Editorial du n°3 Mai-Juin 2001

 

« La grâce de Dieu »

 

 

Par Marie-Christine FAVE

 

 

Au rond point, un agent de police me fait signe de m’arrêter… Pour cause, un de mes phares ne fonctionne pas ! Mes papiers… Je ne les ai pas avec moi ! Et puis, il y a ce pneu qui est lisse… Bref, une amende salée en perspective ! Le policier prépare le procès-verbal, en me demandant pour chaque infraction : « Vous reconnaissez que… ? »

 

 Quelle n’est pas ma surprise quand il m’explique qu’il ne comptera que la contravention pour le code si je passe au commissariat de police dès que possible avec mes papiers et la voiture remise en bon ordre de marche !

 

Je m’estimais déjà contente. Et au risque de vous rendre jaloux, j’ajouterai que je n’ai jamais reçu l’amende en question ! De la chance ? Un policier sympa ? Je préfère y voir une grâce.

 

Combien sommes-nous peu habitués à recevoir ou à faire grâce dans notre société où la rentabilité, la recherche de la réussite, du pouvoir, du look, des sensations tiennent tant de place.

 

Et comment réagissons-nous à la grâce de Dieu ? Nous avons besoin de la grâce de Dieu dans nos vies, mais aussi besoin d’apprendre à agir avec grâce les uns envers les autres. Que nos églises deviennent de plus en plus des communautés de grâce !

 

Faire grâce ne signifie pas fermer les yeux sur les problèmes rencontrés. Le policier ne m’a pas laissé continuer ma route sans rien dire. Mais non seulement il m’a parlé et a agi avec grâce dans ma situation irrégulière, mais encore il m’a encouragée à effectuer les réparations nécessaires, sans oublier ce qu’il m’a appris au niveau personnel. La grâce n’est pas une excuse au laisser aller.

 

« En effet, la grâce de Dieu s’est révélée comme une source de salut pour tous les hommes. Elle nous éduque et nous amène à nous détourner de tout mépris de Dieu et à rejeter les passions des gens de ce monde. Ainsi nous pourrons mener, dans le temps présent, une vie équilibrée, juste et pleine de respect pour Dieu, en attendant que se réalise notre bienheureuse espérance : la révélation de la gloire de Jésus-Christ, notre grand Dieu et Sauveur » (Tt 2.11-13).

 

Marie-Christine FAVE