Discours de Stéphane LAUZET,

 

secrétaire général de l’AEF

 

lors de l’assemblée constitutive du CNEF du 15 juin 2010

 

Résumé par ROBERT SOUZA

 

 

L’idée de départ a été : que penseriez- vous si on essayait de rassembler l’ensemble du monde évangélique ? De façon très étonnante, cette suggestion a tout de suite recueilli un large assentiment.

 

 

La première rencontre a eu lieu le 6 janvier 2001. Elle a été très, très bien préparée, car il faut vous rendre compte que dans cette salle il y avait l’eau et le feu !

 

Vous aviez là trois sortes de personnages : des gens qui se connaissaient et s’évitaient soigneusement, des gens qui ne se connaissaient pas du tout, des gens qui se connaissaient et s’appréciaient. La rencontre a débuté avec une présentation faite par Daniel LIECHTI sur l’évolution du protestantisme évangélique : tout le monde grandit, tout le monde est content. La seconde intervention a été faite par le professeur Henri BLOCHER sur l’état de la théologie évangélique. Les évangéliques en France maintiennent bien les positions sur les doctrines essentielles. Ensuite, il y a eu une rencontre un peu semblable où chacun a pu se présenter. Et le début de la présentation tel que je le ressentais était plutôt de type fermé : « Moi, je suis comme ça », voulant dire très clairement : « Je te loue que je ne suis pas comme… » Ce n’était pas dit en ces termes-là, mais cela donnait un petit peu ce sentiment, jusqu’au moment où le président de la FEF, Jack MOUYON, a pris la parole et a dit : « Je voudrais quand même maintenant demander pardon au monde pentecôtiste pour la façon dont on s’est comporté vis-à-vis d’eux… »

 

Ce 6 janvier 2001 à 16 h, la cinquantaine de responsables présents se sont donné rendez-vous six mois plus tard pour une journée de jeûne et de prière. Et lors de cette journée, on a eu « la réponse du berger à la bergère » ! Je vois encore Joseph (représentant les Assemblées de Dieu) se lever pour dire qu’ils avaient entendu, qu’ils en avaient parlé et que les frères avaient dit que les torts sont partagés. « Nous aussi nous avons besoin de demander pardon pour notre manière d’avoir considéré les autres. » À ce moment-là, Jean-Pierre RICHE, en bon pentecôtiste charismatique, a dit : « Ça doit être le Saint-Esprit parce que, hier, dans notre bureau, nous avons pensé à la rencontre d’aujourd’hui et senti que nous devions demander pardon pour notre arrogance – je me souviens du mot – et d’ailleurs, j’en profite ici pour dire que la Fédération des Églises du Plein Évangile, ça ne veut pas dire que nous avons le plein évangile, ça veut dire que nous voulons le vivre et nous voulons le proclamer. » Et c’est ainsi que sont nées des relations complètement renouvelées au sein des responsables du protestantisme évangélique, basées sur une prise de conscience de ce qui s’était passé et qui n’aurait pas dû se passer, une prise de conscience que l’autre existait.

 

C’est ainsi que nous avons commencé à cheminer. Nous sommes arrivés aujourd’hui à cette étape de la mise en place du Conseil National des Évangéliques de France. Pendant ces années, nous avons travaillé à la mise en place d’une déontologie – il y aura encore du travail à faire. Puis il y a eu un tournant pendant l’année 2007 où nous avions le sentiment que nous commencions à tourner en rond et que ce que nous voulions faire, à savoir simplifier les choses, était en train d’aller dans le sens contraire. C’est à ce moment-là que l’Alliance évangélique a fait une proposition à la Fédération évangélique puis à l’ensemble du comité représentatif : « Nous sommes prêts à nous fondre dans le CNEF si le CNEF reprend l’ensemble des visions, des missions de l’Alliance évangélique ». Après discussion, nous sommes arrivés à ce projet qui a été validé. Certes, beaucoup de travail a été fait ; certes, les uns et les autres ont investi du temps, de l’énergie, mais nous avons le sentiment réel que c’est Dieu qui a créé tout cela. Un pasteur, parlant du CNEF, a dit : « Pour moi, c’est probablement une des expériences spirituelles les plus importantes que j’ai vécues dans mon ministère, et il a rajouté, et qu’on ne vienne pas me dire que le Saint-Esprit n’agit pas en France ! »

 

Voilà l’aventure dans laquelle nous sommes embarqués, voilà l’aventure dans laquelle le Seigneur nous a amenés jusqu’à présent et voilà la route que nous allons poursuivre ensemble.