La fidélité de Cambronne

 

par Alain MONCLAIR

 

Connaissez-vous l’histoire du général Cambronne ? Né à Nantes en 1770, cet homme eut une meilleure réputation que celle qu’on lui accorde populairement.

 

 

Avant de devenir général sous Napoléon, Pierre Cambronne fut promu caporal. Cette promotion n’était certes pas d’un prestige à en perdre la tête. Mais notre ami Pierre avait pris dès sa jeunesse la fâcheuse habitude de boire à l’excès.

 

Un jour, en état d’ivresse, notre caporal nantais se permis de frapper un officier qui lui avait donné un ordre. Quelques jours plus tard, il passait en conseil de guerre. La sentence fut terrible, il fut condamné à mort.


 

Son colonel, qui l’aimait beaucoup, cherche à obtenir sa grâce. Mais le représentant du peuple voulait faire un exemple. « II doit être fusillé, » insistait-il. A force de persuasion, le colonel finit tout de même par obtenir sa grâce, mais à une condition, et laquelle ! « Le condamné jurerait de ne plus s’enivrer de toute sa vie. »

 

On fit sortir Cambronne de sa cellule et on lui exposa la condition de sa grâce.

 

– Impossible, mon colonel ! répliqua Cambronne. C’est plus fort que moi ; pour ne pas m’enivrer, il me faudrait ne plus toucher un seul verre, car pour moi, toute bouteille ouverte doit être vidée aussitôt.

 

Le colonel, usant du sens de l’honneur de son caporal, lui dit :

 

– Ne serais-tu pas homme à jurer sur ton honneur de ne plus jamais boire ?

 

– Eh bien, puisqu’il le faut ! Que Dieu m’entende ; je  jure devant vous, mon colonel, que jamais plus goutte d’alcool ne mouillera mes lèvres.

 

Le temps passe, et un jour le vieux colonel invita quelques anciens frères d’armes. La place d’honneur fut pour Pierre, devenu premier brigadier de France. Le colonel, à la retraite, selon la tradition lui fit l’honneur de ses meilleurs crus.

 

Stupéfait, Cambronne se leva en disant :

 

– Que me présentez-vous là ? »

 

– Du vin du Rhin, et du fameux ! Notre héros, très pâle, rétorqua :

 

– Avez-vous oublié ma parole d’honneur ? La caserne de Nantes ? la prison ? et ma grâce? Pour qui me prenez-vous ? Depuis ce jour, pas une goutte d’alcool n’a touché mes lèvres !

 

L’exemple de Cambronne est un encouragement pour beaucoup d’anciens buveurs, mais il est aussi applicable dans le domaine de la foi. Car la Bible promet : A celui qui est ferme dans ses dispositions tu assures la paix, la paix parce qu’il se confie en toi. (Esaïe 26.3).

 

Prenons la ferme disposition de nous confier en Dieu.

 

Ce texte est extrait d’un ouvrage intitulé « Hissez le grand foc ». Son auteur, Alain Monclair est un ancien marin, aujourd’hui serviteur de Dieu à plein-temps à l’assemblée de Guimgamp, en Bretagne. Il est responsable en particulier d’un Télé-Bible qui offre en permanence de brefs messages d’évangélisation imprégnés de la saveur de la mer et de la Bretagne. Son livre est un recueil de « 52 invitations à l’espoir » et le texte ci-dessus en est une, un de ces messages téléphoniques porteurs de l’évangile.