Echos du Centre Evangélique de Lognes

 

A propos d’Israël

 chandelier

par Allan KITT

 


 

En 2002, au Centre Evangélique, l’auditoire s’est fait une idée de la complexité des données en ce qui concerne l’attitude des chrétiens envers Israël, en entendant des interprétations de l’Ecriture très divergentes et donc des positions très contradictoires de la part des intervenants. Cependant, chacun d’eux a fait preuve du même respect envers la Bible ; on peut en déduire que parmi les chrétiens, on rencontre une grande diversité d’avis…


Trois orateurs avaient été invités à participer à une table ronde présidée par M. H. Blocher :


Stephen Pacht, responsable en France de « Juifs pour Jésus », Paul Sanders, directeur du Séminaire Théologique Arabe à Beyrouth, et Gérald Fruhinsholz, président de l’association « Shalom Israël ».


Trois questions avaient été posées aux intervenants et chacun a disposé d’un temps limité pour y répondre :

 

1° L’aspect théologique : y a-t-il un droit de la terre pour Israël ?


2° Qu’en est-il du point de vue éthique ?


3° Que dire des événements récents ?

 

Gérald Fruhinsholz a insisté sur l’accomplissement littéral des promesses de Dieu. La terre d’Israël appartient à Dieu, et personne n’a le droit d’en disposer. Selon cette interprétation de l’histoire, des leaders israéliens comme Nétanyahou et Barak ont perdu leur place parce qu’ils ont été prêts à donner aux Palestiniens une partie du territoire réservé à Israël ; et l’empire britannique s’est disloqué suite à la politique défavorable à Israël menée par le Royaume-Uni.

 

L’Etat d’Israël a accompli un exploit dans un contexte hostile, et il reste la seule véritable démocratie de la région. Les chrétiens, sans délaisser l’annonce de l’Evangile aux juifs, se doivent aussi de favoriser leur retour au pays d’Israël : Dieu s’occupera de ramener à lui son peuple quand celui-ci sera rétabli dans son pays.

 

Pour Stephen Pacht, on ne peut pas séparer le peuple d’Israël du pays d’Israël. Ce peuple reste le peuple de Dieu, et les promesses de Dieu à son égard n’ont pas été révoquées. Le silence du Nouveau Testament au sujet de la terre promise à Israël indique que les promesses de l’Ancien Testament à cet égard sont maintenues. Cependant notre priorité de chrétiens est d’annoncer l’Evangile à tous, juifs et non-juifs.

 

Du point de vue éthique nous devons évaluer les actions de l’Etat d’Israël selon les mêmes critères que celles de tout autre Etat. Vérifions aussi nos sources de renseignements : les médias ne sont pas toujours objectifs (exemple cité : les reportages souvent inexacts des événements de Djennine).

 

Paul Sanders a vécu pendant plusieurs années au Liban. Pour lui, l’Etat actuel d’Israël n’est pas fondé sur des bases bibliques, et la répartition des terres n’a pas respecté les diverses populations sur place. Les chrétiens n’ont pas à soutenir un tel Etat aux dépens d’autres Etats. Le silence du Nouveau Testament mentionné ci-dessus signifie que les promesses terrestres ne doivent pas nous préoccuper.

 

Rappelons-nous ce principe d’herméneutique biblique : on doit interpréter l’Ancien Testament selon le Nouveau, et pas l’inverse. Préoccupons-nous plutôt d’annoncer l’Evangile à tous les peuples. C’est l’Evangile qui réconcilie juifs et Palestiniens. Le témoignage de cette réconciliation, vécue en plusieurs endroits au Moyen-Orient, parle beaucoup.

 

Notes prises par Alain Kitt

 

A nous d’étudier l’Ecriture et que nos sentiments ou tel a priori ne nous empêchent pas de lire sereinement et objectivement l’Ecriture sur ce thème brûlant et d’actualité s’il en est !