La moisson, c’est pour quand ?

 

ou Impossible n’est pas Dieu

 

La bonne nouvelle

par G. Campbell Morgan

 


Un jour, Jésus envoya 70 disciples en mission… (Luc 10.1-2)

 

 

 

Quelle fut l’inspiration qui motiva cette campagne d’évangélisation dans le coeur du Seigneur ? Qu’avait-il vu, le Seigneur, qui l’ait fait choisir ces 70 hommes pour les envoyer deux par deux ?

 

La réponse à cette question se trouve dans sa première déclaration au verset 2 : « La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers ».

 

Une moisson ! Mais qu’est-ce que le Seigneur avait devant les yeux, pour qu’il puisse le décrire comme une moisson ? A trois reprises, dans les récits des évangiles, il utilise cette image pour décrire ce qu’il a vu. Examinons de plus près les textes qui montrent Jésus ému de compassion.

 

Chronologiquement, le premier cas nous est rapporté par Jean. Jésus se trouvait en Samarie lorsqu’il dit un jour : « Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson ? Eh bien ! je vous le dis, levez les yeux et voyez les champs qui sont blancs pour la moisson ».

 

Si les disciples avaient formé une commission pour étudier l’état de la Samarie comme champ potentiel en vue d’une action chrétienne, je sais exactement ce qu’ils auraient fait ; ils auraient examiné le pays et le peuple, ils auraient fait une recherche historique et auraient dit : « Sans nul doute, la Samarie a besoin de l’évangile de Christ, mais c’est un champ dur, très dur. Il faudra beaucoup travailler avant d’espérer voir des résultats. Il faudra défricher le terrain, semer et attendre patiemment la moisson ; il faudra encore quatre mois jusqu’à la moisson ». Voilà la perspective des disciples.

 

Mais Jésus considérait les choses autrement : « Voici, je vous le dis, levez les yeux et regardez les champs déjà blancs pour la moisson ». Les disciples auraient voulu remettre la moisson à plus tard. Pour Jésus, la moisson était déjà prête. Certes c’était un pays desséché, les Samaritains étaient dans les ténèbres les plus sombres… Mais le Christ dit : « Précisément, voilà ce qui constitue une moisson pour moi ! »

 

Dans le chapitre 9 de Matthieu, nous trouvons le second emploi de cette image par Jésus (Mat. 9.35-37) : Jésus était en Galilée, il parcourait toutes les villes et les villages, il enseignait, … prêchait l’Evangile… et guérissait toute maladie. A la vue des foules, il en eut compassion, car elles étaient lassées et abattues comme des brebis qui n’ont pas de berger. Alors il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le Seigneur de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson ».

 

Il voyait les foules en détresse, dispersées, exploitées, fatiguées, mourantes, terrassées par les loups… et disait : « Voilà ma moisson ! »

 

Enfin le récit de Luc (Lc 10.1-2) rapporte l’envoi des 70, et il mentionne là la troisième occasion où Jésus utilisa cette image. Ce dernier se trouvait dans la région négligée de la Pérée.

 

D’abord Jésus avait observé la région haïe des juifs : la Samarie ; ensuite il était passé à la région méprisée : la Galilée ; enfin il arriva à celle qui était négligée : celle qui était au-delà du Jourdain.

 

Voilà ce qui motivait cette mission dans le coeur de Jésus.

 

Si vous connaissez un pays qui est plus difficile que les autres, qui est submergé par les ténèbres d’une fausse religion, voilà la moisson ! Christ nous dit que partout où il y a pauvreté, désolation, mépris, là se trouve notre moisson.

 

G.C.M.

 

Extrait de son Commentaire sur l’Evangile de Luc.