Le silence est d’or

 conflit-1

 

 par David PAVEY1

Celui qui couvre une faute recherche l’amour,
et celui qui la rappelle dans ses paroles divise les amis. (Pr 17.9)

 

 

 

Quand je lis 1 Samuel 21 et 22, je me sens toujours mal à l’aise ! Je trouve là le récit du massacre de 85 prêtres de Nob, mais aussi le récit troublant de beaucoup d’autres morts – enfants, bétail, hommes et femmes. C’est un épisode bien triste pour la petite ville de Nob, mais aussi dans l’histoire de Saül.

 

Ce qui m’ennuie, c’est d’abord les mensonges de David qui porte en partie la responsabilité de l’événement. Avant cela, sa confiance dans le Dieu vivant l’avait conduit à faire face à Goliath avec seulement un lance-pierres ! Maintenant, tremblant de peur devant un roi mentalement perturbé, il raconte des mensonges pour sauver sa peau ! Pendant des années, David a dû vivre avec le massacre de Nob sur la conscience. La préservation de sa vie a coûté très cher !

 

Mais dans cette histoire il n’y avait pas que David ! Doëg, l’Edomite, me fait encore plus mal ! Non, il n’a pas raconté de mensonges – il a dit la vérité – mais uniquement pour des raisons personnelles. Il cherchait la faveur du roi Saül. Sa bassesse est vraiment méprisable. Il a parlé, alors que, par charité, par bonté, par discrétion, il aurait dû garder le silence (relisez le texte de Proverbes 17.9).

 

Quel contraste lumineux nous est fourni par les prêtres de Nob ! L’épitaphe de Saül à leur sujet est significatif : « Ils savaient que David était en fuite, mais ils ne m’ont rien dit ». Ils ont « couvert une offense » par leur silence, bien que ce silence allait leur coûter la vie.

 

Cette histoire ancienne n’est pas si démodée qu’on peut le penser ! Elle est contemporaine ! Un journal national nous apprend qu’un homme très connu a dû renoncer à son ministère. Pourquoi ? « Quelqu’un a envoyé une série de lettres anonymes à plusieurs maisons d’édition, m’accusant d’adultère et réclamant mon renvoi. » Quelqu’un, avec le sang de Doëg dans les veines, a « tué » la réputation et le ministère d’un frère, en disant la vérité ! – en racontant une histoire vieille de plusieurs années. Ce péché avait déjà été dûment confessé, puis jugé de façon biblique, « couvert » et laissé en arrière.

 

Oui, David a tué par ses mensonges, et Doëg a tué par la vérité ! Ne faut-iI pas être comme les prêtres de Nob, les vrais héros de l’histoire ? Par moments nous aussi, comme eux, nous devons « couvrir une offense » – en couvrant notre bouche ! Faisons attention !

 

O.P.


NOTE

 

1. : Traduit du livre Quiet please, avec la permission de l’auteur.