L’Armée du Salut

 

 

par Esther Buckenham

 

 

Le 13 mars 1881, l’Armée du Salut tenait sa première réunion publique dans le passage d’Angoulême à Paris (aujourd’hui, rue J.-P. Timbaud).

 

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Fondée par William Booth (1829-1912) dans l’Angleterre industrielle du 19e siècle, l’Armée du Salut est née d’une triple volonté : faire reculer la misère, lutter pour la dignité de l’homme, annoncer l’Evangile.

 

 

 

 

Une armée de paix

 

A l’origine, l’Armée du Salut s’est inspirée du modèle militaire afin de se doter d’une plus grande efficacité. Devenu symbole d’identification, l’uniforme salutiste porte à travers le monde la Parole de Dieu et son amour des hommes.

 

Armée de paix, elle est Eglise de la rue, et son message évangélique reste étroitement associé à l’action sociale. «  Soupe, Savon, Salut » : à travers ce slogan se trouve résumé l’esprit pragmatique dans lequel l’Armée du Salut effectue sa mission. Ainsi, sans se réduire à une simple institution caritative, elle exprime une conception de la vocation chrétienne vécue dans un service désintéressé pour les autres.

 

Implantée dans 91 pays, c’est aussi une armée sans frontières. Elle intervient partout où les nécessités l’exigent et où son aide est acceptée.

 

Présente aussi bien dans les pays développés que dans ceux du Tiers Monde, l’Armée du Salut met en place et gère de multiples structures.

 

 

Une structure internationale

 

Le Quartier Général International, situé à Londres, est placé sous l’autorité d’un Général. Il coordonne l’oeuvre au niveau mondial et fixe les grandes orientations de l’organisation.

 

Eva Burrows est la deuxième femme à accéder au poste de Général dans l’histoire de l’Armée du Salut. Elu par un conseil composé par les Chefs de tous les Territoires, le Général est assisté d’un chef d’état-major et de cinq secrétaires internationaux.

 

Chaque territoire possède un Quartier Général National dirigé par un chef nommé par le siège international.

 

Dans chaque pays, des officiers de postes, sous l’impulsion des officiers régionaux, assument courageusement leurs fonctions multiples (évangélisation, action sociale, administration…) et participent également, comme tout soldat, aux actions de l’Armée du Salut.

 

2,5 millions de salutistes dans le monde assurent la mission d’évangélisation et d’action sociale.

 

 

Des interventions immédiates

 

Son action peut être également ponctuelle et répondre à d’urgents besoins, lorsque le malheur ou les catastrophes frappent les hommes. Ainsi :

 

– En Thaïlande : elle aide les réfugiés « boat people » à s’insérer dans leur nouvelle vie.

 

– En Inde : des prothésistes soignent les enfants mutilés.

 

– En Haïti : l’Armée du Salut plante des « arbres miracles » ainsi appelés parce qu’ils produisent des pousses comestibles, du bois de construction, du bois de chauffage et que leurs racines stoppent l’érosion.

 

– Au Zaïre : elle assure l’enseignement primaire dans presque toutes les écoles.

 

– Au Mexique : à Mexico, intervention immédiate avec secours adaptés au tremblement de terre et projets de construction d’habitations.

 

– En Italie : reconstruction des villages avec habitations antisismiques après le tremblement de terre.

 

– En France : intervention immédiate après les inondations.

 

 

Implantation en France

 

C’est dans le onzième arrondissement de Paris que l’Armée du Salut commença son oeuvre en France, avec l’arrivée de trois jeunes filles anglaises parmi lesquelles la fille du fondateur de l’Armée du Salut, Catherine Booth, que les titis parisiens surnommèrent « la Maréchale ».

 

Malgré des débuts difficiles, les premiers salutistes élargissent progressivement leur audience et, au bout de quelques années, plusieurs centaines de soldats et près de 40 postes d’évangélisation composent déjà l’Armée du Salut. Ce succès va grandissant jusqu’à la fin du siècle, puis fléchit à l’aube de la première guerre mondiale. L’Armée du Salut connaît alors un regain de popularité en créant les célèbres « Foyers du Soldat ».

 

 

Développement de l’oeuvre sociale

 

Mais c’est à partir de 1925 que l’oeuvre sociale de l’Armée du Salut s’affirme. Durant une quinzaine d’années, 13 grands centres sociaux seront ouverts : Palais du Peuple, Palais de la Femme, Cité de Refuge. Parallèlement, elle oeuvre en faveur des bagnards libérés de Cayenne (et ce jusqu’à la suppression du bagne en 1953).

 

Cependant, la seconde guerre mondiale voit la mise sous séquestre des biens de l’Armée du Salut par le gouvernement de Vichy et les salutistes réduits à une semi-clandestinité. C’est grâce à l’appui de l’Eglise Réformée de France qu’une partie de son activité a subsisté.

 

Les années difficiles d’après guerre imposent à l’Armée du Salut une présence accrue auprès des plus démunis et voient la création de nouveaux centres sociaux.

 

L’apparition brutale de la nouvelle pauvreté au début des années 80 remet en lumière l’action en profondeur des salutistes auprès de tous ceux que l’on avait tendance à oublier.

 

 

Agir sur les causes

 

« Quelle est la raison qui a amené cette personne dans cette situation ? Que pouvons-nous faire pour l’aider à en sortir ? »

 

Ces deux questions, que le fondateur de l’Armée du Salut, William Booth, avait coutume de poser lorsqu’il se trouvait confronté à des cas de détresse, reflètent précisément la manière dont les salutistes abordent l’action sociale.

 

Agir sur les causes tout en procurant une réponse immédiate au désarroi des individus, suppose en effet la mise en oeuvre d’une aide d’urgence, et d’une action éducative d’accompagnement à long terme.

 

Accueillir et écouter, soutenir et sécuriser, responsabiliser l’individu en lui offrant un cadre restructurant lui permettant de faire le point et d’évoluer, tel est le sens de l’intervention de l’Armée du Salut.

 

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Ainsi, dans les années 80, les salutistes attirent l’attention des pouvoirs publics sur la précarité des sans domicile fixe dans les grandes agglomérations. Dès l’hiver 82, ils démarrent l’opération Soupes de Nuit dans les rues de Paris, installent dans le métro des centres d’accueil d’urgence durant l’hiver 83/84 avec le concours d’organismes publics. A la suite de ces initiatives, le gouvernement met en place une action de lutte contre « la précarité et la pauvreté » et alloue une aide financière aux grandes associations nationales.

 

Parallèlement, l’Armée du Salut réalise sa première Maison du Partage, structure intermédiaire de l’action d’urgence et du système institutionnel. L’accueil, le soutien et les conseils y sont dispensés.

 

 

 

 

Quelques statistiques

 

Chaque année, l’Armée du Salut offre :

 

– 2 600 000 repas,

– 200 000 soupes de nuit chaque hiver,

– 2 000 000 de nuits d’hébergement,

– 4 000 lits en permanence.

 

Elle assure aussi le fonctionnement de :

 

– 7 institutions enfance et adolescence,

– 8 institutions centres de réentraînement au travail,

– 7 maisons du troisième âge

– maisons de repos,

– 17 foyers – centres d’hébergement – centres d’accueil.

 

 

Autres secteurs d’activités

 

Jeunesse

 

Le service de la jeunesse est chargé de toutes les activités concernant les enfants et les adolescents dans l’oeuvre d’évangélisation de l’Armée du Salut.

 

Programme

 

Enseignement biblique

 

– La « Jeune Armée » : activité pour les enfants le mercredi après-midi et le dimanche matin.

 

– Cadets de Poste : enseignement biblique touchant à la vie des adolescents.

 

Activités de détente

 

– Porteurs de flambeaux Cadets (PFC.) et Porteurs de Flambeaux Aînés (RFA) : activités du genre scoutisme. Camps et colonies de vacances.

 

Formation morale, spirituelle, sociale

 

– Rencontres et études des problèmes de vie, d’éthique de la vocation.

 

– Evangélisation par les jeunes, rencontres internationales.

 

Prisons

 

L’Armée du Salut, dès son origine, s’est préoccupée du sort des prisonniers et de leurs conditions de détention. Ses interventions auprès de l’administration pénitentiaire des services de police et de justice, ont abouti à une reconnaissance de fait de son action.

 

A Noël, près de 50 établissements sont visités et 10 000 détenus assistent aux spectacles présentés à cette occasion.

 

L’Armée du Salut participe à l’aménagement de maisons accueillant les familles des prisonniers (St-Martin de Ré par exemple). Elle agit en collaboration avec d’autres associations auprès des sortants de prison.

 

Recherche des personnes disparues

 

Ce service représente le bureau français du Service International de recherches de l’Armée du Salut (bureaux ou correspondants dans les 91 pays dans lesquels travaille l’Armée du Salut).

 

 

L’Armée du Salut dans le monde

 

Savez-vous que l’Armée du Salut gère dans le monde :

 

– 72 hôpitaux et maternités,

– 165 dispensaires,

– 15 instituts pour aveugles,

– 3 léproseries,

– 2282 établissements scolaires,

– 8 écoles normales,

– 14 540 postes d’évangélisation,

– 129 éditions de périodiques,

– 4735 centres sociaux : foyers d’accueil, homes d’enfants, centres de réadaptation par le travail, d’aide aux alcooliques, aux toxicomanes, aux handicapés…

 

Nous tenons à saluer l’Armée du Salut qui fête CENT ANNEES de travail acharné en France – cent années d’écoute – cent années d’annonce fidèle de l’Evangile aux plus misérables, aux plus démunis – cent années de service dévoué.

 

La France aurait été plus pauvre si la Générale Booth n’avait pas appris à sa petite-fille de 4 ans que Dieu et le monde l’attendaient !

 

Ne sommes-nous pas aussi attendus par Dieu et par le monde, nous les Catherine, les Annie, les Pierre ?

 

E.B.

 

Merci au service de publicité de l’Armée du Salut, 76 rue de Rome, 75008 Paris, pour les renseignements aimablement fournis.

 

Note du webmaster : on se reportera également avec profit au site internet de l’Armée du Salut en France à l’adresse suivante : www.armeedusalut.fr