La question des finances

 

 

 

Par Martin François-Jean

 
 
 
 
 
 

 

Avec la question des finances nous touchons une question essentielle, source d’un certain nombre de problèmes voire de difficultés.
 
 
Le verset de 1 Timothée 5.8 nous semble constituer une base fondamentale pour orienter la réflexion sur ce sujet : « Si quelqu’un n’a pas soin des siens, il est pire qu’un infidèle. » Ainsi, nous sommes responsables des nôtres en priorité. Le texte concerne les veuves de nos familles. Et Jésus de dire même que l’on ne peut laisser nos parents en difficulté sous prétexte de donner à Dieu l’argent dont ils ont besoin1. C’est, par les mots qu’il emploie, une condamnation très dure de sa part.
 
Ce principe peut aussi s’appliquer à notre famille spirituelle. Nous croyons que nous avons d’abord la responsabilité des membres de notre communauté locale, puis ceux de notre famille d’Eglise, puis des œuvres de notre famille d’Eglises dans notre pays et dans les autres pays.
 
           
En effet ce ne sont pas nos frères d’autres dénominations qui vont soutenir nos Eglises ou nos œuvres CAEF ; c’est à nous les membres des Eglises CAEF de le faire. C’est notre devoir et notre privilège. Quand nous décidons de notre budget annuel, ces principes doivent nous conduire et être prioritaires. Donc d’abord l’Eglise locale, puis les missionnaires issus de notre Eglise, puis les Eglises de la famille puis les œuvres de la famille. Si nos moyens nous le permettent et que l’Esprit nous a mis à cœur des œuvres interdénominationnelles, alors l’Eglise peut les ajouter à son budget.
 
Si à titre personnel, nous avons à cœur de remercier le Seigneur ou de soutenir telle œuvre que notre Eglise ne soutient pas, c’est très bien mais c’est une offrande qui va s’ajouter à nos engagements préalables et non s’en retrancher. Il ne doit pas s’agir de vases communicants ! Ainsi, suite à un appel au secours d’Eglises en difficulté, des communautés ont arrêté, du jour au lendemain et sans avertir, leur soutien à des pasteurs qui se sont retrouvés d’un coup sans moyens de vivre eux et leur famille. Il se peut que la crise explique cela en partie…, mais si une telle mesure est nécessaire elle doit se réfléchir et se vivre dans la concertation avec les personnes concernées. Ce dont ont besoin Eglises et œuvres soutenues, c’est de persévérance et de fidélité. On ne peut installer ou contribuer à installer un pasteur ou un missionnaire et simplement s’arrêter après quelques mois ou une ou deux années.
 
 
On ne donne pas par coup de cœur, sous le coup d’une émotion seulement. Donner est un acte de foi, une décision réfléchie qui engage. Dans une Eglise, ce n’est pas le dernier missionnaire qui passe qui emporte le morceau, si ses besoins et son ministère ont retenu notre attention, cela s’ajoutera à nos engagements précédents.
 
 
L’Eglise est donc notre priorité sans négliger le soutien aux œuvres. Celles-ci contribuent à construire l’Eglise et s’engagent là où les Eglises ne le font pas. Puisse le Seigneur nous donner sagesse, discernement et fidélité.
 
 
F-J.M
 

Principes bibliques financiers

 
  • L’argent n’est pas mauvais en soi mais la façon dont on l’acquiert, dont on le gère et dont on l’utilise peuvent l’être

 

  • La course à l’argent, aux richesses qui deviennent une fin en soi, pose l’argent en rival de Dieu, c’est le Mamon dont parle Jésus (Mt 6.24). C’est l’amour de l’argent que condamne la Bible (1 Tm 6.9-10).

 

  •  L’argent peut devenir une tentation pour le chrétien, il peut étouffer la Parole de Dieu en nous et la rendre infructueuse (Mt 13.22).

 

  •  Dans l’Ancien Testament, dès Abraham, donc avant la loi, on voit les patriarches donner leur dîme (Gn 14.17-20 ; 28.20-22). La loi confirme cela (Lv 27.30-32 ; Dt 14. 22-29). L’hébreu versait au-delà de la dîme au travers des sacrifices d’action de grâce, des offrandes volontaires, des prémices de tous ses produits et de son bétail. On calcule qu’un hébreu pieux donnait à Dieu entre un cinquième à un quart de son revenu. La dîme et les offrandes n’étaient pas une pratique secondaire dans la vie des hébreux, c’était un signe de bonne santé spirituelle que Dieu encourageait (Ml 3.7-12).

 

  • Dans le Nouveau Testament, il n’y a pas d’ordre précis sur les offrandes ou la dîme mais des exhortations à la libéralité (Rm 12.8 ; 2 Co 8.12-15 ; 9 ; 1 Tm 6.18 ; Hb 13.16). Nous sommes tous appelés à donner avec joie, après réflexion, régulièrement, selon nos possibilités. On applique un principe d’égalité, il ne s’agit pas de se mettre en difficulté, mais notre superflu aide ceux qui en ont besoin. Il n’y a pas que l’argent que l’on peut donner, dans certaines situations ce n’est pas possible mais on peut donner de son temps, de ses forces, de son travail, de ses productions.

 

 
 

NOTE
 
 
1.  Mc 7.6-13