Ta volonté, Seigneur, ou la mienne ?

 En silence devant Dieu

 

par Reynald KOZYCKI

 


« Que ta volonté soif faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6.10).

 


« Quiconque me dit : Seigneur, Seigneur !. n’entrera pas forcément dans le royaume des deux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les deux » (Mt 7.21).


 

« Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi… Toutefois non pas comme je veux, mais comme tu veux » (Mt 26.39).

 

 

L’une des plus grandes difficultés de l’expérience humaine face au Créateur est de pouvoir dire : « Non ma volonté, mais la tienne ! » Le Christ lui-même, en revêtant la condition humaine, a connu cette terrible tension. Dieu merci, il a su résister jusqu’au bout, afin d’accomplir toute la volonté de son Père. Le chrétien, lui, ne peut être qu’en chemin pour affronter ces forteresses de résistance à la volonté de Dieu (forteresses conscientes ou non).

 

Certains, comme dans « Le voyage du pèlerin » de John Bunyan, empruntent le chemin de la vie chrétienne en refusant de prendre dès le départ la « porte étroite », et finalement, s’entêteront tôt ou tard à préférer leur volonté à celle de Dieu. D’autres, heureusement, par la grâce de Dieu, comprennent qu’il ne suffit pas de dire « Seigneur, Seigneur… »

 

Ce combat pour l’accomplissement de la volonté de Dieu est aussi l’un des points primordiaux de la marche de chaque église. En se laissant incorporer et greffer au Christ, le chrétien devient en même temps membre d’un nouveau corps, d’une nouvelle « équipe », d’une nouvelle famille : l’Eglise du Dieu vivant. Il est très fréquent de lire dans les épîtres que l’une des principales responsabilités de l’enfant de Dieu est de construire l’oeuvre de Dieu dans l’interdépendance de ses frères et soeurs (par exemple Rm 12.4-9 ; Ep 4.14-16 ; 1 Co 12.12-14) sans négliger sa famille, son travail…

 

Qu’est-ce que cela signifie, plus concrètement, de faire Sa volonté dans l’église ? Je n’en suggérerai que quelques facettes :

 

1. Développer une dimension personnelle de sa relation avec Dieu en même temps qu’une dimension collective. Avant de formuler la fameuse prière du « Notre Père » et donc de pouvoir dire « Notre » (ce qui suppose une dimension collective), Jésus explique qu’il faut apprendre à fermer la porte de sa chambre et vivre quotidiennement ce face-à-face avec Dieu (Mt 6.6).

 

2. Faire la volonté de Dieu dans l’église, c’est aussi comprendre que les premiers pas d’une vie dans l’assemblée commencent par une participation régulière (Hé 10.25).

Il serait plutôt comique d’envisager par exemple une équipe de foot d’assez haut niveau, où chacun viendrait à l’entraînement quand cela lui semble bien. Il serait tragique d’imaginer une armée ayant pour but de défendre un pays, où chacun ne s’investirait que lorsque bon lui semble.

Bien sûr, la participation n’est pas un but en soi et généralement, la démotivation est le reflet d’un trouble spirituel (ou relationnel) plus profond (sauf bien sûr certains empêchements évidents). Pourtant participer est un premier pas important. Qui pourra mesurer le bien que peut apporter un chrétien à son assemblée simplement par sa présence régulière, par sa voix qui se mêle aux cantiques de louanges, par ses prières silencieuses et à haute voix, par ses sourires et ses quelques paroles de préoccupation envers tel frère ou telle soeur ?

 

3. Faire la volonté de Dieu dans l’église, c’est aussi progresser dans l’amour fraternel et l’esprit de service. Tout le monde est préoccupé, au-delà de ce qu’il imagine, de ses propres intérêts. Aimer son prochain comme soi-même, suppose une préoccupation de soi légitime et normale, mais suppose aussi un certain détachement de soi-même afin de se préoccuper des autres (Ph 2.4). Jésus, en lavant les pieds de ses disciples, a montré que c’est déjà à partir des petites choses que son commandement nouveau doit s’accomplir : s’aimer les uns les autres comme lui nous a aimés (Jn 13.13-17 et 34-35).

Chercher la volonté de Dieu dans les relations fraternelles, c’est chercher aussi ces petites choses par lesquelles nous pouvons servir nos frères et soeurs. Cela peut déjà commencer, quand cela est possible, par aider à l’entretien intérieur ou extérieur des locaux, par être moniteur à l’école du dimanche, par proposer « un coup de main » là où il y a des besoins.

L’amour fraternel suppose aussi de grandir dans un accueil mutuel, en apprenant, comme il est écrit en Ezéchiel 34, à ne pas « heurter avec le côté et avec l’épaule, et frapper de vos cornes les brebis faibles » (v. 21), mais à nous accueillir « comme Christ nous a accueillis » (Rm 15.7). Cet accueil devrait être encore plus important pour les visiteurs et ceux qui recherchent Dieu. Cet accueil peut aussi se concrétiser par l’hospitalité.

 

selterreequilibre

 

 

 

4. Faire la volonté de Dieu dans l’église c’est aussi contribuer à ce que notre assemblée accomplisse sa mission de « sel de la terre et de lumière du monde ».

Cela implique un investissement dans la prière pour les quelques rencontres d’évangélisation ; puis il s’agit de comprendre sa responsabilité individuelle d’être des témoins et d’oeuvrer pour que ceux que le Seigneur appelle puissent rejoindre Son Eglise.

 

 

 

5. Faire la volonté de Dieu dans l’église, c’est aussi s’ouvrir davantage à la dimension miraculeuse de la vie chrétienne. Le Seigneur a laissé les promesses les plus inouïes concernant l’exaucement des prières (par exemple Mt 18.19 ; Jn 14.12-14 ; 15.7). Ne soyons pas incrédules, ne doutons pas de ces promesses, mais apprenons à oser demander tout en restant, bien sûr, dans une pleine soumission à Sa volonté.

Cela peut aussi se concrétiser par une mise en pratique plus fréquente de Je 5.14-16, où un frère, une soeur malade ou en proie à des difficultés spirituelles, psychologiques, familiales, matérielles assez importantes, fait appel aux anciens pour une onction d’huile ou une imposition des mains.

Le Seigneur a promis qu’il conduirait Ses brebis, qu’il leur ferait connaître Sa voix, et que Ses brebis le suivraient. Que pour chacun de nous, Sa voix puisse transpercer les résistances de nos âmes afin que nous ne disions pas seulement Seigneur, Seigneur ! mais que nous fassions la volonté de notre Père qui est dans les cieux. Amen.

 

R.K.

 

 

Questions pour un groupe d’étude :

 

Verset clé : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » Mt 6.

 

1) Quels sont à votre avis, les plus grands obstacles pour connaître la volonté de Dieu ?

 

2) Après avoir parlé des obstacles à connaître la volonté de Dieu, on peut discuter sur la facilité à la connaître, au moins dans ses grandes lignes à partir, par exemple des dix commandements (Ex 21).

 

3) Quels sont à votre avis, les plus grands obstacles pour faire la volonté de Dieu ?

 

4) D’après le Ps. 119.9 à 11, puis Rm. 12.12, quelles réponses pouvons-nous apporter aux questions 1 et 3 ?

 

5) Qu’est-ce qui vous paraît important pour qu’une « vraie » vie d’église et « d’équipe » se développe davantage dans notre assemblée ?

 

Conclusion : On peut relire le verset clé et demander au Seigneur, par des sujets de prière plus concrets, de nous aider à discerner Sa volonté et surtout à la suivre davantage dans nos vies.