Comment vit-on la louange par le chant ici ou là ?

 

 chorale gospel

 

Merci à Daniel Almodovar (Toulouse), Silvain et Elisa Mourard (Gap), Moïra Coeytaux (Villard de Lans), Allan Pavey (Seyssinet-banlieue de Grenoble), Patrice Alcindor (Brignoud – France Mission), Naina Andriamanampisoa et Marie Hélène Labrador (Grenoble – rue Germain) pour le témoignage et la réflexion de ce qui se vit dans leur assemblée au niveau de la louange. Un partage qui n’est pas figé puisque comme le souligne Allan, à Seyssinet, « ils sont en ce moment en pleine réflexion au niveau du culte ». Les lieux et les personnes diffèrent, les tailles d’assemblées aussi…

 

 

Spontanés ou choisis d’avance …

 

A Toulouse (Daniel), on s’efforce de hisser conduire le culte par le Saint-Esprit dans l’ordre et la bienséance. En introduction, un frère désigné à l’avance fait une lecture biblique. Ensuite se suivent spontanément des moments d’adoration dans le chant, les prières et les lectures bibliques sans commentaires (ou peu). Puis vient l’apothéose de la louange : la table du Seigneur.

 

A Villard-de-Lans, petite assemblée, avec l’irrégularité des présences due au contexte touristique du lieu, on vit la louange comme elle vient constate Moïra. On a plus de souplesse dans une petite assemblée où chacun ose plus facilement s’exprimer à voix haute.

 

A Brignoud, Seyssinet, Gap, les chants sont choisis en fonction d’un thème ou d’une pensée tirée d’un texte biblique. Ils s’enchaînent ainsi dans une continuité. Selon l’église, c’est le président, ou la personne qui conduit la louange ou les musiciens en concertation avec le président qui prévoient les cantiques à l’avance. Pour le début du culte, peu de propositions de chants sont faites par l’assemblée, explique Silvain (Gap). Et d’après lui, ces propositions sont identiques d’une semaine à l’autre. Cependant, il nous est nécessaire d’arriver à un juste équilibre afin de contenter l’ensemble de la communauté dans toutes ses différences.

 

 

Pour tous les goûts …

 

Naina exprime un souci de satisfaire les générations. Nous essayons d’inclure de nouveaux chants, mais aussi de plus anciens. Et cela ne s’avère pas toujours simple, comme en témoignent les remarques par rapport au choix des cantiques : Trop de nouveaux. Pas assez de nouveaux .’ Pas assez entraînants… De son côté, Allan reçoit aussi les suggestions de ceux qui désirent des chants dynamiques, d’autres des chants avec plus de paroles et moins de répétitions … Et pour les jeunes, ajoute-t-il, le style de musique compte énormément. Toutefois, d’après lui, les jeunes semblent mieux accepter les différents styles que de son temps.

 

 

Et les enfants …

 

Camp d'enfantsMarie-Hélène a eu l’occasion de faire répéter une chorégraphie à des enfants lors d’une journée d’Eglise ou d’une fête de Noël. Les enfants chantaient en même temps qu’ils jouaient, et ce n’était pas un amusement, mais la possibilité d’offrir quelque chose à Dieu, de louer Dieu en s’impliquant physiquement, raconte Marie-Hélène. Bien sûr, ces chorégraphies restent très ponctuelles, et ne s’improvisent pas. On a besoin d’une personne qualifiée pour encadrer les enfants, et aussi de beaucoup d’humilité. Je lis des passages sur l’humilité quand je prépare une chorégraphie reconnaît Marie-Hélène.

 

 

Choix des cantiques…

 

A Toulouse, on chante sur A Toi la Gloire, et parfois sur Les ailes de la foi. A Gap, on se sert des carnets JEM 2, Asaph, et A Toi la Gloire pour introduire de nouveaux chants à l’église au rythme d’un au moins tous les 2 mois. Et on les rechante les semaines suivantes pour ne pas les oublier.

 

A Grenoble – rue Germain, on sélectionne à plusieurs sources, et quand il faut apprendre de nouveaux chants, je regarde la doctrine assure Naina. Et j’essaye d’équilibrer. En effet, Naina observe une évolution : avant, explique-t-il, les cantiques étaient très respectueux, et contenaient de l’exhortation et de l’enseignement. Maintenant, ils sont davantage axés sur une relation intime avec Dieu.

 

Patrice, de son côté, remarque les nombreux « je » dans les chants du recueil JEM 2 largement utilisé à Brignoud. Ces « je » peuvent être l’occasion de faire un pas vers Dieu, de s’impliquer tout en chantant.

 

Par contre, les chants d’exhortation, d’enseignement, de combat, d’appel manquent dans le JEM 2. La pauvreté de ce recueil est dans le peu de variété, dit Patrice. Pour lui, une nouvelle génération de chants de louange se développe, notamment avec le groupe « EXO » : plus de contenu, mais plus compliqués musicalement donc plus difficiles pour une assemblée.

 

Le répertoire des cantiques à disposition semble abondamment fourni. Que chacun y puise selon ses convictions devant le Seigneur, et pour la gloire de Dieu et l’édification de l’assemblée. Veillons aussi à nous respecter les uns les autres dans nos différences, et que le chant ne nous divise pas, mais nous aide à louer l’Eternel ; quand il s’agit de louange, les chants sont souvent mentionnés ; la prière, la cène, les témoignages beaucoup moins…

 

 

Propos recueillis par Marie-Christine Fave