Désaccords, querelles, conflits (2)1
par Daniel BRESCH
Personne n’en disconvient, le sujet nous met en question. En effet, qui d’entre nous ne ressent pas un certain malaise lorsqu’on évoque ce problème ? Quelque part nous gardons tous le souvenir embarrassant d’une discussion mal terminée, d’une relation envenimée. Le malaise est tout à fait justifié si les choses se sont effectivement arrêtées là : la rupture après un dialogue de sourds, la méfiance après la déception.
Dans un autre sens le malaise n’a pas sa raison d’être s’il provient de l’idée – courante chez les chrétiens – que des conflits, ça ne doit pas exister chez eux. Ou si ça existe, il ne faut pas en parler, alors qu’ils encombrent tous les esprits et qu’on ne sait trop comment s’en dégager. Fausse honte ! En vérité cela vient d’une conception erronée de la paix dans l’Eglise appuyée sur la lecture facile de certains textes « une même âme… une seule pensée ». Est-elle ordonnée par le silence, l’unanimité, l’uniformité ? Dans cette perspective tout désaccord est vraiment un problème, et tout conflit aboutit irrémédiablement à un échec. S’il doit y avoir une issue elle ne peut être que le retour dans le rang du fautif qui devra se repentir d’un préjudice forcément considéré comme moral. Qu’il soit bien compris que nous ne parlons pas ici des vraies fautes morales.
Les sept lettres aux églises
par Alfred KUEN
Le choix des sept églises
L’Apocalypse est adressée à sept églises situées toutes dans la province d’Asie, à l’ouest de l’actuelle Turquie. Pourquoi l’apôtre Jean a-t-il choisi ces sept églises ? A l’époque où il a écrit l’Apocalypse, il y avait des chrétiens et des églises dans beaucoup de villes de l’Empire. Il y avait même des églises dans d’autres villes de :la province d’Asie : à Troas (Ac 20.7), à Colosses (Col 2.1), à Hiérapolis (Col 4.1;3, 16), probablement aussi à Tralles et; à Magnésie puisque Ignace d’Antioche; leur écrira quelques années plus tard. Alors pourquoi avoir choisi ces sept églises de préférence à d’autres ?