Editorial du n°3 Mai-Juin 1992 

 

« Ne nous trompons pas de combat ! »

 

 

Par Francis BAILET

 

 

L’Ancien Testament est rempli de récits de combats et de guerres. Le peuple de Dieu y est présenté entouré d’ennemis. Les Egyptiens l’ont empêché de sortir d’Egypte, les Cananéens d’entrer dans le pays de la promesse et les Philistins l’ont sans cesse agressé pour l’empêcher de jouir pleinement des bénédictions de Dieu. Cependant, on ne saurait trouver dans ces récits bibliques, ni justification de la résistance armée, ni encouragement à la guerre. Le combat de l’Eglise de Jésus-Christ est spirituel.


Les chrétiens n’ont pas à lutter contre des hommes, mais contre les puissances du mal, autorités spirituelles et esprits mauvais qui sont dans les lieux célestes (lire Ephésiens 6.12). Satan est leur chef, prince de la puissance de l’air, prince de ce monde.


Satan et ses démons sont des usurpateurs. Partout ils veulent prendre la place de Dieu. Ils y ont déjà bien réussi : « La création tout entière est soumise à la vanité » (Rm 8.20), « le monde entier est au pouvoir du Mauvais » (1 Jn 5.19). Les chrétiens devraient davantage prendre conscience du combat à mener contre les puissances spirituelles. Leurs yeux devraient être ouverts sur les ruses de l’adversaire, sur ses méthodes et ses desseins. Car c’est lui qui cherche à entraver, par toutes sortes de séductions, leur marche avec Dieu. C’est lui qui aveugle l’intelligence des incroyants pour les empêcher de voir briller la lumière de l’Evangile.


Cependant, si Satan est notre adversaire, il n’a pas de réel pouvoir sur nous, car Jésus-Christ notre Seigneur l’a vaincu à la croix. Il le sait, c’est pour cela qu’il se démène pour cacher sa défaite et faire croire qu’il est le plus fort.


Ce numéro de Servir voudrait ouvrir les yeux des croyants sur les ruses de l’adversaire et leur rappeler que la Parole de notre Seigneur est l’arme par excellence (voir l’article de P Wheeler). F.-J. Martin nous rappellera la victoire de Christ et les limites de l’emprise du diable. Il ne s’agit ni de sous-estimer l’influence de Satan, ni de s’en laisser intimider ou culpabiliser : « Celui qui est en nous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jn 4.4).


Les réflexions de Paul Dubuis (« Oh ! Ce n’est que toi ? ») et les avertissements de Maurice Ray au sujet du livre du Docteur Rebecca Brown sont pour nous l’occasion d’exhorter l’Eglise et de faire prendre conscience à ses membres de l’urgente nécessité d’acquérir sagesse et discernement spirituel. Nous ne connaissons que trop bien les intentions de Satan. Nous ne devons pas le laisser prendre l’avantage sur nous (2 Co 10-11).



Francis BAILET