Le travail : repères historiques et théologiques
Par Reynald Kozycki
Le verbe travailler en français est dérivé du latin tripaliare, qui signifie ‘torturer avec le tripalium’, un instrument fait de trois pieux destiné à tenir un animal pour le ferrer ou le soigner. Le simple mot nous enseigne déjà que le travail a été, et continue d’être, un lieu de peine et de labeur comme le récit biblique de la Chute l’avait annoncé. L’histoire et l’actualité nous montrent aussi que c’est un moyen privilégié de reconnaissance sociale et d’accomplissement d’une certaine vocation. En un parcours historique très simplifié, nous constaterons avec quelle diversité le travail a été perçu.
« Que celui qui ne travaille pas mange pas »
Verset 2 Thessaloniciens 3.1
Par Thierry Seewald
En réaction à ceux qui abusent de l’entraide, on entend parfois dans les Eglises cette phrase de Paul. Au verset 8, Paul cite son propre exemple : « Nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne ; mais, dans le labeur et dans la peine, nous avons travaillé nuit et jour pour n’être à charge à aucun de vous. » La sécheresse de l’injonction surprend, la solidarité n’est-elle pas une vertu chrétienne ? Cela surprend d’autant plus qu’en Ep 4.28 l’exhortation à travailler a justement pour but la solidarité avec celui qui est dans le besoin. Et Paul indique en Ac 20.34-35 que par son travail il pourvoyait à ses besoins mais pouvait également subvenir à ceux des plus faibles.