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Editorial du n°3 – Mai-Juin 2007

 

La vieillesse

 

Par Thierry Seewald

 Thierry Seewald

 

Se souvenir des belles choses

 
Tel est le titre d’un film de Zabou Breitman racontant l’histoire d’une jeune femme atteinte de la maladie d’Alzheimer. Un personnage du film voyant des personnes âgées malades et désemparées pose en substance cette question : « Ne serait-ce pas mieux pour eux et nous que ces personnes nous quittent ? ».
 
« Se souvenir des belles choses » est le mot d’ordre que l’héroïne inscrit sur un carnet aide-mémoire.
Mais vit-on encore de belles choses lorsqu’on est âgé et malade ? Un compagnon l’accompagne pendant son déclin. Mais le lot des personnes âgées n’est-il pas souvent la solitude ? Et lorsque ce sont des filles de 70 ans qui prennent soin d’une maman de 90 ans ou plus, ce n’est pas sans difficulté.
 
 
Ce numéro de « Servir »  réfléchit aux défis posés par l’accroissement de la durée de vie. Il le fait en évoquant des réalités actuelles comme le nombre en augmentation de personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer, mais aussi toutes les belles choses qui peuvent se vivre encore par les personnes âgées ou leurs proches.
 
 
Le terme accompagner dans le titre indique l’accent de ce numéro : souligner ce qui peut rendre belle les choses. Condition objectivement nécessaire, mais aussi voulue par la nature sociale de l’humanité créée par Dieu. Dieu nous a créés non comme des individus isolés, mais comme des personnes en relation. Le croyant doit s’en faire le témoin, par ses paroles et par ses actes.
 
La démarche inclut une réciprocité1: non seulement ceux qui sont aujourd’hui jeunes et qui portent seront-ils un jour ceux qui sont portés, mais les rôles s’inversent parfois aussi.
 
A la question posée au début de cet éditorial, le médecin dans le film répond : « Une personne âgée qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». Ce numéro de « Servir »  nous amènera peut-être à redécouvrir les livres de cette bibliothèque et à les écouter.
 
 
Thierry Seewald
 
 

NOTE

 

1.   « Supportez-vous les uns les autres » dit Eph 2.4, ce qui rappelle que ce n’est pas toujours facile