Les Assemblées de frères en Italie

 

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par Luigi PAPINI

 

 

Un peu d’histoire

 

 

Le début de l’oeuvre des Assemblées en Italie a été tout à fait « indigène ». En effet, ce ne sont pas des missionnaires étrangers, mais des Italiens qui, ayant découvert le vrai message de l’Evangile, se sont convertis et ont formé les premiers groupes de croyants.

 


 

A partir de 1848, l’année de la liberté où dans l’Europe entière, les rois octroient des constitutions libérales, la foi évangélique commence à être prêchée dans plusieurs villes des Etats qui constituent à l’époque l’Italie (sauf Rome, dominée par le pape), notamment à Florence. En 1851, le Comte Guicciardini, membre d’une des plus remarquables familles de la ville et l’un des futurs « leaders » du mouvement se convertit. Surpris avec un groupe de croyants de Florence au cours d’une réunion non autorisée dans laquelle on lisait les Evangiles, il fut mis en prison avec d’autres personnes, condamné et exilé. Il se réfugia à Londres et son cas suscita l’intérêt pour la prédication de l’Evangile en Italie.

 

Au début l’évangélisation se faisait en commun avec les Vaudois du Piémont, finalement autorisés à sortir des vallées alpines dans lesquelles ils étaient enfermés depuis des siècles. Mais bientôt, en 1854, les nouveaux convertis italiens se séparèrent : les deux mouvements étaient trop différents.

 

Les « églises libres » (ainsi étaient appelées les nouvelles communautés) se répandirent largement, malgré la méfiance du peuple et l’opposition quelquefois violente des autorités qui causa beaucoup de souffrances.

 

Dans ce mouvement il y avait deux tendances : d’un côté, les anticléricaux résolus, mêlés à la politique, appuyés par la Maçonnerie et par les grandes églises protestantes étrangères (notamment l’Eglise d’Ecosse) qui voulaient s’organiser et se présenter comme une force capable de s’opposer à la Papauté ; de l’autre côté des gens simples, plus spirituels et détachés du monde, qui refusaient toute structure ecclésiastique considérée comme mondaine et non-biblique.

 

En 1870, les « églises libres » se rassemblèrent pour former une dénomination, l’Eglise Libre d’Italie. Une trentaine de communautés refusèrent cette démarche et restèrent autonomes : on peut fixer à ce moment le début des Assemblées de Frères larges en Italie comme mouvement indépendant. Les Frères exclusifs, ou Darbystes, ont eu en Italie une origine à part, au travers de croyants venus de Suisse romande, et ils sont toujours restés très peu nombreux: moins d’une dizaine d’Assemblées encore aujourd’hui.

 

 

La situation actuelle

 

II y a aujourd’hui à peu près 200 Assemblées, réparties plus ou moins régulièrement dans presque toutes les régions du pays. Elles sont particulièrement nombreuses au Piémont suite à la prédication de la seconde moitié du siècle dernier, et dans la Pouille (région du Sud, vis-à-vis de l’Albanie) comme résultat d’un réveil plus récent.

 

Nous disposons de trois ou quatre centres pour conventions et camps de jeunesse, au Nord, au Centre et au Sud de l’Italie, qui sont très utiles et appréciés.

 

Une convention annuelle rassemble au printemps dans un centre près de Florence les responsables des Assemblées. Elle favorise la communion fraternelle et le partage. Elle garde quand même son caractère consultatif et non délibératif. On souligne beaucoup, en effet, l’autonomie de chaque assemblée locale.

 

Dans le passé, pendant une assez longue période, les Assemblées italiennes ont gardé des relations étroites avec les Frères anglais, qui les ont soutenus avec des dons réguliers, dans la construction et le fonctionnement d’écoles primaires évangéliques (qui n’existent plus depuis 60 ans), dans la fondation d’une Revue chrétienne qui est publiée depuis plus de cent ans. Peut-être à cause de cette dépendance vis à vis des Frères anglais (terminée depuis 1930), les Assemblées italiennes ont montré jusqu’à présent une très faible vision missionnaire. Heureusement, une association missionnaire des Assemblées d’Italie vient d’être constituée : elle est déjà à l’oeuvre en Albanie où un beau travail a été accompli et quelques assemblées ont été déjà formées.

 

Notre champ de bataille, chers frères, est l’Italie, comme le vôtre est la France, mais nous combattons tous le même combat pour le Royaume de Dieu. Que nous puissions être trouvés fidèles là où nous sommes !

 

L.P. Gênes, Italie.