L’olivier (1° partie)

 

 feuillage


par Jean Metz1


Cet arbre occupe une place de choix dans la Bible, dans la vie du peuple de Dieu et dans le plan de Dieu.

 

 

L’olivier cultivé appartient à la famille des oléacées, avec le jasmin et le lilas bien connus. Bien qu’appelé olea europea il est, en fait, originaire d’Asie. Il s’est répandu depuis l’Antiquité dans tout le bassin de la Méditerranée, apporté par les Grecs et les Romains sous les noms d’éloio et d’oliva, tandis que les Arabes le répandaient jusqu’en Espagne sous un nom proche de l’hébreu (zait), « zeitun » qui est resté « aceituna » en espagnol jusqu’à aujourd’hui.

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Pour les profanes, l’olivier apparaît, au premier abord, comme un arbre bizarre, presque quelconque, et malheur à celui qui, voyant pour la première fois un olivier chargé de fruits, se jette sur une olive pour la goûter ; il recrache aussitôt cet âcre fruit sans rapport avec l’olive familière de nos tables. Les peuples méditerranéens, eux, l’ont au contraire trouvé si utile, qu’ils l’ont répandu plus qu’aucun autre, et lui ont attribué — aussi loin que remonte le souvenir – les plus précieuses qualités. L’olivier est un don de Dieu. Il symbolise tant et tant de qualités qu’on devrait se demander plutôt ce qu’il ne symbolise pas.

 

 

Le premier rameau

 

Le premier symbole remonte à Noé qui tend sa main par la fenêtre de l’arche pour y recevoir la colombe rapportant dans son bec un rameau d’olivier ; c’était l’espérance que la vie allait reprendre sur la terre. L’olivier est aussi un symbole de foi : il faut le voir vivre de si peu, s’accrocher sur la roche presque nue et y tenir bon durant des siècles. En même temps, et comme par contradiction, il est un symbole d’abondance et de bénédiction divine : savez-vous qu’il faut trente ans à cet arbre pour devenir adulte, mais qu’il produit ensuite, pendant des siècles, ses cinquante à cent kilos d’olives régulièrement.

 

commentaire BibleUne curieuse histoire nous est contée dans la Bible, au livre des Juges (9.8). Elle met en scène les arbres qui se concertent pour se donner un roi. Le premier auquel ils s’adressent est l’olivier. Quel symbole de sagesse et de modération dans sa réponse, voire même d’humour !

 

Voici ce qu’il dit : « Renoncerais-je à mon huile qui m’assure les hommages de Dieu et des hommes pour aller planer sur les arbres ? » Sur ce refus, les arbres se tournent vers le figuier, puis vers la vigne et finissent par le buisson d’épines. L’olivier représente la sagesse et la modération.

 

Dans un tout autre ordre d’idée, il symbolise en même temps la victoire et la gloire : c’était une couronne de feuilles d’olivier qui récompensait le vainqueur aux Jeux Olympiques, ou bien encore, ceignait la tête des empereurs.

 

 

Le plus beau des arbres

 

Cet arbre se plaît dans les régions chaudes et sèches de la Méditerranée. Dans un paysage souvent aride, il est une note de verdure, de fraîcheur et de beauté nécessaire. Atteignant jusqu’à vingt mètres de haut, demeurant toujours vert au plus fort de la sécheresse, il ne pouvait que figurer la magnificence et la beauté.

 

Dieu dit, en parlant d’Israël, son peuple : « II aura la magnificence de l’olivier ! » (Os 14.6). Enfin citons la paix, la joie et la fraternité, mais en précisant que ces trois vertus font penser à la principale vertu de l’olivier, la plus cachée à première vue, car son fruit seul la renferme : c’est l’huile de l’olive.

 

Voilà la clé du mystère et la raison d’être de cet arbre, don de Dieu et joie des hommes. Il faut encore ajouter que le reste de l’arbre, et son bois pour commencer, se prête à mille travaux : objets en bois d’olivier, lisses au toucher, veinés de brun, admirables à l’oeil et inusables.

 

On ne coupe pas un olivier pour lui ravir son bois ; il est sacré à cause de sa production d’huile. Seul, l’olivier sauvage était utilisé couramment pour son bois. Le grand Salomon avait ainsi reçu l’ordre de Dieu de tailler les grands chérubins et les portes même du sanctuaire dans du bois d’olivier sauvage. Ce qu’il fit.

 

 

Un miracle permanent

 

Terminons là et retenons, qu’entre beaucoup d’arbres, l’olivier est, par excellence, le témoignage du miracle permanent de Dieu. Peut-on appeler autrement que «miracle permanent» sa faculté de braver les siècles, en ne tirant sa substance que du rocher aride, et nourrissant, de plus, inlassablement, les générations qui se suivent, de sa production la plus délectable.

 

Déjà, au temps de l’Exode et de Moïse, Dieu n’a voulu d’autre titre que celui du « Dieu capable de faire l’impossible »… et il rappelle comment II s’est servi, pour cela, de l’olivier : « L’Eternel seul, seul, a conduit son peuple, II lui a fait sucer le miel du rocher, l’huile qui sort du rocher le plus dur». Oui, l’impossible, Dieu peut le réaliser. Du rocher le plus dur, de la stérilité même, de la situation la plus insupportable, II peut faire jaillir la paix, la joie et la fraternité. C’est Son huile qui sort du rocher le plus dur…

A suivre…

 

J.M.


Note

 

1. : Jean Metz fut un des fondateurs de l’Assemblée de la Bonne Nouvelle à Strasbourg. Professeur dans un lycée technique, il partit comme missionnaire au Tchad en 1951 et créa l’école et l’église de Moukoulou.