-Christ sur nous, sur notre pensée, sur notre vie. C’est porter atteinte à sa seigneurie.
 
 
La foi en Jésus-Christ est indissociable de la foi aux Écritures : c’est « par la parole des apôtres » que l’on croit en Jésus (Jn 17.20). Il n’y a pas divers degrés d’autorité de l’Écriture. Toute l’Écriture fait autorité de manière absolue. En effet, un texte est Parole de Dieu où ne l’est pas. Ce qui est Parole de Dieu a l’autorité absolue de Dieu. L’Église doit être soumise à l’autorité de l’Écriture : ses traditions, ses confessions de foi, ses dogmes, son enseignement, sa pratique doivent être jugées à la lumière de l’Écriture. La Parole apostolique est le fondement de l’Église (Ép 2.20).
 
 
Les réformateurs ont donc souligné que l’Église doit toujours se réformer en obéissance à l’Écriture. L’autorité de l’Écriture ne doit être en aucune manière limitée par celle de l’Église.
 
 

Ne risque-t-on pas de tomber dans la « bibliolâtrie » ?

 
 
Les Évangéliques sont parfois accusés de bibliolâtrie. Il est vrai qu’il y a des dangers : croire que nous serions sauvés parce que nous avons la Bible (Rm 2.17ss) ; ou encore nous attacher au livre pour lui-même sans voir qu’il a pour but de nous tourner vers Dieu ; ou encore lire et étudier assidûment ce livre sans que notre vie en soit affectée (Mt 7.24-27 ; Ja 1.22-25).
 
 
Cependant, l’accusation repose sur un sophisme. Car vous ne pouvez pas honorer quelqu’un sans tenir compte de ce qu’il dit. Vous ne pouvez pas honorer Dieu sans vous plier à ce qu’il dit, sans soumettre vos pensées et votre manière de vivre à sa Parole. On ne peut pas dissocier la soumission à Dieu de la soumission à sa Parole.
 
 
Propos recueilli par Reynald Kozycki
 
 

NOTE
 
 
1. Le texte complet de la confession de foi peut être consulté sur le site www.lafef.com