Un regard biblique sur la sexualité

 

On n’est pas des bêêêtes !

 

 

par Bob SOUZA1

 

 

Les préservatifs, aujourd’hui tout le monde ne dit pas oui ! Des voix s’élèvent même dans le monde médical pour condamner la folie d’une approche trop simpliste du problème du SIDA qui promeut le préservatif au rang de panacée (il faut citer les mises en garde du professeur Joyeux et les propos du Dr Magakian qui affirme que « les pores du latex sont plus gros que le virus ! »).


Le préservatif n’a jamais été considéré comme un moyen de contraception sûr à 100 %. Même si la qualité du latex n’était pas à mettre en doute, les 5 ou 6 % d’échecs du préservatif-contraceptif devraient faire réfléchir. Ces échecs sont généralement attribués à une mauvaise utilisation due à l’inexpérience ! Et on en fait la promotion auprès des plus inexpérimentés : les jeunes qui cherchent à comprendre leur sexualité et qui font leurs premières expériences…


Fait divers : un jeune téléphone pendant l’émission Giga pour parler au médecin qui répond aux questions en direct. « Allô, docteur ? J’ai voulu me servir d’un préservatif mais pendant le premier rapport il a craqué… » Le médecin va essayer d’élucider le problème mais le plus grave n’est pas là. Il suffit d’un seul rapport non protégé pour attraper le SIDA – ou d’un seul préservatif qui craque…


Alors, allons-nous encore nous taire ? Allons-nous laisser faire tandis qu’un pouvoir immoral trompe nos jeunes et les livre à la mort ? N’existe-t-il pas une autre approche du problème ? Une approche meilleure ? En vérité, cette approche existe et nous la connaissons. C’est celle de la Bible : plus digne, plus humaine et plus sûre.


Jeunes chrétiens, il nous faut relever le défi – et en parler. Il ne s’agit pas d’être négatif, nous avons des choses très positives à dire. Il faut oser, même si nous savons d’avance que certains vont se gausser de nous. J’espère que les éléments rassemblés dans ce dossier vous seront utiles pour vous aider à jeter un regard nouveau sur la sexualité.

 

 

Soyons honnêtes : le thème que je me propose de traiter est très vaste et je ne prétendrai pas en faire le tour en quelques lignes ! Il y aurait tant à dire… mais il me semble qu’il faut commencer par certaines choses essentielles. Je n’aborde pas le sujet de la sexualité en expert – je ne suis pas sexologue – mais en chrétien soucieux de comprendre et de vivre sa sexualité à la lumière de la Bible. Je n’ai pas réponse à tout mais j’espère vous inciter à regarder d’un oeil critique les attitudes courantes à l’égard de la sexualité dans la société actuelle et à les comparer à ce que la Bible nous révèle de la pensée de notre Créateur.

 

 

On n’est pas des bêtes

 

On dirait que tout est fait aujourd’hui pour occulter cette vérité formidable et fondamentale : l’homme n’est pas un animal comme les autres ! La Bible nous le fait savoir d’entrée de jeu : « Dieu créa les hommes pour qu’ils soient à son image, oui, il les créa pour qu’ils soient l’image de Dieu » (Gn 1.27). Aucune bête ne partage ce privilège. L’homme est différent.

 

Cette différence se manifeste de bien des façons mais en particulier dans le domaine des instincts. L’homme quand il est pleinement homme, n’est pas dominé par ses instincts. Au contraire, il peut les dominer, il peut remettre à plus tard la satisfaction des besoins de son corps – ce que ne font pas les bêtes. Penché sur sa Game Boy, le petit d’homme en oublie de manger. S’il a besoin de faire pipi, il attendra la fin de la partie pour y aller. L’être humain a le pouvoir de s’abstenir et de se retenir quand il est motivé pour le faire.

 

« II les créa homme et femme. » Dieu a donné à l’homme une sexualité qui ressemble à celle des bêtes (mâle / femelle) mais qui est, là encore, différente. La sexualité animale répond à ce besoin impérieux qu’est la préservation de l’espèce. Les animaux ne font pas l’amour (contrairement à ce qu’on dit parfois), ils s’accouplent pour se reproduire à des saisons précises (chienne « en chaleur », cerf « en rut », etc.).

 

Chez les humains, si la femme a bien un cycle de fécondité, l’accouplement peut se faire à volonté – ce qui suggère qu’il n’est pas uniquement un moyen de reproduction. Quand la Bible emploie le verbe « connaître » pour désigner les relations sexuelles, elle met en avant le fait qu’il s’agit de communication. Il y a une tendresse exprimée, un plaisir partagé et un don de soi : on se donne l’un à l’autre, on partage son intimité avec un partenaire choisi.

 

La Bible nous révèle la pensée du Créateur pour sa création. Dans le domaine de la sexualité, Dieu nous invite à montrer notre différence, à ne pas « faire la bête ». Trois mots simples expriment sa pensée, trois mots qu’on a réussi – à force de les tourner en dérision – à classer comme définitivement ringards, trois valeurs qu’il faut aujourd’hui réhabiliter.

 

Je ne veux pas dramatiser en parlant, par exemple, de complot, et pourtant je ne suis pas loin de penser qu’il y a effectivement, que ce soit conscient ou non, une sorte de conspiration qui veut ramener les jeunes dans leur sexualité au-dessous du niveau des bêtes.

 

On n’a jamais été aussi bien informé sur les mécanismes de la sexualité. On n’a jamais été aussi ignorant du vrai sens de la sexualité humaine. C’est ici que la Parole de Dieu peut venir à notre secours, pour nous rappeler tout d’abord l’usage que le Créateur a prévu de cet aspect de notre humanité et pour ensuite nous faire découvrir le sens profond de notre sexualité.

 

Le questionnaire qui suit vous permettra d’aborder quelques textes bibliques qui vous aideront à découvrir ou à redécouvrir les trois mots, les trois valeurs dont j’ai parlé et qui rappellent le point de vue de Dieu sur la sexualité humaine.

 

1. Lisez Dt 22.13-21 ; 23-29 ; Lv 21.13 ; Mt 1.18-25 : Lc 1.26-35 ; 2.36.

– Quelle est la valeur soulignée dans ces textes ?

– A votre avis, concerne-t-elle uniquement les filles ou également garçons et filles ? Expliquez votre réponse !

– Quelle est l’attitude de notre société à l’égard de cette valeur ?

 

2. Lisez Gn 2.24 ; Ez 16.8 ; Ml 2.14 ; Rm 7.2.

– Qu’est-ce que le mariage ?

– Quel rapport voyez-vous entre mariage et sexualité ?

 

3. Lisez Os 2.21-22 ; Mt 5.27-28 ; 1Tm 3.2, 12 ; Hb 13.4.

– Quelle influence la fidélité dans un couple peut-elle avoir sur la vie sexuelle ?

– Quelle importance attachez-vous à la fidélité dans le mariage ?

 

Virginité

 

Par ce terme, nous désignons non seulement un état physique mais une valeur adoptée par la personne qui a décidé de ne pas faire comme les bêtes mais de s’abstenir de relations sexuelles jusqu’à ce qu’elle ait trouvé et épousé le partenaire avec lequel elle veut s’engager pour la vie.

 

Les anciens avaient compris la valeur de la virginité et elle continue à être estimée par une grande partie des habitants de la planète. En Occident, on ridiculise souvent ceux qui y attachent encore de l’importance – et pourtant ils sont beaucoup plus nombreux que ne le laissent penser les médias. Une attitude négative à l’égard de la virginité prévaut en France aujourd’hui. Cette attitude n’a rien de naturel, il s’agit d’un dressage qui résulte d’un lavage de cerveau opéré en douceur par le cinéma et la télévision : les héros modernes couchent avec toutes les filles qu’ils rencontrent. A force de voir ce comportement sur le petit et le grand écran, on finit par le trouver normal – donc à se regarder comme anormal si on ne fait pas « comme tout le monde ».

 

La notion de virginité n’est pas purement physique. Elle a des aspects psychologiques et spirituels qui font que les garçons sont aussi concernés que les filles. L’union sexuelle n’est jamais un acte gratuit, elle laisse des traces sur le psychisme car elle implique un don de soi.

 

A travers les lois qu’il a données au peuple d’Israël, Dieu a fortement souligné la valeur qu’il attache à la virginité. Face à la vague meurtrière du SIDA certains dirigeants politiques suggèrent timidement de « limiter le nombre de partenaires sexuels ». Certes, ce n’est pas un moyen pour éviter la contamination mais cela limite les risques, dit-on. Pourtant un seul rapport avec une personne infectée suffit pour transmettre la maladie !

 

Maîtriser ses instincts (vivre comme un être humain), préserver sa virginité, ne pas se donner à la légère : voilà les meilleurs moyens de préserver sa dignité humaine mais aussi sa santé.

 

Mariage

 

Ce ne sont pas le smoking et la robe blanche qui font le mariage. Celui-ci est accompagné de manifestations diverses selon les cultures et les pays (et selon les moyens des mariés et de leurs familles !). Mais le dénominateur commun est l’engagement public d’un homme et d’une femme qui s’unissent pour fonder une nouvelle cellule familiale : « C’est pourquoi un homme se séparera de son père et de sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux ne feront plus qu’un » (Gn 2.24).

 

Le mariage en lui-même n’est pas vraiment notre sujet mais il faut peut-être préciser ce que la Bible enseigne à ce sujet :

 

1. la relation sexuelle ne fait pas le mariage,

 

2. le mariage n’est pas un échange de promesses fait en privé,

 

3. le mariage est une affaire sociale,

 

4. le mariage est une affaire légale,

 

5. le mariage est un engagement total.

 

Dans la pensée de Dieu, la force que représente la sexualité ne doit pas s’exprimer de façon anarchique : il lui faut un cadre pour la canaliser et éviter qu’elle ne devienne destructrice. Ce cadre, c’est le mariage, un couple hétérosexuel stable où la pulsion sexuelle est soumise à l’amour pour l’épanouissement des deux partenaires. Prenons une image : le feu. Un feu bien circonscrit, bien encadré est source de bien-être – on s’y réchauffe, il réjouit le coeur. Par contre, le feu qui s’éparpille c’est la catastrophe – incendie, destruction, mort. Et comment appelle-t-on un lieu spécialement aménagé pour le feu ? Un « foyer » !

 

Contrairement à un mensonge très répandu, la multiplicité des expériences sexuelles avant le mariage n’est ni une préparation ni un avantage pour une vie de couple réussie. C’est plutôt un lourd handicap et certainement l’un des facteurs qui fragilisent les couples et augmentent le nombre de divorces. Cela à cause de :

 

1. l’idéalisation du passé (aux moments difficiles on peut être tenté de penser : « Je m’amusais bien plus avec Un tel »au lieu de travailler à la réussite de son couple),

 

2. la jalousie et le doute (quand resurgit une ancienne « flamme »),

 

3. le sentiment d’échec (par rapport à des relations ratées malgré une grande intimité physique).

 

Tout mariage est imparfait car il réunit deux êtres imparfaits. Il demande des réajustements constants, des mises au point nombreuses, les efforts des deux partenaires pour que ça marche. Mais le mariage (hétérosexuel et monogame) est l’environnement que le Créateur a donné à l’homme et à la femme : c’est donc le meilleur qui existe. Il est menacé, attaqué et parfois miné par le péché – comme tout le dessein de Dieu – mais il reste une valeur sûre qu’il vaut la peine de défendre et de promouvoir.

 

Fidélité

 

Le troisième volet du plan de Dieu pour la sexualité des humains est tout aussi « réactionnaire » que les deux autres aux yeux de « l’avant-garde intellectuelle » du moment. On veut bien se marier (surtout si on a des enfants) puisque cela peut permettre de bénéficier de quelques avantages fiscaux, mais quand on est un couple moderne on ne demande pas une fidélité absolue, synonyme – dit-on – d’ennui, et bien évidemment on sait d’avance que le jour où cette relation ne nous apportera plus rien on reprendra sa liberté par un divorce à l’amiable…

 

Voici des bases bien trop instables pour qu’on puisse espérer y construire quelque chose de durable et de solide. Dans ces conditions, on part battu d’avance ! Beaucoup de jeunes l’ont compris d’ailleurs puisque la cote du mariage et de la fidélité remonte dans tous les sondages. S’il existe des animaux monogames dont les couples restent ensemble pour la vie il faut bien dire que la plupart des espèces forment des couples éphémères, le temps d’une saison, et que dans bien des cas mâles et femelles ne vivent pas ensemble à longueur d’année ou alors forment des troupeaux indifférenciés en dehors de l’époque de la reproduction.

 

Chez l’homme, la possibilité de la fidélité rend témoignage à sa différence – et à l’image de Dieu. Le Seigneur est fidèle à ses engagements, fidèle en amour. La Bible emploie l’image du couple, du mariage, pour illustrer la fidélité de Dieu à l’égard de son peuple. Par rapport à la sexualité humaine, l’engagement de la fidélité crée les meilleures conditions psychologiques pour l’épanouissement sexuel dans le couple.

 

Il nous faut faire un effort pour prendre du recul par rapport aux idées reçues de notre société et surtout de ceux qui prônent une sexualité débridée. Derrière la philosophie hédoniste – recherche du plaisir pour le plaisir – il y a une négation de l’image de Dieu en l’homme, et de Dieu lui-même. Je cite un article de Roger Eykerman sur le thème Sexualité et image de Dieu : « Toute atteinte portée au corps humain, le non-respect de ce corps… est une injure au Créateur. La perversion de la sexualité, qui en est souvent la cause, ne vise pas l’homme, même s’il en est la première victime, mais Dieu lui-même, et parfois avec notre complicité passive, sinon active. »

 

 

La sexualité dans une société dite « post-chrétienne »

 

Sexualité et péché

 

La société française reste fortement marquée par la pensée catholique qui, par ses excès, a réussi à jeter le soupçon sur toute activité sexuelle. La société actuelle est à la fois influencée par cette pensée et en réaction contre elle.

 

Le célibat des prêtres, des religieuses et religieux et de tous ceux que l’Eglise catholique considère comme particulièrement saints est un facteur qui dévalorise la vie conjugale. La doctrine non-biblique de la virginité perpétuelle de Marie, mère de Jésus, a le même effet (on ne peut s’empêcher de dire : « Pauvre Joseph ! ») et en plus tord la conception biblique de la virginité qui, d’un état passager, d’une attente, devient un état idéalisé et irréalisable. Quoi de moins biblique que la notion d’être marié mais toujours vierge ! Le Créateur n’a-t-il pas prévu que « les deux deviendront une seule chair » ?

 

Alors il nous faut dire haut et fort que l’usage conjugal de la sexualité est non seulement permis par Dieu mais voulu, inscrit dans son plan pour l’humanité. L’idée que le corps et la sexualité sont le siège du mal est une idée païenne. Dieu « nous donne avec abondance, pour que nous en jouissions » (1Tm6.17). La sexualité du couple marié – sauf exagération manifeste – est indépendante de toute notion de péché : « Que le mariage soit honoré de tous » (Hé 13.4).

 

Rien ne permet de dire que la sexualité de l’être humain a été modifiée depuis la création. Je suppose donc que le plaisir sexuel fait partie de cette oeuvre dont le Créateur était content : « Voici, c’était très bon ! » (Gn 1.31). La Bible n’oppose pas sexualité et spiritualité (elle admet tout au plus un « jeûne » sexuel pour la prière – 1 Co7.5). L’idée selon laquelle le fruit défendu du jardin d’Eden est une image des relations sexuelles est des plus farfelues : on imagine mal le Seigneur commettre un tel contresens. Puisqu’il ordonne : « Soyez féconds, multipliez-vous », on le voit mal interdire ensuite les rapports sexuels !

 

Par contre et par ailleurs, le péché sexuel existe et la Parole de Dieu le dénonce sous les termes d’immoralité, d’inconduite, de débauche et d’adultère. Cette attitude est tout à fait conforme à ce que nous venons de voir, Le Seigneur, pour le bien de sa créature, a donné un cadre à la sexualité : virginité/mariage/ fidélité. Si on sort de ce cadre, on sort de la volonté de Dieu, on dépasse les limites. Dans ces conditions on se fait du mal, on fait mal aux autres et on désobéit à la volonté du Seigneur. Autrement dit, on pèche.

 

Mais on pèche comme on pèche par le vol, le mensonge, le meurtre, la convoitise ou l’idolâtrie. Le péché sexuel n’est pas dans une catégorie à part. Il est soumis aux mêmes principes que les autres fautes et la même grâce est là pour nous relever. Alors que la virginité physique et psychologique ne se refait pas, par le sacrifice de Jésus sur la croix nous pouvons retrouver une virginité spirituelle. C’est pour cela qu’il ne faut pas se dire : « De toute façon, pour moi c’est fichu puisque j’ai eu une ou des aventure(s). »

 

Le pardon de Dieu est là pour tous et, à mon avis, il allège même les traces psychologiques de nos bêtises. Un texte, il est vrai, souligne la particularité du péché sexuel pour le chrétien en rappelant que son corps est le temple même du Saint-Esprit (1 Co 6.12-20). Mais cette mise en garde ne fait pas du péché sexuel un péché « mortel » ou impardonnable.

 

Sexualité et procréation

 

Une autre idée étrange que nous a léguée le catholicisme est celle qui prétend que les rapports sexuels ne sont légitimes que quand ils peuvent aboutir à la procréation. J’ai déjà noté que la femme n’est féconde que pendant une courte période de son cycle mais que les rapports sexuels restent possibles à tout moment (même si en général on s’en abstient pendant les règles – c’est d’ailleurs la seule indication législative donnée à Israël par rapport à la pratique de la vie sexuelle).

 

La perspective catholique ramène la sexualité humaine – à l’intérieur du mariage – au niveau de la sexualité animale (s’accoupler pour se reproduire) et occulte l’aspect « communication » ou communion qui est pourtant prioritaire dans la définition biblique du mariage Gn 2.24 (repris dans Mt 19.3-5 ; Mc 10.6-8 ; Ep 5.31). Je souligne le fait que la Genèse parle bien de l’aspect « procréation » (Gn 1.28) mais pas dans le contexte de l’institution du mariage !

 

Si j’ai bien compris, par rapport au couple humain et au mariage, les enfants sont un « plus », un bonus en quelque sorte. Ils ne sont pas la raison d’être du mariage. Cette raison d’être est d’abord de donner une image de l’amour de Dieu pour sa créature, pour son peuple, pour son Eglise.

 

Sexualité et amour

 

Est-ce que vous croyez au coup de foudre ? En fait, il existe bel et bien – mais il est beaucoup plus une manifestation de la sexualité que de l’amour ! Au risque de décevoir quelques-uns et de choquer les romantiques, le coup de foudre est une affaire de chimie (ou de biologie, si vous voulez) ! Autrement dit, le coup de foudre est du ressort des instincts et de ce que les zoologistes appellent des « stimuli ». Excusez-moi de le dire, mais c’est du même ordre que la chienne en chaleur qui ameute tous les chiens du quartier !

 

Les pulsions sexuelles d’un garçon peuvent être mobilisées par une silhouette féminine, le dessin des lèvres d’une jeune fille ou une poitrine qui se devine sous un vêtement serré, etc. Le désir ainsi éveillé n’est pas pour autant de l’amour : disons que cette fascination d’ordre biologique peut être le point de départ d’un amour véritable. Mais l’amour n’existe pas sans connaissance, sans un attachement aux qualités particulières de l’autre. Et la connaissance instantanée n’existe pas, pour se connaître il faut du temps. Pour laisser sa chance à l’amour il faut maîtriser ses pulsions sexuelles et donc éviter les situations où elles risquent de prendre le dessus.

 

Car l’amour est essentiel à la réussite d’une vie de couple, l’amour adulte, l’amour qui s’engage. Une compatibilité biologique est loin de constituer une base suffisante pour construire une vie à deux. Aucune fille n’aime penser qu’elle a été traitée en « femelle », qu’elle a servi tout simplement à la satisfaction d’un besoin biologique. Nous voulons tous être traités en être humain – c’est normal et juste. Commençons donc par traiter ainsi les autres et par nous comporter comme des créatures faites à l’image d’un Dieu d’amour.

 

B.S.

 


NOTE

 

1.  Bob Souza est président du Mouvement Flambeaux et Claires Flammes. L’article ci-après, transcription d’un message donné à un groupe de jeunes, est tiré du journal En Equipe du Mouvement des Flambeaux et des Claires Flammes. Avec permission.